Un rapprochement d'exposants pour une vision à 360° de la mode-maison. Une nouvelle exposition pour nous raconter l'histoire optimale de la vie de la profession. Une offre nationale sélective, structurée autour de plusieurs thèmes traduisant les nouveaux modes de vie. Le Salon du meuble de Tunis offre cette année un nouveau rendez-vous pour tous les acteurs et prescripteurs du marché. Depuis sa création en 1992, ce salon aide à explorer l'univers de la maison. Au-delà d'un salon, il reste le pôle d'attraction de tous les professionnels. Design, mode, objets... des centaines de visiteurs l'attendent chaque année. Il est, selon la société créatrice de cet évènement, l'un des salons les plus sollicités par les professionnels du secteur, mais aussi par le public, il représente le carrefour de toutes les nouveautés. «Je visite chaque année le salon même si je n'ai besoin de rien. Il me suffit de connaître les nouvelles tendances et m'inspirer des nouvelles idées», se réjouit Sonia accompagnée de son mari et de ses enfants dans les couloirs du premier hall. La vague de froid n'a pas empêché cette petite famille à se laisser tenter par un espace professionnel tourné vers l'avenir, couleurs terre, couleurs chaudes... qui donnent l'impression d'être dans un vrai cocon familial avec tous ces détails, du tapis peau de vache, caniche ou lapin à l'immense lustre rustique qui fait tourner les têtes. Tous trouveront du plaisir à regarder les espaces, quelquefois très petits mais incroyablement agencés. «Nous apprenons beaucoup de notre visite au Salon du meuble, les professionnels tunisiens ont acquis, depuis quelque temps, du goût. Leurs produits sont d'une très grande qualité. Les Tunisiens savent très bien travailler et ce n'est pas la variété qui manque», précise Samir, un jeune homme à la recherche de bons plans pour acquérir les meubles de son appartement, puisqu'il va se marier, dit-il, dans quelques mois. Le salon, qui est à sa 21e édition, regroupe les entreprises industrielles du secteur du meuble les plus performantes. Il reste selon ses organisateurs «l'une des plus importantes manifestations en Tunisie et le premier événement professionnel et spécialisé de l'industrie du meuble organisé avec le concours des structures professionnelles, telles que la Fédération nationale du bois et de l'ameublement (FNBA) et le Centre technique du Bois et de l'ameublement (CETIBA)». Avis mitigés L'exposition a pour objectif en premier lieu de proposer aux visiteurs professionnels ainsi qu'au grand public les nouvelles collections et les nouveaux modèles de tous types de meubles, de développer les relations d'affaires et de partenariat avec les professionnels du secteur et enfin d'augmenter les ventes et de développer l'image de marque de l'industriel exposant. Bien que ce dernier objectif soit le plus cher aux yeux des professionnels, il semblerait qu'il n'est pas facilement atteint. «Il est vrai que l'afflux des visiteurs est bon, mais si le rythme des ventes se poursuit de la sorte, je dirai que ma participation à ce salon n'a pas été très bénéfique», s'inquiète un industriel du secteur qui a fait le déplacement spécialement de Sfax pour prendre part à la manifestation. Un autre gérant d'une société de meuble sfaxienne partage aussi son avis. « Je remarque que cette année, le niveau des commandes a baissé par rapport aux éditions passées. Les quelques commandes que nous avons reçues nous viennent principalement de futurs mariés. Cette catégorie de clients sauve notre participation et notre déplacement. Le mètre carré au salon du meuble nous revient assez cher, s'ajoutent à cela toute la décoration, les peintures, la main-d'œuvre à laquelle nous faisons appel pour qu'elle mette en place le stand. Mon séjour à Tunis avec le personnel et les vendeurs que je ramène me revient également cher, car il nous faut plusieurs jours à l'avance pour mettre en place une décoration tellement réelle que les gens se croient vraiment à l'intérieur d'une vraie maison avec son coin salle à manger, chambre à coucher, séjour, chambre d'enfants... », assure-t-il. Si les prix à la location des stands reviennent cher aux industriels et aux commerçants de meubles, ces mêmes meubles semblent être excessivement chers pour les visiteurs. «Tout est beau, tout est bien décoré, l'offre est chaque année meilleure et la qualité nous laisse quelquefois sans voix, mais les prix restent exorbitants. Qui a les moyens en ces temps de crise de débourser des milliers de dinars pour des caprices ou pour se faire plaisir ? Je crois que ce type de rêve n'est accessible que pour une certaine catégorie de personnes assez aisées. Bien que la plupart des Tunisiens aiment le luxe, les prix que je viens de découvrir n'encouragent pas les bourses moyennes à changer leur déco et ne leur permettent pas de suivre les nouvelles tendances, et c'est bien dommage», regrette Asma, une fonctionnaire de 49 ans. Comment les professionnels expliquent-ils cette hausse des prix ? Pour certains, les prix n'ont pas changé depuis des années. Un vendeur de séjours et salons, dont les ateliers sont basés à Sfax, avec des points de vente un peu partout sur le territoire, explique: «Depuis quelques années nous avons opté pour une bonne qualité de produit afin de fidéliser notre clientèle et répondre à leurs attentes. Nous leur avons proposé quelques modèles de salon à des prix très raisonnables, voire à bas prix, par rapport à l'offre existante. Notre souci est que le Tunisien puisse, sans trop de peine, se permettre des folies. Les modèles que nous proposons ne sont ni démodés ni de second choix, bien au contraire, ils sont au goût du jour et bien travaillés. Notre gain se fait sur les quantités vendues par le biais de cette stratégie, sur la fidélité de nos clients, sur le bouche-à-oreille de ces derniers. Nous avons un autre point fort et qui ne compte pas parmi les moindres, celui de la ponctualité des livraisons ». Mohamed et Zohra, des sexagénaires visitant le stand, pas vraiment très grand de notre industriel, confirment les propos de ce dernier et assurent que la qualité des produits qu'il propose est correcte. «Nous avons passé commande chez cette enseigne à plusieurs reprises et à chaque fois les délais de livraison étaient très bien respectés, ce qui n'est pas évident chez beaucoup d'autres». Les délais ne sont pas respectés, expliquent certains industriels, car les commandes durant les foires et salons sont supérieures aux jours ordinaires, où les calendriers des livraisons sont mieux établis. Même si ce problème embarrasse certains clients tenus par des dates précises de mariages, de déménagements... ils continuent à passer commande lors des foires et salons pour pouvoir profiter des réductions proposées durant ces quelques jours d'exposition. « Les rabais sont parfois importants pour susciter l'envie chez certains et donner des idées aux autres». Entre les meubles modernes et contemporains, rustiques et traditionnels, ceux des cuisines et salles de bains, la plupart des visiteurs ne savent plus où aller ni quoi choisir. Mais certains autres sont venus avec des idées bien claires et cherchent des produits précis. «Je suis à la recherche d'une entreprise fabriquant des dressings sur mesure. En faisant le tour des produits exposés, je suis choqué par les prix très élevés et le manque d'expérience des vendeurs. Ces derniers proposent souvent des prix approximatifs qui ne sont pas très convaincants. Ils n'expliquent pas à leurs clients leurs manières de faire pour arriver aux prix demandés. Je ne sais pas jusqu'à présent si ces derniers calculent en tenant compte des dimensions, du nombre de mètres carrés ou des accessoires et compartiments... En tout cas, une chose est sûre : je vais reporter mon projet jusqu'à ce que les choses soient bien claires dans ma tête». Une affirmation de la part d'un client, paraît-il, très mécontent des services proposés par les sociétés fabriquant du sur-mesure. Le Salon du meuble de Tunis se poursuit jusqu'au 12 de ce mois et occupe aujourd'hui la totalité des superficies du parc des expositions, soit 30.000 m2. Une large gamme de meubles est exposée, répondant aux besoins des particuliers, des entreprises hôtelières, des promoteurs immobiliers et des collectivités publiques.