Dans le souci d'aplanir les conflits qui déchirent certaines fédérations sportives, le département de tutelle a cru bon d'entreprendre une série d'actions tout à fait salutaires pour le mouvement sportif tunisien Malheureusement rien n'y fit. Les fédérations sportives nationales font actuellement la loi, alors que le ministère donne l'impression de bouger. Pourtant, la situation au sein de la Fédération tunisienne de judo n'a jamais été abordée (!?) depuis le 14 juin (dernière réunion avec le bureau fédéral), alors que cinq démissions ont été signalées au sein de l'exécutif fédéral. Histoire de gagner du temps sans faire de vagues? «Je suis vraiment déçu de l'indifférence totale de la tutelle qui n'a pas encore trouvé des solutions pour voir plus clair dans la situation actuelle de notre judo. Je suis fort étonné du silence troublant des responsables de notre sport. Normalement, après cinq démissions, le bureau fédéral est dissout. Depuis le 14 juin, il n'y a eu aucune compétition. Toutes les activités de notre judo sont actuellement suspendues. Il ne faut pas oublier que le temps presse, tout un chacun attendant de résoudre la crise de la FTJ. Il ne faut pas oublier que les compétitions arabes, continentales et olympiques s'approchent à grands pas au moment même où la tutelle fait la sourde oreille devant cette situation qui porte naturellement préjudice à notre judo, un sport qui est le plus pratiqué en Tunisie après le football», a souligné le membre fédéral démissionnaire, Hatem Natat. Statu quo inquiétant La part de responsabilité de l'autorité de tutelle est engagée dans ce statu quo qui ne ressemble plus à rien. Au lieu de se montrer ferme, efficace et tranchant, elle laisse pourrir la situation. Pourtant, l'élection d'un nouveau bureau fédéral s'impose afin de relancer les compétitions nationales toutes catégories et plus généralement les affaires de cette discipline. Il faut rappeler que le bureau actuel, a fortiori après la démission de cinq membres, ne jouit d'aucune légitimité. «C'est vrai, le silence de la tutelle est troublant, alors qu'il aurait fallu respecter les règlements. Notre judo est paralysé. Il est temps de le restructurer d'autant qu'il est actuellement pris en otage. Les jeunes sont en désarroi en voyant les activités du judo gelées et sa gestion manquer de stratégie et de ligne directrice», déplore Hatem Natat, grande figure sportive. Partant du fait que le BF ne s'appuie désormais sur aucune légitimité ni base juridique, les membres composant l'instance fédérale ne peuvent plus par conséquent se prévaloir d'aucune autorité sur les judokas. Quand bien même ils satisferaient les désirs et les exigences de ces mêmes pratiquants. Face à cette situation d'illégalité indiscutable, la tutelle devra organiser dans les meilleurs délais une assemblée générale élective. A notre humble avis, la sortie de crise doit nécessairement passer par des élections qui ne peuvent exclure personne car tout bénévole est le bienvenu dans la discipline. A condition d'avoir une connaissance suffisante de celle-ci.