La fondation «Mo Ibrahim» tient son prochain forum annuel les 11 et 12 novembre prochain à Tunis. C'est dans la Tunisie libre que cette ONG a choisi de tenir son forum, «un signe de reconnaissance et de respect au peuple tunisien qui a été à l'origine de l'étincelle révolutionnaire contre les dictatures et qui n'a pas tardé à se propager dans plusieurs pays arabes et africains», souligne M. Mo Ibrahim, président de la fondation, en marge de la conférence de presse qu'il a donnée,hier, au siège du Premier ministère à Tunis. Le conférencier est revenu, à cette occasion, sur les priorités de la fondation et les actions qu'elle conduit pour conforter la qualité de la gouvernance en Afrique. Il a, d'abord, attiré l'attention sur une question qu'il juge centrale pour comprendre le problème du développement en Afrique, à savoir la divergence entre les potentialité du continent, d'une part, et le degré de développement réalisé, de l'autre. En effet, souligne encore M. Ibrahim, le contient africain jouit d'importantes richesses naturelles et compte une population qui ne dépasse pas les 900 millions d'habitants mais il continue à afficher un taux de pauvreté élevé et des indices de développement faibles. La mauvaise gouvernance et le mauvais choix des gouverneurs seraient, selon M. Ibrahim, les principales causes de ce sous-développement. Il relève, en outre, que c'est en prenant conscience de ce problème de gouvernance et en œuvrant à l'amélioration de sa qualité qu'on peut impulser un développement durable et équitable sur tout le contient africain. C'est dans cette perspective que la fondation Mo Ibrahim œuvre à ancrer la bonne gouvernance dans ces pays et veille à cet effet à enrichir et stimuler les débats sur la gouvernance, à fournir des critères objectifs permettant d'évaluer les progrès accomplis et à honorer l'excellence en matière de leadership africain. Cinq initiatives principales ont été mises en place pour concrétiser ces objectifs, il s'agit du prix Ibrahim de bonne gouvernance, de l'indice Ibrahim de la gouvernance africaine, des programmes de bourse, du forum Ibrahim et des bourses de leadership Ibrahim. M. Ibrahim a, en outre, souligné qu'il était primordial, pour avancer, de mettre tous les problèmes sur la table sans chercher à les cacher ni à jeter la responsabilité sur les autres. Il ajoute, par ailleurs, que les questions de développement durable et de société de droit sont d'autres questions hautement importantes pour assurer la prospérité économique, politique et sociale du continent. Rappelons, enfin, que le service de presse du Premier ministère a fait appel, pour organiser la conférence en question, à une agence de communication privée, en l'occurrence «ecom-event», dont le staff au complet était présent pour veiller au bon déroulement de la conférence et au confort des journalistes présents. Mais la question s'est posée pour bon nombre de confrères sur l'opportunité de ce choix, alors que l'équipe du Premier ministère, par ailleurs fort rodée, est bien capable de faire ce travail.