Après une période de mise en train, le festival semble avoir atteint avec cette nouvelle édition sa vitesse de croisière. Alors bon vent ! La Xe édition du Printemps de Sufetula, qui aura lieu cette année du 30 avril au 3 mai 2010, se distingue des précédentes par une participation étoffée d'importantes personnalités artistiques arabes et maghrébines. Autre particularité de cette nouvelle édition est le côté cinéma qui, pour la première fois, s'invite en tant que halte essentielle dans ce festival printanier. Cette nouvelle embellie survient dans le cadre de la volonté présidentielle de désigner 2010 année du cinéma. A cet effet, une conférence très enrichissante se déroulera les 30 avril et 1er mai et aura pour thème : «L'actualité du cinéma arabe face aux nouveaux défis». Elle réunira des sommités du 4e art, dont Mamdouh Al Atrach, auteur du feuilleton Ismahan, et le metteur en scène Ghassan Chmaït de Syrie, l'académicien Shafik Mehdi d'Irak, le célèbre acteur égyptien Saïd Salah, le producteur Talal Awalmeh et l'actrice Rym Bouchnaq de Jordanie, le réalisateur marocain Hassan Benjelloun et, enfin, l'Américain d'origine syrienne Zyed Hamza, récent lauréat du Grand Prix de cinéma Beverly Hills. Cette rencontre, dont l'élaboration et la conception reviennent au Pr Lotfi Larbi Senoussi, développera les liens qui, éventuellement, existeraient entre le cinéma et la Terre tant sur le plan géographique qu'historique, voire en tant que structure de la mémoire. En marge de la conférence, le public assistera à trois projections cinématographiques : Fin machi ya Moshé ? (Où te diriges-tu Moshé ?) du Marocain Hassan Benjelloun, un film qui évoque l'exode massif des juifs du Maroc pour la France et Israël. Le deuxième film est Black powder du Syrien Ghassan Chmaït. Le troisième est Vivre à Zarzis de Mohamed Zran, le documentaire qui vient de remporter la palme au Festival du film méditerranéen de Tétouan, au Maroc. Erato, la muse de la poésie lyrique, n'a pas été dédaignée par cette édition puisqu'elle est présente en masse avec un hommage aux poètes d'Irak qu'une injuste guerre a jetés aux quatre coins de la terre. Citons le cas de Aziz Salem, établi aujourd'hui en Australie, et Hind Kemal résidant en Jordanie. Ils seront présents à Sbeïtla. Le théâtre national irakien, lui également à l'honneur, donnera une représentation de sa nouvelle création Couvre-feu. De même, la musique instrumentale irakienne sera présente le samedi 1er mai au Théâtre antique de Sbeïtla, avec un concert du duo Ismaïl Fadhel-Saâdoun Jaber. Les artistes de la région de Kasserine nous donneront un avant-goût de leur musique et de leur art avec Mouldi Bouallagui et Ellafi Khachnaoui, avec le poète Mokdad Sahraoui et le Théâtre du centre de Sbeïtla. La clôture du festival se fera en musique avec le concert de Sonia M'barek inspiré de la poésie de Federico Garcia Lorca, d'Espagne. Le Village de la création artistique Une des originalités de la Xe édition est celle qui réside dans cette structure baptisée «Village de la création» qui se veut l'expression directe de l'initiative du Président Ben Ali adoptée par l'ONU avec pour résultat de proclamer l'année 2010 «Année internationale de la jeunesse. A ce sujet, Adnan Helali, universitaire et poète de langue française, et fondateur du Printemps de Sbeïtla, nous explique : «C'est en hommage à cette décision que la résolution 64/134 du 18 décembre 2009 par laquelle l'Assemblée générale de l'ONU a adopté l'initiative du Président Ben Ali, que j'ai eu l'idée de créer ce Village de la création. Dans un esprit de dialogue, de compréhension mutuelle et de communication, les jeunes de la région se feront un bonheur de découvrir dans des ateliers consacrés à différentes expressions artistiques, les expériences d'autres jeunes Tunisiens». D'ores et déjà, on peut avancer l'idée que le Printemps de Sufetula a atteint sa vitesse de croisière.