Les élèves fréquentant les écoles situées dans les régions de l'intérieur du pays sont les plus touchés par le redoublement et l'abandon des études récentes et des enquêtes effectuées sur le terrain. L'analyse montre clairement que plusieurs facteurs sont à l'origine de ce phénomène décrié. La famille, l'environnement dans lequel évoluent les élèves et les conditions de vie constituent des éléments fondamentaux dans le redoublement et l'abandon scolaire même si le ministère de l'Education mobilise chaque année une enveloppe colossale pour entretenir et équiper les établissements scolaires et en construire d'autres en cas de besoin. Dans certaines régions, cependant, les conditions d'études sont difficiles et les élèves en bas âge sont obligés d'apprendre leurs leçons dans des classes glacées où parfois le vent souffle de tous les côtés à cause d'une vitre brisée non remplacée depuis belle lurette. D'abord, aller à l'école est très pénible pour nombreux élèves, notamment ceux qui habitent les zones rurales dans la mesure où il faut parcourir quelques kilomètres à pied en contournant les pistes impraticables – surtout pendant la saison hivernale – pour arriver à destination. En plus, ces enfants sont en butte à tous les dangers qui les guettent en cours de route. Les parents ont souvent peur que leur progéniture soit kidnappée et les cas ne manquent pas. L'idée est de mobiliser un bus pour transporter les élèves de leur lieu d'habitation à l'école en leur faisant gagner beaucoup de temps et d'effort. Un meilleur rendement L'idée lancée par une entreprise de la place devrait être généralisée en impliquant le tissu associatif chargé de l'enfance. Les élèves utilisent toutes leurs forces dans la marche et arrivent souvent à l'école dans un état de fatigue qui ne leur permet pas de se concentrer et d'avoir un meilleur rendement. L'hygiène de vie de certains élèves mérite également d'être revue dans la mesure où ils veillent tard la nuit devant le petit écran sans que leurs parents ne daignent les rappeler à l'ordre. Les assistantes sociales, qui ont visité certaines habitations qui comptent un ou plusieurs élèves, ont relevé également plusieurs lacunes qui peuvent avoir un impact négatif sur la vie scolaire de l'élève. D'abord, compte tenu du budget modeste de la famille, ces élèves ne bénéficient pas toujours d'une alimentation équilibrée. Les produits maraîchers et les fruits de saison n'ont pas souvent leur place sur leur table même s'ils sont riches en vitamines et aident à la concentration. D'où la nécessité de prévoir des cantines dans les écoles pour les élèves qui habitent loin, à condition de servir chaque jour un menu équilibré surveillé par un nutritionniste. Les problèmes familiaux sont également à l'origine des problèmes scolaires et des notes faibles. Dans un environnement défavorable à la maison, l'élève n'est pas en mesure de réviser et d'apprendre ses leçons pourtant recommandées par l'enseignant. Certains élèves préfèrent faire leur devoir à l'extérieur de la maison, dans la rue, sur le chemin de l'école. Préoccupé par les problèmes de la famille – qui peuvent être dus au manque d'argent, à l'impossibilité de satisfaire certains besoins – l'élève ne peut plus se consacrer à ses études. En désespoir de cause, des pères de famille obligent leurs enfants à interrompre leurs études et à commencer à les aider dans le travail. Ce phénomène touche particulièrement les filles sous prétexte que leur avenir est dans le foyer de leur mari. Certaines mentalités n'ont pas encore évoluées malgré les progrès enregistrés dans plusieurs domaines et les avantages du Code du statut personnel. Un bureau d'écoute au sein de l'école rurale et urbaine serait d'un grand apport pour les élèves qui trouveront dans cet espace une aire où ils pourront s'exprimer et raconter les difficultés auxquelles ils font face. Un encadreur ou, mieux, un psychologue peut être mobilisé pour prendre en charge ce bureau. Au cas où il constaterait des résultats faibles d'un élève, il peut assurer le suivi et l'accompagnement pour améliorer ses notes. L'objectif étant d'assurer, à la fin de l'année, la réussite d'un nombre maximum d'élèves. Les cours particuliers à l'école sont également une occasion pour les élèves – notamment les plus faibles d'entre eux – pour réviser leurs leçons dans des conditions favorables avec leurs camarades. Ces cours ne doivent pas constituer une corvée pour les enfants qui ont toujours tendance à exploiter leur temps libre dans les loisirs. L'enseignant doit savoir comment gérer ces cours en attirant l'attention des élèves par la lecture, le dessin et même la musique. L'environnement des études est appelé à connaître un changement au niveau des écoles situées dans les régions intérieures en effectuant les correctifs qui s'imposent sans négliger les réunions périodiques avec les parents et les élèves au moins une fois par mois.