On distinguera cinq régions économiques viables, composées de gouvernorats complémentaires dont un locomotif et un parmi les plus démunis La révision de la gouvernance locale est de nature à combler le fossé entre citoyens, société civile et secteur public. Le ministère du Développement régional s'apprête à lancer un livre blanc présentant une approche scientifique du développement régional. L'objectif est de fournir une nouvelle vision, une feuille de route pour les prochains décideurs, en vue de réduire les disparités entre les régions et améliorer le bien-être des citoyens, notamment dans les régions déshéritées. La parution est prévue pour mi-septembre prochain. Ce document, d'environ 150 pages, est le fruit d'un travail assez lourd. Son élaboration a impliqué toutes les parties prenantes, à savoir les opérateurs économiques, les représentants de la société civile et les responsables politiques, sans oublier la contribution d'universitaires de renommée et d'éminents experts internationaux. Les travaux ont débuté par un diagnostic de l'état des lieux pour aboutir à des propositions réelles, adaptées au contexte national. Le premier chapitre traitera la problématique de la mise à niveau des régions en retard. En effet, la faiblesse de l'infrastructure de base (santé, éducation, loisirs, culture, restauration…) décourage toutes les intentions d'investissements créateurs de richesses et pourvoyeurs d'emplois et dégrade substantiellement la qualité de vie des habitants. Sur un autre plan, l'amélioration des infrastructures routières (autoroutes, pistes…) est de nature à désenclaver les régions et créer de nouvelles issues pour les produits agricoles, activité de base de maintes régions et attirer les capitaux nationaux et étrangers. Au deuxième chapitre, les experts présenteront un nouveau découpage du territoire national. La nouvelle vision des régions ne coïncide pas avec le découpage administratif, jusque-là pratiqué. D'ailleurs, selon cette approche, on distinguera seulement cinq régions économiques. Chacune est composée de gouvernorats économiquement complémentaires afin d'assurer la viabilité de toute la région. On apprend que parmi les composantes dans chaque région se trouvent un gouvernorat locomotif et un autre déshérité. Pour ce faire, plusieurs critères scientifiques seront arrêtés. Cependant, toujours selon la même source, la liste des critères n'est pas encore finalisée. Malgré les résultats probants du code des incitations aux investissements, dans certaines régions, plusieurs faiblesses juridiques demeurent handicapantes pour un développement régional équilibré. D'ailleurs, la multiplication des textes de loi a généré plusieurs incohérences, voire l'annulation de certains avantages régionaux. D'où, certains textes ont favorisé le développement de quelques régions au détriment d'autres mieux servis. Ainsi, le troisième chapitre renvoie à une révision des incitations aux investissements. Avec un nouveau code, mieux adapté aux spécificités régionales, les responsables auront plus de possibilités à canaliser les investissements aux régions les plus démunies. Au quatrième chapitre, plusieurs politiques d'accompagnement seront proposées. A cet égard, le livre blanc invite vivement à la révision de la gouvernance locale pour combler le fossé entre citoyens, société civile et secteur public. En effet, depuis toujours, ce gisement de croissance économique est faiblement exploité. D'où la nécessité d'une révision des structures locales et centrales et l'adaptation des procédures pour réduire le gap enregistré, depuis des décennies. De même, les régions souffrent d'un grave déficit en informations et de bases de données. Il s'avère, donc, indispensable de mettre en place un système d'information régionale efficient pour identifier les potentialités des régions et fournir les préalables de toute planification.