Nous voilà arrivés à la terrible épreuve du «ça passe ou ça casse». Tout un peuple retient son souffle. Le Ghana est un grand d'Afrique devenu grand de ce monde grâce à ses jeunes, une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Barcelone, un quart de finale de Coupe du monde en 2010 et des dizaines de joueurs qui font le bonheur de clubs européens. Mais on peut être prophète chez les autres et pas du tout — ou plutôt plus du tout — chez soi, sur le continent. C'est que les «Black Stars» ont beau afficher leurs… stars, ils ne gagnent plus grand-chose en Afrique où le dernier souvenir d'un triomphe d'une série de quatre remonte à un très lointain 1982. Dont un qui nous a fendu le cœur en 1965 au Zouiten du temps des Kanoun, Chetali, Habacha, Abdelwaheb Lahmar, Machouche, Sassi, Tahar Chaïbi et Attouga. Jour de deuil qui nous a valu une longue traversée du désert… africain qui s'est achevé un 14 février 2004 à Radès avec le triomphe contre le Maroc. Un jour de Saint-Valentin de surcroît. L'amour, ça vous donne des ailes! Depuis ces lointains 1965 et 1982, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. La Tunisie compte désormais en Afrique, tout comme le Ghana du reste. Avec le temps, ces deux équipes se sont même mises à se ressembler. Tenez, le Ghana n'est plus cette équipe débridée qui sacrifie tout à l'attaque et si peu à la défense. Elle défend désormais à huit ou même neuf, se déplace en bloc, se couvre et recule pour mieux attaquer. Un peu comme nous. Guinéens, Marocains et Nigériens en savent quelque chose. La différence ? Elle se situe au niveau des individualités qui fer ont tout à l'heure la différence. Pas vraiment de quoi être complexés dans notre camp où nous sommes également bien lotis : Msakni, Khélifa, Dhaouadi, Saïhi, Abdennour… Du beau monde ! Bataille de tranchées ? Il y a des gens que le succès grise et à qui la notoriété permet d'impardonnables écarts. C'est le cas de Chedly, revenu bredouille du Gabon et qui s'épanche dans les journaux et les différents sites étoilés pour justifier sa «désertion». A la veille des quarts de finale, l'homme joue à «laver le linge sale» de l'équipe nationale dans une version qui n'appartient qu'à lui. Qu'attend-on pour le sanctionner celui-là ? Vu son âge, son expérience et son… comportement, peut-il encore avoir le statut d'encadreur ou de joueur-cadre à l'Etoile? Aux dirigeants étoilés d'apprécier… Mais revenons à ce match. Les deux équipes se ressemblent, disions-nous, et ce sera une véritable bataille de tranchées. A la différence que de tranchées, il y en aura dans toutes les parties du terrain : défenses bien sûr mais également à l'entrejeu où on luttera centimètre par centimètre. A ce propos, Sami Trabelsi reconduira, à un élément près, sa défense de départ avec Chemmam qui sera à nouveau à gauche. Tranchées oui, mais il vaut mieux se réserver une issue de secours. Ce sera le latéral de l'Espérance, alors que Ifa à droite veillera au grain et servira même de couverture à un axe central qui en aura sûrement besoin. Puis il y aura ce milieu où on alternera couverture, récupération et relance pour trois avants qui n'auront pas les coudées franches face à une défense rigoureuse, renforcée et agressive. Sauf si elle bénéficie de l'appui de Ragued, Saïhi, Traoui et Chemmam. Dans ce cas, la défense des «Black Stars» aura des soucis à se faire face aux Msakni, Dhaouadi et Khélifa. C'est fantastique ce que Sami Trabelsi a accompli comme boulot depuis qu'il a pris en main cette équipe moribonde à laquelle plus personne ne croyait. En un an, elle est passée du noir à la lumière et fait figure d'épouvantail dans cette CAN. Pour toutes ces raisons et d'autres purement footballistiques,cette rencontre est à voir et à vivre. Pour des raisons sentimentales aussi, car on aimerait que l'histoire aille jusqu'au bout. Nous avons parlé des titulaires mais, à n'en point douter, la force de cette équipe c'est aussi son banc. Le mouvement incessant de bon nombre de joueurs entre celui-ci et le statut de titulaire le jour du match est un des atouts de cette équipe. Chikhaoui, Darragi, Jomaâ, Allagui, Jmel, Ben Yahia, Boussaïdi : le danger peut également venir de là pour les Ghanéens. Ces Tunisiens n'auront pas fini de surprendre! L'arbitre du match est le Camerounais Alioum Néant.