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Querelle de générations !
Point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 09 - 2011


Par Abdelhamid Gmati
On n'arrête pas de rappeler et de trouver des spécificités à la révolution tunisienne et à ses effets collatéraux. Relevons toutefois qu'elle n'a pas donné lieu à une chasse aux sorcières effrénée ni à des règlements de comptes sanglants. Des appels à la justice et à des réparations subies par une partie de la population.  Même si certains cherchent à marginaliser risquant de créer une situation de sédition. On n'a pas eu de guerres régionales; quelques affrontements, certes déplorables, imputés au tribalisme mais circonscrits et de circonstance. Pas de lutte des classes non plus à cause de la structure de la société tunisienne. Il y a bien un antagonisme entre les «anciens», représentés ici par des conservateurs, et les «modernes», adeptes de la modernité et du progrès. Ni de conflit des générations. On entend, toutefois, on lit, certaines voix de jeunes et de moins jeunes reprochant à leurs parents, aux adultes, de s'être tus, d'avoir laissé la tyrannie s'installer et se développer, de ne s'être pas soulevés pour empêcher la dictature et le pillage du pays par une terrible mafia. Cela mérite quelques éclaircissements.
On sait l'attachement du Tunisien à la famille, même si le nombre des divorces a augmenté ces dernières années. Les Tunisiens, même les plus individualistes parmi eux, sont responsables et sont soucieux du bien- être de leur famille, en particulier de leurs enfants. De façon générale, ils sont animés par le souci de faciliter la vie à leurs proches et de permettre une vie meilleure à leurs enfants et de leur préparer un avenir où ils pourront réussir là où eux-mêmes ont échoué. Ce souci permanent les amène à tous les sacrifices, y compris et surtout à taire leurs propres revendications, leurs propres désirs, leurs propres aspirations. Face à la tyrannie, ils ont reculé et se sont tus pour préserver leurs familles et permettre à leurs enfants de vivre calmement, de poursuivre leurs études normalement sans tracasseries. On sait que le dictateur Ben Ali s'en prenait non seulement aux opposants et autres défenseurs des droits de l'Homme en leur infligeant toutes sortes de sévices mais il s'attaquait aussi à leurs familles, les persécutant, les harcelant, les incarcérant, n'hésitant pas à user de violence à l'encontre d'enfants innocents. Les parents se taisaient, par manque de courage, certes, par manque de solidarité entre les individus aussi mais surtout pour protéger leurs enfants et leurs familles.
Conscient de cela, le tyran joua aussi la carte du bien-être matériel. Toutes sortes de mesures furent adoptées pour faciliter l'accès au logement, et à l'acquisition de voitures particulières et de commodités ménagères. 80% des Tunisiens sont propriétaires de leurs logements, nous disent les statistiques officielles. Ce qui est rare, voire unique, dans le monde. Même si le chiffre est exagéré, le fait est là : la Tunisie ressemble à un énorme chantier permanent, et ce, dans toutes les régions. Partout on construit ; aujourd'hui encore. Les crédits et autres prêts étaient facilités non seulement pour l'acquisition de terrains et la construction de logements mais aussi pour les voitures dites «populaires», l'ameublement et les appareils électro- ménagers. Résultat : les Tunisiens se trouvaient dotés de toutes sortes de commodités mais...endettés jusqu'au cou. Une autre raison de se taire. L'endettement, surtout personnel, est toujours handicapant et peut être utilisé comme moyen de pression et de chantage. Même les jeunes chômeurs jouissant des commodités parentales se taisaient. Et bien sûr, il y avait les marginalisés qu'on trouvait partout, dans les régions de l'intérieur et aussi dans la périphérie et l'arrière-pays des régions côtières et des villes. Aujourd'hui, plusieurs de ces parents regrettent de s'être tus surtout après avoir découvert le désastre qu'effectuait la mafia dirigeante, dont elle ne connaissait que la pointe de l'iceberg. Mais d'un autre côté, ils sont fiers de leurs enfants et de cette jeunesse qui a fait cette révolution, qui est aussi leur revanche.
A cette jeunesse de faire en sorte que jamais plus on ne tolérera la dictature. Et plus jamais on se taira.


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