A deux jours seulement du rendez-vous électoral historique, toute la région sfaxienne vit des journées exceptionnelles marquées essentiellement par la campagne électorale, mais aussi par les préparatifs matériels et logistiques dignes de cet évènement de taille. De Jebeniana à Mahrès et de Kerkennah à Menzel Chaker, toutes les places publiques de la région se sont transformées en espaces de débat politique libre et varié. Un débat qui a engagé l'ensemble des catégories sociales, toutes sensibilités politiques confondues. Son mérite réside dans le fait qu'il a su réconcilier toute une population, jadis indifférente, avec l'action politique. Dans les zones les plus reculées de la région de Sfax, des représentants de listes candidates, indépendantes ou partisanes, ont pu contacter les citoyens, écouter leurs préoccupations et essayer de les encadrer politiquement. Idem pour les observateurs régionaux, notamment ceux de l'Union européenne. Ces derniers ont effectué plusieurs visites de terrain aux quatre coins de la région sfaxienne. Ils ont pu observer le déroulement de la campagne électorale tout en écoutant les avis des habitants « dont la majorité n'accorde pas une grande importance à cette échéance politique », nous confie l'un des observateurs européens justifiant ce comportement par un manque d'information et de sensibilisation, notamment dans les zones rurales. De leur côté, les grandes villes de la région de Sfax se sont bien préparées aux élections du 23 octobre. Au niveau de la campagne électorale, « les choses se sont passées dans l'ordre normal des choses », commente un membre de l'Isie de la circonscription Sfax 2, ajoutant que « l'Instance n'a pas eu à signaler des dépassements graves ». Bref, la campagne s'est déroulée dans la sérénité, dans le respect mutuel entre les candidats et loin de tout climat de tension. Des listes qui traînent Toutefois, ceux qui s'intéressent à la campagne électorale dans la région de Sfax ne trouvent pas une explication convaincante au comportement de certaines listes dont le nombre n'est pas, fort heureusement, très élevé. A deux jours seulement des élections, ces listes n'ont pas encore affiché leur programme ! La chose est vraiment étonnante. A quoi jouent ces listes ? Des candidats anonymes ? La réponse est introuvable puisque, contactés, leurs représentants n'ont pas voulu donner d'explication. Pour certains membres de l'Isie, les choses sont claires : ces listes n'ont pas les moyens techniques de mener leur campagne. Seront-elles obligées de rembourser la première tranche du financement public qu'elles ont déjà reçue ? Les jours qui viennent nous apporteront certes la réponse. Côté organisation des élections, les parties concernées affichent pleine satisfaction quant aux préparatifs matériels, mais aussi quant au niveau de la formation des chefs et membres des bureaux de vote. Les dernières retouches sont mises en place pour le déroulement des élections de la Constituante dans les meilleures conditions. Réussir cet évènement grandiose n'est pas une affaire de simple bonne volonté, cela dépend également et essentiellement d'une préparation sachant prendre en considération tous les détails. C'est ainsi qu'une réunion avec les chefs de bureau de vote a été organisée, hier, à Sfax, à l'initiative de l'Isie. En dépit d'une formation rigoureuse, cette réunion est venue à temps pour évoquer les éventuels problèmes qui peuvent survenir le jour du scrutin au niveau des différents bureaux de vote. C'était une occasion pour les chefs de bureau de vote, venus nombreux, de poser les différentes questions et de recevoir des réponses appropriées, données par les membres de l'Isie de la circonscription de Sfax 2. Cette réunion, qui a été marquée par la présence d'observateurs nationaux et étrangers, a permis de mettre en évidence le rôle du chef de bureau et de ses adjoints dans la réussite de l'opération de vote. Une opération qui sera le premier fruit de la glorieuse révolution du 14 janvier.