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La politique arabe de la France
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 01 - 2012


Par Rafik BEN HASSINE
Dans une série d'articles aux accents francophobes, parus dans La Presse du 30/12/11 au 05/01/2012, le professeur d'économie E. Ben Hamida nous donne une présentation quelque peu partiale de la politique française à l'égard des Arabes et des musulmans. Dans des articles succincts mais incisifs, deux lecteurs y ont répondu : le docteur M. A. Bouhadiba (Qu'y a-t-il à comprendre ? dans La Presse du 31-12-2011), et G.Istria (Pourquoi ces citations tronquées, dans La Presse du 11/01/2012). Je me propose ici de rectifier les informations du professeur concernant la politique française à l'égard d'Arafat et de l'Irak, et de rappeler la place occupée par la France dans notre économie.
Concernant l'Irak et la Palestine, le professeur écrit : «...Quel est réellement le bilan de la politique arabe de Chirac? A en juger par les résultats: l'invasion de l'Irak a eu lieu et Saddam Hussein a été exécuté. Son ami Yasser Arafat empoisonné et la question palestinienne est toujours au point mort, pour ne pas dire pire, encore complètement enterrée». Ici, le professeur essaie de transférer des crimes commis par les Américano-sionistes, avec des complicités arabes, sur la France. Examinons les faits.
1. Le cas Arafat : Le 11 novembre 2004, le président Arafat meurt empoisonné par des Palestiniens félons. Pour tenter de le sauver de cet empoisonnement, la France de Chirac l'a admis en urgence dans le plus prestigieux de ses hôpitaux militaires, le Val de Grace. Beaucoup plus tard, lors de la saisie par le Hamas de documents dans les archives personnelles du ministre Mohamed Dahlan, les preuves du complot furent réunies. L'assassinat a été commandité par Israël et les Etats-Unis, mais réalisé par des Palestiniens. En 1982, lors du siège de Beyrouth par Israël, Arafat lance des appels dans les médias pour demander de l'aide aux pays arabes. Personne ne bouge. La Ligue arabe ne juge même pas utile de se réunir. Arafat échappe à la mort en quittant de justesse un immeuble dévasté par une bombe israélienne. Escorté et protégé par les légionnaires français du 2e REP, il quitte Beyrouth, assiégée par l'armée israélienne, le 30 août 1982, à bord d'un navire militaire français vers la Grèce puis la Tunisie. Ainsi, pendant que les Américano-sionistes font la chasse à Arafat, avec la complicité des régimes arabes, la France essaye de le sauver. Voltaire avait mille fois raison de dire : «Mon Dieu, gardez moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge».
2. L'invasion de l'Irak : La France a été l'un des rares pays de l'Otan à s'y opposer. La Turquie, pays musulman et membre de l'OTAN, y a participé aux côtés des envahisseurs anglo-américains. Aucun soldat français n'y a participé. Par contre, rappelons-nous du silence complice de plusieurs pays arabes, et de la coopération militaire et financière des régimes islamo-totalitaires du Golfe : Koweït, Arabie Saoudite, Bahreïn, Qatar, etc. D'après G. W. Bush ce qui se fera en Irak sera calculé et ce ne seront que des frappes chirurgicales. Huit ans après, on compte un million d'Irakiens innocents tués ou disparus. C'est un génocide. En 2004, la France a effacé une dette irakienne de 5,5 milliards de dollars. Par contre, le Koweït, pays archi-milliardaire, siphonne l'argent irakien sans vergogne. Ce pays a touché de l'Irak, exsangue et en faillite, 13 milliards de dollars. Il réclame en plus 25 milliards de dollars de compensations et 16 milliards de dettes contractées par Saddam. Les Arabes n'ont pas pitié de leurs frères. Voir la citation de Voltaire ci-dessus.
3. Relations économiques franco-tunisiennes : C'est ici que le professeur d'économie aurait été d'un grand secours pour nous, citoyens lambda. Bizarrement, il a passé sous silence les réalités économiques et sociales qui lient la Tunisie à la France.
- Il y a plus de 500.000 Tunisiens vivant en France, soit 5% de notre population. En 2004, les immigrés tunisiens ont transféré vers la Tunisie près de 900 millions d'euros de France.
- La France est historiquement l'un des tout premiers investisseurs étrangers en Tunisie. Elle se place au 1er rang pour le nombre d'entreprises établies en Tunisie (environ 1250 fin 2009) et pour le nombre d'emplois directs induits (environ 110 000). La France nous envoie annuellement 1,4 millions de touristes, presque le triple de l'Allemagne (521000) ou de l'Italie (444000).
- La France est le premier partenaire commercial de la Tunisie, demeurant son premier fournisseur (avec une part de marché de 20,1%) et son premier client (29,3% des exportations tunisiennes sont destinées au marché français). La France est également le pays qui verse la plus grande partie des aides reçues par la Tunisie (environ dix euros par habitant).
- Au niveau des IDE (Investissements directs étrangers), la France occupe la tête du classement (92 millions d'euros injectés en 2007) devant l'Italie et l'Allemagne.
- Plus de 9000 étudiants tunisiens sont inscrits dans des établissements relevant du ministère de l'Education nationale française pour l'année universitaire 2006/2007. En cinq ans, le nombre de ces étudiants s'est accru de 72%. (Allemagne : 1 781; Canada : 927; Ukraine : 795; Roumanie: 460; Etats-Unis : 133; Belgique : 112).
Les guêpes ne donnent pas de miel : Le problème numéro un de la Tunisie, c'est le chômage (un million de chômeurs, jeunes et moins jeunes), ce qui génère misère et drames inhumains. La création de jobs passe par la création d'entreprises rentables. Ceci est possible avec des partenaires sérieux, au premier rang desquels se placent les Européens. Ceux-ci sont capables d'assurer l'écoulement des produits manufacturés en Tunisie. La France, l'Italie et l'Allemagne en sont les meilleurs exemples. Ce n'est pas avec de l'aumône que nous pourrons nous en sortir, comme le pense notre nouveau ministre des Finances, qui aurait déclaré (La Presse du 23/12/2011) «Le soutien de nos frères libyens et arabes et le prochain fonds d'Ezzakat peuvent nous aider à résorber le fléau du chômage». A cette déclaration stupéfiante, Y. Essid a magistralement répondu (dans La Presse du 4/01/2012, F pour Finances) : compter sur la zakat des Etats pétroliers pour s'en sortir, c'est comme dit le proverbe populaire tunisien «s'attendre à ce que les guêpes vous donnent du miel».


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