Un parc de chauffe-eau solaires installé de l'ordre de 700.000 m2 en 2011, puis d'environ 1,5 million de m2 en 2020 et de 2,5 millions de m2 en 2030. La garantie d'un développement significatif et durable des énergies renouvelables a toujours constitué l'un des axes stratégiques de la politique de maîtrise de l'énergie, en raison surtout de l'importance du potentiel d'économie d'énergie disponible. Toutefois, l'on reconnaît que la mobilisation de ce potentiel nécessite la mise en œuvre d'un programme ambitieux et réaliste au niveau de chaque filière. L'accent doit porter notamment sur les deux filières les plus matures et dont les apports énergétiques sont les plus importants : le solaire thermique et l'éolien. En ce qui concerne la première filière, l'année 2005 a connu une avancée décisive avec la mise en place du Programme Solaire «PROSOL». Les actions à entreprendre et les objectifs quantitatifs à atteindre à moyen terme ont été proposés au rythme des plans quinquennaux de développement. Dans ce sens, au début du XIe Plan, il s'agissait de mettre en place les mécanismes et les mesures nécessaires pour la mise en œuvre des programmes. Le vrai décollage des filières se fera durant les XIe et XIIe Plans de développement. A ce niveau-là, les différentes stratégies retenues et autres plans engagés ont misé sur un développement durable de la filière «chauffe-eau solaire» , à travers la professionnalisation de l'ensemble des acteurs de la filière et la création d'un vivier de compétences, l'amélioration de la qualité et la fiabilité des CES (aspects techniques et économiques et maintenance), et le développement et la structuration du tissu industriel avec un objectif d'exportation. Il faut préciser dans ce contexte que, pour le solaire thermique, l'objectif était d'atteindre un parc de chauffe-eau solaires installé de l'ordre de 700.000 m2 en 2011, puis d'environ 1,5 million de m2 en 2020 et de 2,5 millions de m2 en 2030 sur la base d'un nouveau mécanisme de financement appuyant le marché des chauffe-eau solaires en Tunisie et mis en place à partir de 2005. Question de soutien financier L'on reconnaît toutefois que la diffusion du CES en Tunisie se heurte à deux obstacles économiques majeurs : le coût d'investissement initial trop élevé pour le consommateur et le temps de retour trop long par rapport aux autres types de chauffe-eau. Tant la situation tunisienne que l'expérience internationale nous montrent que le développement du CES et son introduction progressive dans le marché ne peuvent se faire correctement et de façon pérenne que s'il fait l'objet d'un soutien financier public, sous des formes progressivement adaptées à la pénétration du marché. L'action de soutien proposée a été déjà mise en place à travers le mécanisme PROSOL. Elle est basée sur une combinaison appropriée des mesures incitatives : la subvention du prix d'acquisition du CES, la mise en place de système de crédit au consommateur dont le remboursement se fera via la facture d'électricité de la Steg, la bonification, dans une première phase, des taux d'intérêt du crédit. Pour bien conduire toutes les actions, des mécanismes appropriés, notamment financiers , ont été mis en place. Ils s'articulent autour de la suppression de deux principales barrières au niveau du consommateur final : la lourdeur de l'investissement initial et le temps de retour élevé en comparaison avec les autres technologies conventionnelles. La spécificité des mécanismes mis en place traduit clairement l'importance des objectifs fixés. Ainsi, sur le plan quantitatif, le programme PROSOL vise à installer 580.000 m2 de capteurs solaires entre la période 2005-2011 et de redresser ainsi la tendance rapide à la baisse de marché enregistrée depuis la fin du programme du fonds de l'environnement mondial, FEM. Sur le plan qualitatif, le programme vise un développement durable de la filière du CES en Tunisie à travers la mise en place des mécanismes de financement pérennes de la filière du CES, la sensibilisation des banquiers aux CES et au potentiel de marché réel, et de la pertinence de la démarche envisagée. Il s'agit également de l'encouragement des banques à être plus volontaristes dans le soutien des opérateurs du secteur (fabricants, ensembliers, importateurs,etc.), l'optimisation des coûts de financement à travers la sécurisation financière des mécanismes mis en place, la création d' un effet de levier en drainant l'argent des banques vers le financement de la filière, et la garantie de la qualité des installations solaires sur le marché en instaurant des exigences techniques minimales et une charte de qualité. En parallèle, la réalisation du programme PROSOL permettra d'éviter des investissements nécessaires pour le renforcement des capacités de stockage du GPL, pour satisfaire l'augmentation des besoins liés au chauffage de l'eau. A ces impacts directs, il faudra ajouter les impacts en termes de volume d'affaires généré par le programme. Ce volume de marché peut être estimé, sur la période 2005-2011, à environ 170 MDT. Sur le plan social, les emplois qui seront créés dans le cadre du programme à l'horizon 2011 peuvent être estimés à plus de 1.500 emplois. La valeur sociale de ces emplois est d'autant plus importante que ces derniers sont essentiellement des emplois de proximité, créés dans les régions par l'activité d'installation et de services après-vente. Pour l'éolien, l'objectif est d'atteindre une capacité installée d'environ 200 MW à l'horizon 2011, 1.100 MW en 2020 et 1.800 MW en 2030. Ces capacités devraient être confirmées en tenant compte de la capacité d'absorption du réseau électrique national. L'idée est également d'introduire la technologie offshore dès 2010 à titre de démonstration et dans un objectif de maîtrise de la filière avant de l'installer à plus grande échelle pour atteindre un parc de 330 MW en 2020 que ce soit aussi bien pour l'exportation que pour les besoins internes du pays. A.S. (Source: Etude stratégique sur la maîtrise de l'énergie à l'horizon 2030) Développement des énergies renouvelables à l'horizon 2030