Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a rendu, hier, publique la totalité de l'acte d'accusation contre les quatre membres du Hezbollah inculpés dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri. "Beaucoup de gens ont attendu longtemps pour connaître les détails de l'enquête", a indiqué Marten Youssef, un porte-parole du TSL. Dès après la décision du juge de la mise en état, Daniel Fransen, le tribunal a publié l'acte d'accusation, long de 50 pages, sur son site internet dans les trois langues de travail du tribunal, le français, l'anglais et l'arabe. Les 20.000 pages reprenant les éléments de preuve recueillis par le procureur dans le cadre de son enquête sur l'attentat à la camionnette piégée qui a provoqué la mort de Rafic Hariri et de 22 autres personnes (y compris l'auteur de l'attentat-suicide) et fait 231 blessés à Beyrouth le 14 février 2005, n'ont toutefois pas été jointes au document. Réagissant à la décision, l'ex-Premier ministre libanais Saâd Hariri, fils de Rafic Hariri, a appelé le Hezbollah à livrer au TSL les quatre inculpés. "J'espère (...) que le commandement du Hezbollah ... va prendre une décision historique (...) et annoncer une coopération totale avec le tribunal international", a-t-il affirmé. L'acte d'accusation, déposé le 17 janvier et confirmé le 28 juin par le TSL, fournit des renseignements personnels sur les quatre hommes : Salim Ayyash, 47 ans, Moustafa Badreddine, 50 ans, Hussein Anaissi, 37 ans, et Assad Sabra, 34 ans. On peut y lire leurs dates et lieux de naissance, les noms de leurs parents, leurs derniers lieux de résidence connus, leurs numéros d'inscription au registre d'état civil, de passeport et même de sécurité sociale. Selon l'acte d'accusation, qui offre aussi un récit chronologique des préparatifs et de l'exécution de l'attentat, M. Badreddine aurait "assuré la supervision générale" de celui-ci tandis que M. Ayyash aurait «cordonné l'équipe d'exécution de l'assassinat chargée de la commission matérielle» de l'attentat, observant et suivant avec "d'autres personnes" la progression du convoi de M. Hariri dans Beyrouth. Quant à MM. Anaissi et Sabra, ils auraient notamment préparé une cassette vidéo contenant une fausse revendication de l'attentat.