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Le lion dompté
Boxe - Sodok Omrane, le magnifique
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 10 - 2011

La Tunisie a connu d'immenses boxeurs, dont deux seront couronnés champions du monde (Kamel Bouali et Taoufik Balbouli sous le drapeau français). Mais incontestablement, Omrane Sadok, qu'attirait le grand Paris avec ses stars, avait une place particulière dans le cœur de tous.Malgré une carrière inachevée.
Avant de rentrer de plain-pied dans la fabuleuse histoire de notre compatriote Omrane Sadok, nous allons essayer de vous donner une idée claire sur ce qui s'est passé aux Jeux olympiques de Rome concernant notre champion. Et qui l'a vu privé d'une médaille.
Je laisse le soin à Guy Benamou et à François Terbeen qui ont écrit (à eux deux) «les grandes heures de la boxe» de parler ainsi de notre champion: «Josselin n'a pas de chance. Dès le premier tour, il ‘‘tombe'' sur Benvenuti. Il s'incline avec les honneurs mais un frappeur tunisien nommé Omrane Sadok, qui sera par la suite l'une des têtes d'affiche du Palais des sports de Paris, constitue un danger pour le beau Nino Benvenuti en raison de son punch. Le pauvre Omrane Sadok domine un Bulgare mais on le donne battu de façon scandaleuse.
Ainsi, Nino Benvenuti, d'ailleurs largement supérieur à tous ses rivaux, peut s'assurer de la médaille d'or sans aucune difficulté. Le boxing-business existe aussi chez les amateurs : l'affaire Sadok Omrane en est la preuve».
Au Palais des sports de Rome donc, notre idole Omrane Sadok avait à boxer contre un Bulgare, Chichnan Mitzev, un illustre inconnu qui devait immanquablement quitter le ring sur les bras de ses soigneurs. Or, le «sacré loustic» allait fuir le combat et le correspondant de l'Agence France Presse de signaler dans sa dépêche : «L'attitude de Mitzev rappelait plus celle d'un coureur à pied que celle d'un boxeur!»… Mitzev sprintait tantôt à droite tantôt à gauche pour éviter les coups de Sadok, sous l'œil bienveillant de l'arbitre et des sifflets de la foule. Bref, c'est ainsi que se déroulèrent les trois rounds. Puis le verdict tomba… Mitzev était déclaré vainqueur !!!!
Les juges canadiens et suédois avaient donné Omrane Sadok vainqueur… Alors que leurs homologues anglais et hongrois votaient pour Mitzev, le cinquième, un Tchèque, décrétait un résultat de parité.
Omrane Sadok, à vrai dire, était voué à la défaite, car les organisateurs italiens le craignaient comme la peste. Mieux, ils savaient que leur Nino Benvenuti ne pouvait et ne saurait résister au punch dévastateur de notre lion Sadok Omrane, et ils combinèrent pour le «sortir» du tournoi, quitte à provoquer un scandale. C'est le «mic-mac de la boxe !» C'est ainsi que nos chers voisins italiens nous privèrent d'une médaille !
L'irrésistible lion dompté
L'échec ou l'apothéose d'une carrière pugilistique tient à peu de choses : «Un brin de classe, certes, mais aussi la chance, sans laquelle rien n'est possible. En quittant ses parents, ses huit frères et sœurs, Tunis, la ville où il est né le 14 octobre 1937, Omrane Sadok croyait conquérir Paris. Espérance commune à tous ceux qui, attirés par ce miroir aux alouettes nommé «boxe professionnelle», connaissent pour la plupart bien plus d'amères désillusions que de satisfactions.
Grâce à la puissance de son punch, notre «lion» Omrane se hisse d'abord au premier plan de la boxe amateur tunisienne. Sélectionné pour les Jeux olympiques de Rome (1960), il constitue un réel danger pour Nino Benvenuti, l'idole de l'Italie, bien meilleur technicien que lui. Afin d'éviter un éventuel accident au beau Nino, qui combat dans la même catégorie — les supers Welters —, la «mafia» des juges internationaux décide purement et simplement d'éliminer Sadok. Celui-ci, malgré une domination constante pendant trois rounds, est scandaleusement déclaré battu par un «tartempion» de la boxe bulgare. Ainsi, même chez les amateurs, les intérêts de certains sont les plus forts…
Ecœuré, Omrane, garçon timide, renfermé, veut se venger et c'est à cette vengeance qu'il pense en quittant Tunis pour Paris où il va renforcer la célèbre écurie Filippi. Le punch étant toujours la meilleure carte de visite du boxeur, Sadok ne tarde pas à faire le vide autour de lui chez les professionnels. Ses dix premiers combats s'achèvent par autant de victoires avant la limite…
Le 18 décembre 1961, pour son douzième combat, notre compatriote Sadok affronte Maurice Auzel, un maître à boxer. Notre courageux lion Sadok, battu de très peu aux points, gagne ainsi ses galons de vedette. Le fauve s'est assagi et il prouve qu'un frappeur peut aussi se montrer un bon technicien. Rien ne semble perdu.
Mais on va décidément trop vite avec lui, et les organisateurs l'opposent au rusé Américain Eddy Perkins, le champion du monde des welters juniors. Combat à ne pas livrer pour un jeune encore inexpérimenté.
Sadok, notre brave gladiateur, s'incline au sixième round. Il décide alors de rentrer dans sa bonne ville de Tunis (Cité El Khadhra), où il renoue avec la victoire aux dépens de Jess Jones, Joaquim Riquelme et Franco Nenci, tous trois battus par K.O. Seul le redoutable Angel Garcia le tient en échec.
Et c'est parti pour un autre séjour à Paris. Nouveau K.O. face à Fernand Nollet, suivi d'une défaite imméritée devant François Pavilla. Un ultime échec au septième round devant Jean Josslin le 12 octobre 1964, sur le ring du Palais des sports de Paris, incite notre cher compatriote Omrane Sadok à renoncer prématurément à une carrière qui s'annonçait brillante. On a voulu brûler les étapes avec lui. C'est une regrettable erreur, car Sadok avait vraiment tout pour réussir.
A Tunis, Sadok a acheté un café-bar afin de vivre dignement. Mais hélas avec l'arrivée au pouvoir de Ben Ali un certain 7 novembre 1987, le destin de notre cher gladiateur Sadok Omrane bascule à nouveau. Espérons que les jours à venir seront de meilleur augure et verront sa gloire enfin reconnue.


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