Par Taoufik CHARRADI La révolution tunisienne traverse, après sept mois du changementdu régime, une période qui semble difficile et compliquée. Les revendications économiques sont devenues une monnaie courante et l'emportent sur les revendication politiques, les grèves sporadiques se multiplient, la vague de protestation et des sit-in se poursuit parallèlement aux préparatifs de lélection de l'Assemblée nationale Constituante. Malgré les avantages déjà acquis, la révolution n'est pas encore achevée et se trouve confrontée à des menaces qui entravent son évolution. Les objectifs La révolution tunisienne a pour objectifs la réalisation des réformes politiques qui consistent à élire l'assemblée nationale constituante, instaurer les libertés politiques et garantir les libertés civiles et individuelles comme la liberté de croyance, d'expresion,de presse, etc. A ces réformes politiques s'ajoutent les revendications économiques (augmentation des salaires, etc...)causées par un renchérissement insupportable u coût de la vie. Ses aspirations légitimes gagnent les esprits du peuple qui aspire à une vie digne, où règnent liberté, démocratie et justice sociale. Les troubles : Il ne se passe pas un mois ou une semaine sans connaître des grèves, des sit-in et des protestations accompagnées dans les différents secteurs d'une série de revendications parfois non raisonnables, visant l'amélioration de la situation matérielle ce qui est l'aboutissement logique d'un lourd héritage qui remonte à deux décennies. Ces troubles reflètent un «climat non propice» à la prochaine élection d'une assemblée constituante qui représente une priorité absolue pour le pays, dans les circonstances actuelles et impactent la situation économique marquée par la fermeture de nombreuses entreprises et leurs conséquences sur le chômage. Solutions La révolution tunisienne trouvera-t-elle les conditions propices pour atteindre ses objectifs et les moyens nécessaires pour suffire à ce vaste ensemble de revendications économiques dont le temps seul pourrait montrer les avantages ? La montée des revendications économiques n'est pas due au rendement du gouvernement provisoire et sa capacité de changer une situation qui relève de l'état général du pays, mais à la marginalisation et à l'état d'esprit mérités de l'ancien régime despotique qui lui a laissé une situation inquiétante. La période qui commence verra-t-elle la solution de toutes les revendications ? Ne faudra-t-il pas de longs efforts pour les atténuer ? Il dépend de nous pour que la période post-révolution ne se termine pas sans vaincre le despotisme, sans instaurer une Assemblée constituante, sans garantir des libertés politiques et sans répondre aux aspirations et aux interrogations du peuple. Que faut-il faire pour cela ? Que les revendications soient raisonnables et qu'on se concentre sur les objectifs fixés de la révolution, (liberté et dignité) sans dérapage ni déviation, qu'on assure sa protection et qu'on la prémunisse contre les menaces. Pour que la Tunisie se développe et entrevoie son avenir avec assurance, un effort collectif et généralisé doit être fait. Personne ne doit se croire inutile et dispensé de travailler pour son pays. Le devoir patriotique s'impose à tous car il est le premier des devoirs du citoyen. Il n'y aura d'autre ennemi que l'oppression, d'autre auxiliaire que la persuasion, d'autre drapeau que la justice, d'autre emblème que la liberté et d'autre devise que le travail.