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L'économie pour la contre-révolution : un cheval de bataille commode ?
Opinions


Par Khaled El Manoubi(*)
La révolution tunisienne n'a pas surpris que Ben Ali. Elle a surpris tout le monde, à l'extérieur et à l'intérieur du pays, «élite» tunisienne comprise. Mais qui a fait la révolution ? D'abord la jeunesse, des gens âgés de 15 à 35 ans pour l'essentiel, dont une forte minorité de personnes instruites – niveau bac et au-delà.
A notre avis et comme nous l'avons déjà évoqué dans un article publié par La Presse (du 1er mars 2011) la révolution tunisienne s'explique par deux facteurs principaux : le premier est le contact virtuel autorisé par les médias sociaux disponibles il y a moins de 3 ans avec les gens libres et dignes des pays démocratiques avancés : l'indignité «nationale» saute alors aux yeux. Le second est le chômage d'autant plus insupportable qu'il affecte des gens diplômés et jeunes. L'élite, quant à elle, a répondu fort positivement dans sa grande majorité au credo du régime depuis l'indépendance : l'allégeance et non la compétence. Cette allégeance souvent active de «l'élite» s'ajoute à la résignation apparente des masses populaires afin d'exclure toute vie politique réelle de sorte que l'activité juvénile par médias sociaux interposés a ressemblé à un coup de tonnerre dans le ciel bleu de la dictature.
L'élimination du dictateur le 14 janvier menace cependant clairement tous ceux qui ont tiré avantage de leur allégeance ou simplement de leur résignation. C'est la raison principale de la lutte acharnée menée par ces profiteurs renforcés par les tueurs et les voleurs du régime contre l'agenda institutionnel fermement et rapidement affirmé par les révolutionnaires : redonner le pouvoir au peuple au moyen d'une Constituante dotée des pleins pouvoirs et issue des premières élections valables de la Tunisie indépendante. Cette lutte s'est articulée autour de la limitation dans le temps et dans les prérogatives du pouvoir de la Constituante une fois que la proposition d'un référendum constitutionnel a été au moins implicitement délaissée. La Constitution est une affaire trop sérieuse pour être confiée aux constitutionalistes.
Mais comme nous l'avons déjà affirmé à plusieurs reprises dans ces mêmes colonnes, le gouvernement actuel issu de la juridiction du fait révolutionnaire exprimé par la rue, n'a tout bonnement point le pouvoir de limiter ceux de la Constituante à élire le 23 octobre. Mais la contre-révolution croit avoir trouvé un argument providentiel : elle exprime mieux que la jeunesse et mieux que le peuple les maux politiques qui frappent ces derniers, chômage en premier lieu. Et d'ajouter : si nous avons confié à quelques individus de «l'élite» le soin de rédiger en quelques jours une Constitution adoptée par le peuple quelques semaines plus tard par référendum, on aurait un gouvernement qui se ferait fort de défendre les intérêts économiques des laissés-pour-compte. On avance alors «l'explosion» du chômage suite à la révolution, explosion qui serait non ou peu atténuée par une croissance négative avancée pour 2011.
Certes le tourisme aurait connu une baisse de ses entrées en provenance d'Europe et du Maghreb d'au moins 50%. Des dizaines de milliers d'emplois ont donc été perdus en 2011. Les services de nos villes ont connu une diminution de leur activité, voire un arrêt complet, lors des troubles de la révolution. Ces derniers ont donné lieu à des destructions de biens publics et privés causées par les révolutionnaires et amplifiées par les contre-révolutionnaires. Les investissements auraient crû, jusqu'ici, selon une proportion moindre que celle de 2010.
Toutefois, ce tableau peu reluisant présente deux touches lumineuses : la croissance des exportations des industries manufacturières a été, lors du premier semestre de 2011 – c'est-à-dire en pleine révolution – à deux chiffres (IME, textile et cuir) ; et la récolte des céréales de 2011 n'est pas loin du triple de celle de 2010. Autant dire que si la situation économique est sérieuse dans le court terme, elle n'est pas franchement catastrophique. Il est peu probable que la décroissance de 2011 soit pire que celle de 1986 par exemple. Malgré un taux de croissance de -1,6%, 29.300 emplois ont été créés en 1986 contre 43.000 créations annuelles en 1984 et 1985 pour une croissance identique de 5,7%.
La (dé)croissance du produit intérieur brut par tête d'habitant a été de -4,2% en 1986, le croît démographique étant alors de +2,6%. En 2011, ce croît n'étant plus que de +1,1%, la décroissance du produit par tête serait alors inférieure en valeur absolue à la moitié de celle de 1986. Cette baisse du croît démographique exprime une transition démographique avancée : la Tunisie tendra à manquer d'actifs. Mais 1986 nous a gratifié du Premier ministre le plus médiocre de l'indépendance et d'une entrée de Ben Ali au gouvernement bientôt suivie par l'accession de ce dernier au Premier ministère puis à la magistrature suprême. Le cauchemar véritable.
Par contre, en 2011, tout le monde nous observe et nous a déjà fait l'honneur d'accueillir notre Premier ministre au G (7+1). Une aide financière importante a été promise. Surtout, l'avènement de l'Etat de droit donnera à moyen terme un nouveau départ au tourisme européen –sans parler du tourisme libyen – et à l'investissement étranger et national. A une condition : que 2011 accouche, le 23 octobre, de la première Assemblée constituante tunisienne régulièrement élue et donc dotée des pleins pouvoirs, ceux que le peuple seul peut et a le droit imprescriptible de conférer.
Certes, l'aggravation de la crise financière et économique de la globalisation pourrait bousculer ces perspectives sans que l'agenda politique de la révolution tunisienne puisse avoir le moindre effet sur le global. Outre la transparence escomptée d'un suffrage direct et universel, le mode de scrutin – une variante de la proportionnelle – permettra une large représentation de la diversité effective des opinions et donnera ainsi un sens à la nation.
Finalement l'économie est-elle un cheval de bataille commode pour les révolutionnaires ? Ces derniers eux-mêmes en doutent : leurs spécialistes de la manipulation élevés par l'Etat policier de Ben Ali semblent jouer leur va-tout dans l'entretien artificiel du désordre.


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