Le quart de finale le plus attendu de cette CAN 2008 se disputer ce soir à Accra entre les Black Stars du Ghana, qui n'ont pas gagné de CAN depuis 1982, et les Super Eagles du Nigeria, finaliste malheureux en 2000 Ayant entamé la compétition avec beaucoup de pression, les Black Stars se sont finalement extirpés sans trop de difficultés de leur groupe. La victoire de justesse face à la Guinée, (2-1), puis la courte victoire face à la Namibie (1-0), et enfin l'élimination du Maroc ont montré que le Ghana a le potentiel pour remporter sa première CAN depuis 26 ans (1982). Michael Essien, Sulley Muntari, Gyan Asamoah sont quelques uns des joueurs sur lesquels s'appuie Claude Leroy, le coach des Black Stars, qui s'est dit satisfait de la performance de ses joueurs qui s'améliorent au fil des rencontres. Les Ghanéens n'ont marqué que cinq buts en trois rencontres, tout en se créant beaucoup d'occasions, un travers déjà aperçu lors de la coupe du monde 2006. Les attaquants ghanéens ont en effet beaucoup de mal à concrétiser les occasions que l'équipe se crée. La défense semble au point (un seul but encaissé), et le public derrière son équipe, malgré les couacs des premiers jours (Gyan Asamoah avait reçu des menaces à la suite d'occasions ratées et envisageait de quitter le groupe). Selon Claude Leroy, pour qui le match contre le Maroc était le meilleur "techniquement et tactiquement" produit par son groupe jusqu'ici, le Ghana sera très dur à battre : "j'ai la même sensation qu'en 1988" a-t-il dit. Pour rappel, en 1988, Claude Leroy alors âgé de 40 ans était coach de l'équipe du Cameroun qui avait remporté la CAN au Maroc. Leroy a appelé le public et les médias à soutenir le Ghana, et estime que jouer à domicile constitue pour les Black Stars leur plus grand avantage.
Les Super Eagles peuvent-ils créer la surprise ? De leur côté, les Super Eagles ont mal débuté la CAN avec une défaite face à la Côte d'Ivoire (0-1), un nul face au Mali (0-0), et une victoire face au Bénin (2-0) qui leur a permis de se qualifier de justesse pour le second tour. Mais contrairement à d'autres, les Nigérians n'ont rien montré de très convaincant jusqu'ici, et à moins d'un véritable sursaut d'orgueil, ne semblent pas en mesure de venir à bout de Black Stars ultra motivés et menés par un Michael Essien en grande forme. John Obi Mikel, la dernière merveille du football nigérian, est talentueux et a marqué un des deux buts face au Bénin. Mais à tout juste 20 ans, il semble un peu jeune pour prendre les rênes d'une équipe à laquelle il manque un leader. Yakubu Ayegbeni, le buteur, a finalement marqué face au Bénin, mais est loin du niveau qu'il affiche en Angleterre où il empile les buts. Obafemi Martins est talentueux, mais n'arrive pas à trouver le chemin des filets, ce qui a conduit Berti Vogts à le mettre sur le banc. La défense construite autour de Danny Shittu n'inspire pas vraiment la peur... Le duel Essien-Obi Mikel, partenaires à Chelsea au milieu de terrain, sera une des clés du match et les Nigérians ne partiront pas favoris. Mais avec une qualification presque inespérée, c'est peut-être une deuxième compétition qui commence pour les Super Eagles.