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Non à l'immixtion
Médias — Manifestations à La Kasbah
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 01 - 2012

Hier matin à La Kasbah, une action de protestation a été observée par un grand nombre de journalistes et de communicateurs de tous les médias publics et privés. Cela, pour revendiquer la liberté d'expression et pour contester les récentes nominations dans et à la tête de certains médias du secteur public, et dénoncer l'agression perpétrée à l'encontre de journalistes lors de l'accomplissement de leur tâche, dont la dernière a eu lieu lors du rassemblement devant le ministère de l'Enseignement supérieur.
Face au siège du Premier ministère, et contenus par une haie de brigades de l'ordre public (Bop), les journalistes, «armés» de pancartes sur lesquelles on pouvait lire les slogans suivants : «Le gouvernement est provisoire, la liberté est éternelle», «Nous n'avons que le crayon», «Ni peur, ni angoisse, le pouvoir appartient au peuple», ont également brandis des slogans plus poétiques, dont l'un tiré d'un poème de Mahmoud Darwich, façon : «Comme la révolution est verte, comme le voyage est étroit, grande est l'idée, petit est l'Etat». D'autres criaient haut et fort «Pour une presse crédible et libre», «Non aux nominations imposées d'en haut».
Parmi les manifestants, très nombreux, malgré le froid et la pluie, se trouvaient des artistes, des figures de partis et des représentants de structures médiatiques. Parmi lesquels Kamel Laâbidi, président de l'Instance nationale de réforme de l'information et de la communication (Inric), qui nous explique ainsi les raisons de sa présence : «Je réponds à un appel lancé par le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) pour cette manifestation qui dénonce les agressions contre les confrères et tout récemment contre deux consœurs devant le ministère de l'Enseignement supérieur. Cette manifestation se déroule deux jours après les nominations de responsables de certains médias publics. Le cercle des manifestants s'est élargi en raison de la manière qui rappelle les pratiques de l'ancien régime dictatorial. Ces nominations hâtives sans la consultation des professionnels et des structures représentant les journalistes, sans compter ce grave précédent consistant à nommer les rédacteurs en chef. Voilà qui ne reflète guère le souci de respecter le droit des journalistes à exercer leur profession selon des normes professionnelles éthiques, mais traduit une volonté d'immixtion et d'orientation du journaliste dans l'exercice de sa profession. Le peuple n'a pas renversé un dictateur pour laisser un nouveau gouvernement resserrer l'étau autour de la profession et revenir à la case départ».
«Contre-manifestation bruyante»
La voix de notre interlocuteur se dilue dans le brouhaha des slogans, car… surprise : des contre-manifestants brandissant pancartes et scandant des slogans hostiles aux journalistes leur font face de l'autre côté de l'asphalte.
«Le peuple veut l'assainissement des médias», «Feuilles de chou» (Sahafa bou dourou), «Prenez exemple sur El Jazira, «La presse en Tunisie = RCD = ignorance et traîtrise», «Presse vendue…». Les journalistes sidérés par le rassemblement surprise non autorisé répliquaient : «Mabrouk la barbe», «Milices, dégage !».
Nous traversons la rue et allons vers l'autre camp. Interrogé sur les raisons de sa présence, un des contre-manifestants, le dénommé Imed Béjaoui, précise : «Nous sommes un groupe de Facebook, nous ne nous opposons pas au rassemblement des journalistes, mais nous sommes ici en tant que citoyens pour demander une presse objective, équitable, dotée d'une charte éthique. J'ai remarqué que les médias sont, actuellement, plutôt au service de la minorité que de la majorité.
Il faut respecter le choix du peuple. Ce que vous ne faites pas ! Pourquoi dites-vous gouvernement provisoire alors que vous n'avez jamais qualifié l'ancien gouvernement de provisoire».
Un autre contre-manifestant, barbe naissante, yeux brillants, crie à tue-tête, ne cachant pas sa colère : «Vous n'êtes pas neutres, vous êtes des suppôts de l'Occident et de l'Orient» (sic). Il est invité par un de ses amis à se calmer : «Il ne faut pas que vous les journalistes, vous vous sentiez au-dessus des lois et puis avez-vous réagi ou manifesté quand le journaliste Imed Baâboura a été sanctionné ou quand plus récemment l'émission de la journaliste Awatef Jebali de Radio Monastir a été arrêtée ? C'est la voix du peuple et non la vôtre qui doit résonner. Vous devez être au service du peuple et non de personnalités politiques de partis minoritaires».
Entre-temps, de l'autre côté de la rue, le nombre des journalistes, venus également des régions, augmente vers la fin de la matinée. Mieux, des avocats, des représentants des syndicats et de la société civile et des membres de la Constituante viennent gossir le rang des manifestants.
Les slogans fusent de plus belle: «Le peuple veut une presse indépendante», «Non au silence sur nos droits», «Nous sommes seuls juges de notre rendement».
Salem Ben Yahia, journaliste de Sawt Echaâb, souligne : «Je suis là pour revendiquer le droit à la liberté d'opinion et de presse, fondement tangible de la démocratie. Nommer les anciens responsables du RCD à la tête des médias est une forfaiture».
«La liberté de la presse dans la Constitution»
Des constituants s'expriment aussi : «Il s'agit des premières nominations du gouvernement provisoire, malheureusement ce dernier a échoué à opérer une rupture avec les anciennes mœurs. J'invite le gouvernement à revoir ces nominations et à s'abstenir de nommer des rédacteurs en chef et j'appelle la Constituante à édicter une loi qui garantisse la liberté et l'indépendance des rédactions et des médias».
Khemaïs Ksila, autre constituant, lance : «Je suis ici pour défendre l'indépendance et la liberté de la presse et je refuse toute mise sous tutelle de la presse, j'estime que les nominations reflètent une mentalité hégémonique et si le gouvernement estime que l'information doit être contrôlée par la Troïka, il se trompe! L'information doit être au service du public et j'invite le président du gouvernement à se référer aux textes de l'Inric et du congrès du Snjt».
Le rassemblement commence à se disperser en début d'après-midi. Noureddine Ouerghi, homme de théâtre et chroniqueur à ses heures, glisse son message : «En tant qu'amoureux de la presse et du théâtre, je ne peux imaginer personnellement un pays privé de la parole et je ne peux imaginer non plus la création artistique sans une presse libre, que je considère comme étant le fondement de la société civile que nous défendrons bec et ongles… J'insiste : c'est impératif d'inscrire la liberté de la presse dans la Constitution».
Voilà qui est super bien dit !


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