• Absence d'unités de recherche, manque d'encadrement, conditions de travail déplorables.... A l'université des sciences juridiques, économiques et de gestion c'est le ras-le-bol. Un groupe d'étudiants inscrits en troisième année droit privé ont organisé un sit-in car ils se sont vus refuser leur inscription au master de droit privé. Sur près de trois mille demandes d'inscription, quatre cent seulement ont été acceptées. C'est le désespoir qui se lit sur le visage de ces étudiants qui, hormis, la poursuite d'études de troisième cycle, ne voient pas d'autre avenir. «Il y a quatre filières dans cette université et nous concourons tous pour le même master qui est celui de droit privé. Cela n'est pas normal», souligne Hamdi, licencié en droit privé. «Dans d'autres instituts supérieurs, il y a plusieurs masters. Ma demande d'inscription a été refusée. Or sans master, les perspectives d'emploi sont limitées». Cette année, une dizaine universitaires enseignant à la faculté ont demandé à être mutés dans une autre université, créant un grande vide au sein de l'établissement. Au lieu d'étudier les matières prévues dans le cadre de la troisième année licence de droit privé, on enseigne aux étudiants de troisième année de droit l'économie, la gestion, la comptabilité ainsi que d'autres matières qui n'ont aucun rapport avec leur programme, en raison du désistement de leurs enseignants. Ce qui n'a fait qu'augmenter la grogne des étudiants de la troisième année droit privé. “ On nous enseigne des matières qui n'ont aucun rapport avec la filière que nous avons suivie. Arrivés en fin de parcours, on nous apprend qu'on ne peut pas avoir accès au master, ce qui est le comble car le diplôme de licence n'a aucune valeur. La licence n'est pas du tout reconnue par beaucoup de sociétés et d'entreprises. Bref nous n'avons aucune visibilité sur notre avenir. Certains d'entre nous sont désespérés ”. Idem pour les enseignants qui travaillent dans des conditions laissant à désirer. Le corps enseignant de la faculté est essentiellement constitué d'étudiants chercheurs qui préparent leur thèse. Eux non plus ne sont pas satisfaits des conditions de travail et déplorent l'absence de structures de recherche. “ Je suis obligé de faire la navette car je dois effectuer des recherches pour préparer ma thèse, relève un jeune étudiant chercheur enseignant l'économie. Je me rends régulièrement à l'université de Sousse pour effectuer mes recherches. Ici nous n'avons presque rien. Les conditions minimum ne sont pas réunies pour faire de la recherche. Idem pour les étudiants. Il n'y a as suffisamment de professeurs pour les encadrer ”. Par ailleurs, les jeunes enseignants vacataires n'ont toujours pas été payés pour les heures de vacation qu'ils ont assurées . Si cette situation se prolonge, eux aussi prendront la poudre d'escampette.