L'accès aux établissements d'enseignement (secondaires et supérieurs) pose, depuis quelques jours, problème. Certes, l'accès est libre pour tous ceux qui les fréquentent. Mais la scène a été marquée par des événements qui nous interpellent tous. On remarque, justement, l'entrée intempestive d'intrus qui viennent troubler la bonne marche des cours. Cela s'est passé à plusieurs reprises dans certains lycées et dans des institutions d'enseignement supérieur. Ces agissements sont en train de mener le système vers une voie longtemps rejetée par les élèves, les étudiants et les parents ainsi que par toute la société. Qui cherche à faire revenir en arrière la machine qui s'est déjà mise en branle vers une voie de liberté et de responsabilité? Les étudiants, jusqu'à une date récente, savent bien comment ils vivaient leur vie estudiantine sous la surveillance et les vigiles. L'entrée aux facultés et aux écoles supérieures et autres instituts était filtrée par des agents. A une certaine époque, un corps de sécurité était même installé à l'intérieur de l'enceinte éducative. Autrement dit, on vivait sous haute surveillance. Aujourd'hui, nos étudiants sont plus libres et peuvent se réunir et s'organiser. Mais ne voilà-t-il pas que des contraintes leur sont imposées de l'extérieur. Les justifications des uns et des autres ne devraient, pourtant, pas empêcher ceux qui veulent poursuivre leurs cours de le faire. Aucun motif, aussi juste soit-il, ne peut prendre une partie de la famille universitaire en otage. Les canaux du dialogue sont ouverts et les décisions extrémistes ne peuvent engager que leurs auteurs. Ce qui se passe actuellement ne peut laisser personne indifférent. Qu'on prenne parti pour l'un ou pour l'autre, on mesure à quel point la situation est délicate. Elle soulève d'autant plus d'interrogations que le choix du moment du déroulement des événements coïncide avec des échéances cruciales. A savoir la tenue d'examens. Doit-on alors revenir à des méthodes décriées et antidémocratiques ? L'entrée dans les institutions éducatives, quelles qu'elles soient, ne doit pas être permise à n'importe qui. Même quand il s'agit d'étudiants ou d'élèves venus d'autres établissements. Et, à plus forte raison, d'étrangers. Carte d'identité Dans les établissements secondaires, notamment, le ministère de l'Education a commencé à distribuer des cartes d'identité scolaires à tous les élèves. C'est une nouvelle version dont l'usage ne sera plus formel. Elle sera exigée en temps opportun. D'ailleurs, tous ceux qui la détiennent ont été avisés qu'elle leur sera nécessaire surtout lors des examens. Ce document sera présenté à chaque demande. Il pourrait, également, servir pour contrôler les entrées des établissements scolaires. L'idée d'instaurer une carte d'identité scolaire numérique a fait long feu. Il s'agissait d'élaborer un document interactif avec les nouvelles technologies qui serait polyvalent. En plus de l'identité de l'élève, il comprendrait une base de données capable de fournir tous les renseignements (en même temps bulletin, livret comportant le parcours scolaire ainsi que d'autres informations importantes relatives à la vie scolaire de l'élève). De plus, elle permettrait de faciliter le contrôle des accès aux lycées. Dans le supérieur, la carte d'étudiant constitue déjà un document officiel qui doit jouer son rôle. Comment l'utiliser ? Les étudiants eux-mêmes doivent trouver la réponse. Il n'est plus question de parler, aujourd'hui, de vigiles ou de «flics» à l'intérieur de l'enceinte éducative. C'est aux étudiants eux-mêmes de protéger cet espace sacré du Savoir. Il ne doit pas être livré au chantage ou aux joutes politiques. Il est vrai que c'est un espace de libre expression. Et il doit le rester. Quant à l'utiliser à d'autres fins, il n'en est pas question. La famille universitaire a, sûrement, les moyens de répondre à ces défis. Grâce à ses structures (Conseil scientifique, représentants des étudiants et des employés, la société civile...), elle pourra mettre un terme à ces agissements qui ternissent l'image de marque de notre université.