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Démocratie, mon amour
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 11 - 2011


Par Lassad BEN AMARA*
La volonté populaire de la Tunisie moderne s'est démocratiquement exprimée. Tout Tunisien de quelque bord qu'il soit, s'en félicite et en est fier. Que quelques-uns soient déçus par les résultats, je peux les comprendre, ils n'en demeurent pas moins heureux par le principe.
Et ce dimanche 23 octobre 2011 va rester gravé à jamais dans nos cœurs, quelle que soit la couleur que nous défendions, tous étions envahis par ce plaisir intense appelé «liberté».
Grand gamin que je suis, du haut de mes 60 printemps, je n'oublierai jamais cette larme qui m'a surpris en pleine excitation...
Chacun de nous, à sa manière, se félicite du parcours du gouvernement de M. Caïd Essebssi. Tous ou presque saluons les efforts de la commission électorale pour le travail accompli.
Et bien qu'irrité par l'écrasante victoire d'Ennahdha, je ne peux que m'incliner devant son ampleur. Le peuple est souverain... Démocratie mon amour...
Quant aux irrégularités constatées ici et là, avant et pendant la campagne électorale, parfois officielles, souvent officieuses, je pense qu'elles n'entament en rien la sincérité des élections ni celle des électeurs.
Côté sincérité, et à ma grande stupeur, parfois mêlée à l'admiration, j'ai découvert à travers les médias tunisiens, des personnalités qu'on connaît et d'autres dont j'ignorais même l'existence : des universitaires par-ci, des docteurs ès-je ne sais quoi, par-là, des spécialistes en économie politique, des chercheurs en psychologie animale, des hommes de loi, des gardiens de la foi... tous invités à nous divulguer je ne sais quelle substance miracle pour améliorer nos connaissances en matière de liberté, de démocratie et autres civismes populistes...
Et ces femmes et hommes, qu'on dit gardiens du 4e pouvoir, parmi lesquels des apprentis-sorciers qui pensent que la liberté de la presse s'apparente à de l'anarchie, car certains journalistes se donnent le droit de dire ce qu'ils veulent et de commenter les faits sans aucun recoupement.
Liberté quand tu nous tiens...
Pourtant c'est bien fini le temps, dit-on, où il fallait faire approuver les articles au ministère de l'Intérieur avant publication.
Mais où étaient donc ensevelies toutes ces têtes pensantes? Ces esprits et âmes raisonnables qui, depuis le 14 janvier, n'ont cessé de nous inoculer conseils et calmants.
Pourtant j'ignorais que le citoyen tunisien était atteint d'une maladie incurable.
Un psychanalyste dira de ces cols blancs, «qu'on a retrouvé ici un sens proche de celui de Raison».
Une question trotte dans ma petite tête : avec des cerveaux aussi développés, qu'on entend et qu'on lit partout et au gré d'une presse hautainement maladroite, comment ça se fait que le niveau de notre enseignement supérieur général soit aussi misérable ?
Pourtant, en simples pigistes que nous sommes, nous avons pu écrire et dire ce qu'on pensait du pouvoir et ses serviteurs, depuis une dizaine d'années. Nos familles et amis tremblaient de peur pour nous. Cherchez l'erreur.
Et que faisaient ces messieurs dames pendant ce temps là?
Aujourd'hui on revient dans notre Tunisie naïvement.
Néanmoins, de par le passé, et ce, depuis presque trois décennies, on nous a tellement habitués aux mensonges, à l'esclavagisme médiatique, au désert culturel… qu'enfin de compte le Tunisien est devenu plus fataliste que pragmatique.
Fermons les parenthèses. Mon billet est plus orienté élections pour la constitution qu'analyse clinique.
Aujourd'hui Ennahdha fait partie intégrante du paysage politique tunisien. Personne ne peut et ne doit le contester. Comment ? Pourquoi ce parti y est parvenu ? Je ne veux pas en débattre. Peut-être n'en suis-je pas capable. D'autres mieux que moi s'y emploieront. Et ils sont nombreux. Il suffit d'allumer sa télé.
J'appelle aujourd'hui ces esprits penseurs, ces idéologues charismatiques à apporter aide et compétences, sans calcul ni arrière-pensée, aux nouveaux et timides responsables légalement choisis par le peuple afin de construire ensemble l'avenir de notre pays, à commencer par la Constitution. Et plus si affinités…
Mais participer ne veut pas dire «laisser faire».
Mesdames, messieurs, responsables et autres sympathisants d'Ennahdha, votre victoire ne doit pas servir d'alibi aux agissements inadmissibles de quelques individus, parfois égarés, mais très souvent instrumentalisés.
Quels que soient leur bord ou doctrine.
Votre réaction doit être rapide et sans ambiguïté.
Vous avez été, certes, choisi par le peuple tunisien mais, uniquement et simplement pour servir ses intérêts.
Vous devez répondre à ses attentes et non lui imposer votre vision.
Vous êtes son tuteur et non son bourreau.
Le 18 mai 2011, votre porte-parole du parti, M. Samir Dilou, a déclaré dans une interview : «Nous ne voulons pas une théocratie. Nous voulons un Etat démocratique qui se caractérise par l'idée de la liberté. Le peuple doit décider par lui-même comment il vit (…) Nous ne sommes pas un parti islamiste, nous sommes un parti islamique».Nous aussi, M. Ghannouchi, nous ne voulons pas un pays islamiste, la Tunisie est et demeurera à jamais un pays islamique où chaque individu, quelles que soient sa race, sa culture et sa religion, peut y vivre, penser et agir librement, démocratiquement… dignement et respectueusement.
Alors, SVP, ne soyez pas plus musulman que l'Islam.
A mon humble avis, vous avez là une occasion à ne pas rater : donner à l'Islam ses lettres de noblesse.
Nous ne voulons pas un Islam à la turque, oppresseur de la dignité kurde.
Pas un Islam iranien, et là je vous laisse imaginer les mots qui ne veulent même pas sortir de mon cœur.
Nous. Nous aspirons à un Islam à la tunisienne : respectueux, tolérant, présent sans être envahissant.
La Révolution tunisienne a été faite par des jeunes tunisiens, les uns en jean, d'autres en hijeb. Il y a ceux qui fréquentent les mosquées et ceux qui noient leur chagrin dans un coin obscur au fond d'une taverne. Parfois, ils sont frères et sœurs, souvent amis… mais toujours tunisiens.
Dorénavant personne ne peut leur confisquer leur révolution. «Dégage» est devenu leur leitmotiv.
Vous comme nous, aspirons tous à la réussite de notre indépendance, liberté, démocratie, fierté, dignité… et j'en passe et des meilleurs…
Des mots qui font vibrer le cœur de tout individu digne de ce nom. De par le monde.
Des mots que même feu Che ne pouvait rêver d'entendre.
Les Tunisiens les chantent tous les matins depuis bientôt un an…


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