• En dépit d'une certaine peine, les communes continuent d'éliminer les… vestiges de l'Aïd Alors que l'Aïd El-Kébir, version révolution, a vécu et n'est plus qu'un souvenir pour tous ceux qui l'ont fêté, et au moment où la vie quotidienne a retrouvé son animation coutumière, le branle-bas est toujours de mise au sein de nos municipalités où l'on est contraint de jouer les habituelles prolongations. Des prolongations inévitables, dans la mesure où il s'agit d'enlever les tonnes d'ordures qui jalonnent aussi bien les chaussées des cités que les terrains vagues qui avaient servi de points de vente des moutons. Difficultés Visiblement, la tâche est loin de tout repos. Pour un agent municipal, «elle s'apparente même à un calvaire, car, de toutes nos fêtes annuelles, celle de l'Aïd El Kébir est incontestablement la plus pénible pour toutes les communes du pays, sans distinction». Et d'expliquer: «Il y a d'abord ce problème d'infériorité numérique dû aux congés abusifs octroyés aux agents de la propreté à l'occasion de l'Aïd. Avec des équipes ainsi amoindries, il est normal que notre rendement s'en ressente. D'où la question de savoir pourquoi les communes tolèrent ces congés sans apporter, en échange, les renforts humains qui s'imposent». Par ailleurs, notre interlocuteur, qui a derrière lui une carrière municipale de 21 ans, lance une autre balle, cette fois dans le camp du citoyen auquel il reproche «un manque de civisme et de collaboration matérialisé par le dépôt de ses ordures ménagères n'importe comment, n'importe quand et, parfois même, n'importe où». Sur un autre plan, nous avons relevé des problèmes de logistique dans certaines municipalités qui ont dû remplacer leurs bennes par des… charrettes ! Retour aux… années 20? «Que non», réplique un fonctionnaire municipal qui impute cette carence «au retard accusé par plusieurs mairies dans la reconstitution de leurs parcs roulants qui ont été lourdement endommagés au plus fort de la révolution. Faute donc de bennes, nous sommes condamnés, à notre corps défendant, à opter pour les inévitables charrettes et tracteurs. Avouez, quand même, que c'est mieux que rien». Carences impardonnables Or, pour les concitoyens, c'est une autre paire de manches. «Il est impardonnable et tout à fait inadmissible que des milliers de sacs et de sachets d'ordures ménagères de l'Aïd ne se fassent enlever qu'au 3e jour de l'Aïd», se plaint un habitant. Un autre, sans doute impatient et… écolo, a dû se résoudre à aller, au volant de sa voiture, transférer son contingent de déchets dans le dépotoir municipal le plus proche ! Pour un autre citoyen contestataire qui habite, par malchance, tout près d'un point de vente de moutons, le malheur semble double. Ecoutons-le: «Non seulement la municipalité tarde, chaque fois que l'Aïd El-Kébir s'en va, à ramasser les tonnes d'ordures accumulées dans ce point de vente du bétail, mais aussi elle a toujours omis de l'arroser de détergents et d'insecticides qui restent la condition sine que non de la disparition des odeurs nauséabondes. Non, c'est proprement révoltant». Fin des prolongations de l'Aïd. Vivement la version 2012. Inchallah !