… souligne le Dr Marzouki Le président de la République, M. Moncef Marzouki, actuellement en visite officielle en Mauritanie, a été l'invité, hier après-midi, à Nouakchott, d'une conférence sur «l'expérience tunisienne et le printemps arabe». Les membres du gouvernement mauritanien et des représentants de la société civile et des partis mauritaniens ont assisté à cette conférence organisée au Centre international des congrès. M. Marzouki a souligné, dans l'exposé qu'il a fait à cette occasion, que la révolution tunisienne est le résultat des accumulations des luttes de divers courants politiques (youssefiste, gauche, démocrates et islamistes), aboutissant à l'explosion de la situation et au déclenchement de la révolution pour que le peuple prenne la direction et pour que ses dirigeants tirent leur légitimité du peuple et non le contraire. La révolution tunisienne, a-t-il relevé, a surpris les Tunisiens eux-mêmes qui «ignoraient leurs aptitudes en raison de l'image négative que l'ancien système tentait, en vain, de donner d'eux pour qu'il poursuive son hégémonie sur le peuple». Il a affirmé que la révolution tunisienne a confirmé que le peuple tunisien est toujours prêt à se révolter, à briser ses chaînes et à venger sa dignité et ses droits spoliés. La révolution tunisienne, a-t-il ajouté, a été «pacifique» en raison du soutien de l'armée nationale au peuple dans sa révolution contre la dictature, «indépendante» parce qu'elle ne se référait à aucune partie extérieure et «spontanée» étant donné qu'elle n'avait ni direction ni idéologie dans son élan populaire. Evoquant l'étape post-révolutionnaire, le président Marzouki a mis l'accent sur le consensus qui a marqué le processus de transition, loin de toute logique de vengeance, relevant que les structures de l'Etat ont continué à fonctionner, permettant à la Tunisie de réussir la formation d'un gouvernement de coalition comprenant des laïcs et des islamistes convaincus que l'intérêt supérieur de la Tunisie et de son peuple est au-dessus de toute autre considération. M. Marzouki a affirmé, en conclusion, que l'avenir de la révolution tunisienne dépend de l'institution d'une Union maghrébine forte où s'ouvriront les frontières pour le développement, la coopération et le partenariat. C'est à cet effet, a-t-il expliqué, que la Tunisie entreprend des démarches soutenues pour faire de 2012, l'année par excellence de l'Union du Grand Maghreb Arabe. Il a fait remarquer que l'engagement des Etats de l'UMA sur la voie de la réforme, traduit la volonté politique commune de placer l'Union sur la bonne voie.