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Lettre ouverte au secrétaire général de l'ONU
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 02 - 2012

Aujourd'hui le monde entier rentre dans une nouvelle ère inaugurée en Tunisie par le soulèvement de la dignité, de la liberté et de la justice donnant un nouveau souffle plein d'espoir pour un monde meilleur.
Vu les injustices et suite aux derniers développements de par le monde, permettez-moi de porter à votre aimable connaissance certaines suggestions qui me semblent impératives à soulever au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies en vue d'une réforme inévitable car on ne peut pas vivre dans un monde en paix durable sans droit, égalité et justice entre les peuples.
La justice est une condition sine qua non de la paix. Au nom des droits de l'Homme, Monsieur le secrétaire général, l'abolition du droit de véto est impérative, cet «apartheid» institué à l'ONU est dépassé aujourd'hui par la mondialisation.
Le système du véto a été établi pour protéger les intérêts des membres fondateurs des Nations unies qui étaient sortis victorieux de la Seconde Guerre mondiale. A la conférence de Dumbarton Okas en 1944 qui a prévalu à la création de l'ONU, la République de Chine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Union Soviétique et la France s'étaient autoproclamés membres permanents au Conseil de sécurité. Aujourd'hui, l'Allemagne, l'ancien ennemi, est un allié principal de ces cinq pays et dans le G8, vu sa puissance économique dans le monde. L'Allemagne veut elle-même faire partie desdits membres permanents et elle est intervenue d'ailleurs auprès de l'Iran en commission 5+1.
Je suis certain du soutien de tous les pays défenseurs des droits de l'Homme, et ce, pour plusieurs raisons.
C'est clair, il n'existe aucune logique quand un pays utilise son véto contre la sécurité d'un autre pays à l'encontre de la décision collective du reste du monde, c'est intolérable de nos jours qu'un pays fasse le gendarme ou le justicier à travers un monde de droit.
Ce droit de véto a été le plus souvent utilisé pour bafouer la Loi Internationale, d'une façon antidémocratique qui ne génère que des conséquences fâcheuses provoquant des pertes pour le monde entier comme le dernier vécu en Irak suite au comportement irresponsable de Bush mettant le monde entier à «genoux».
L'une des plus tristes conséquences de ce droit de véto est la pérennité du problème du Moyen-Orient, Israël n'a jamais respecté les résolutions de l'ONU, bénéficiant du malheureux véto des Etats-Unis, comme celui de la condamnation de la colonisation israélienne de la Palestine récemment, alors que les conventions de Genève interdisent à une puissance occupante d'installer sa population en territoire occupé ! De fait et à long terme, certes cela est à l'encontre de la sécurité d'Israël et celle des Etats-Unis eux-mêmes qui sont en train de payer le prix très cher et le résultat est là. Cette situation a assez duré et risque de durer encore des décennies, voire des siècles si on ne met pas fin à cette injustice : cet ignoble véto. Il est temps qu'on mette fin à 65 ans de protectionnisme injustifié, il est temps de couper le cordon ombilical et de mettre Israël devant ses responsabilités comme tout autre pays en rejetant définitivement la politique de «deux poids deux mesures».
Le problème du Moyen-Orient serait pratiquement résolu par l'abolition de ce droit injuste, car Israël changera complètement de comportement. Il faut faire campagne pour qu'Israël cesse d'être protégé en jouant l'éternelle victime, c'est le principe même de la manipulation par excellence ! Il est vrai que le massacre des juifs par l'Allemagne nazie est une des pages les plus sombres de l'histoire de l'humanité mais il faut bien tourner cette page un jour et voir l'avenir. Israël a changé de camp aujourd'hui, il est plutôt un pays truand occupant des territoires qui ne lui appartiennent pas et viole toutes les règles internationales bongrè malgré.
Le droit de véto, c'est la loi du plus fort, il faut mettre fin à cette loi de la jungle, on n'a qu'à faire le bilan de toutes les conséquences malheureuses auxquelles ont abouti les différents vétos : imposer un fait par une volonté unilatéralement, c'est la définition même de la dictature !
En effet, il n'y a plus aucune raison pour que 189 pays restent tributaires d'une décision unilatérale de l'un des dirigeants de ces cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité dont la dernière est celle de l'invasion de l'Irak, c'était Bush pour soi-disant la démocratisation, à qui sera le tour demain ?
Il est bien clair aujourd'hui, il ne faut pas dépenser des centaines de milliards de dollars et sacrifier des milliers de vies humaines pour instaurer une démocratie. En Tunisie, la démocratie a été déclenchée par un simple marchand ambulant, pour cela il faut un certain degré de maturité, la démocratie c'est comme la confiance, ça s'acquiert, elle ne se donne pas.
Je déplore que certains pays occidentaux manipulent quelques pays et soutiennent leurs dirigeants dictateurs pour des intérêts économiques. Cette politique est totalement erronée parce que, si ces pays croient qu'en optant pour un dictateur, ils peuvent assurer la pérennité de leurs intérêts, ils se trompent complètement et la preuve est là : la Tunisie, l'Egypte, la Libye et d'autres pays qui vont subir cet effet d'entraînement du soulèvement démocratique, il faut plutôt les soutenir. C'est la démocratie et rien que la démocratie qui peut assurer la pérennité d'un monde en paix.
En effet, même après un passage à vide, ceci ne durera pas longtemps j'espère, mais il y aura surtout un retour à une véritable stabilité durable basée sur une justice réelle entre les concitoyens, ce qui incitera les investisseurs aussi bien locaux qu'étrangers en toute tranquillité. Alors, que ces pays cessent de manipuler ces jeunes pays indépendants et qu'ils se comportent d'égal à égal en toute équité et justice.
Devant ce nouvel ordre mondial qui est en train de construire une paix durable dans le monde, il faut absolument suivre et réformer les institutions internationales en commençant par l'ONU, à travers un comité indépendant de sages. Comme l'avait si bien dit le président Obama, il faut que les grandes puissances donnent l'exemple et ainsi il est intolérable qu'au 21e siècle, il existe encore 5 pays qui ont le privilège de prendre toute position unilatéralement contrairement à la volonté des 189 autres pays. Ce droit de véto est le principe même de la dictature, cela est inadmissible, il faut bien tourner la page et mettre fin à la loi du plus fort. D'ailleurs, le terme fort n'a plus de sens maintenant, même une faction disposant de peu de moyens est capable de semer l'inquiétude et l'insécurité dans le monde entier, on a tous vu les méfaits d'Al-Qaïda. Il faut absolument instaurer la justice à travers le monde, c'est la seule solution pour se tirer d'affaire et vivre en paix.
Désormais, il faut que toute décision concernant le droit international soit indiscutablement et impérativement prise démocratiquement à la majorité du Conseil de sécurité, dans une nouvelle composition de 15 membres sur un pied d'égalité, les membres du G8, qui représente les huit premières puissances économiques du monde par le mérite de leur réussite, et 7 autres membres par rotation, représentant tous les continents, à travers les pays performants économiquement ou/et éventuellement l'Union européenne, l'Union africaine, le Conseil du Golfe, la Ligue arabe, etc.
Par ailleurs, afin d'ancrer les droits de l'Homme, l'Etat de droit réel et créer un terrain favorable pour développer la démocratie et le pluralisme équitable et durable en toute maturité culturelle dans ce monde, il faut que les grandes puissances économiques assistent et encadrent les pays pauvres dans les domaines de l'éducation, la santé (le planning familial, etc.) et l'économie compte tenu de leurs ressources naturelles propres. Une coopération sud-sud est possible puisque l'Afrique du Nord dispose d'un potentiel de diplômés très important à bon marché qui peut aider les autres pays africains avec l'aide des grandes puissances, surtout celles qui ont bien exploité et profité autrefois des richesses naturelles africaines et ainsi minimiser la migration vers l'Europe.
Quant aux pays émergents et en voie de développement, il faut les assister et les aider à bien développer l'énergie renouvelable, évitant ainsi de s'emballer dans une industrialisation énergivore que vivent les pays industrialisés, et ce, dans un cadre d'un développement durable et équitable win-win, «on ne peut pas jouer contre quelqu'un continuellement perdant».
Comme nous sommes aujourd'hui dans une situation qui mérite de remettre en cause les bases fondamentales de l'ensemble des principes qui constituent notre système politico-économique et prendre une position compte tenu de la nouvelle donne, les critères et les paramètres ont bien changé, vu l'évolution vécue relativement récente dans le monde moderne après les révolutions du printemps arabe. Il faut tourner la page aujourd'hui pour une réforme fondamentale mettant de côté toute forme d'injustice et d'exclusion.
Ce plan de redressement nécessite la participation de tout un peuple et non pas d'un leader afin que ce que nous sommes en train de vivre sur la scène de la Nation arabe ne se reproduise plus jamais, et ainsi il est très judicieux et impératif de trouver le moyen d'instaurer à travers une Charte de l'ONU assurant l'alternance obligatoire du pouvoir : un principe fondamental et universel concernant le mandat à la présidence de l'Etat ou du gouvernement. Ainsi, le dirigeant d'un pays ne pourra se représenter qu'une seule fois pour un deuxième mandat de cinq ans maximum, donc pas plus de deux mandats successifs, soit dix ans au plus, quoiqu'il arrive et quoiqu'il fasse, évitant ainsi la possibilité et même l'intention de se représenter une troisième fois, comme ce qui se passe au Sénégal actuellement.
Comme il faut interdire aux proches parents de se présenter en succession directe même en cas de décès (tels qu'en Syrie et au Gabon). Il est clair, c'est la «cour du roi» qui profite de la continuité du régime, ceci a été vécu au Yémen même quand Saleh était en Arabie Saoudite, la répression contre le peuple n'a pas cessé, c'est pareil en Syrie, ce n'est pas le départ d'Al Assad qui va arrêter la répression, c'est tout un pouvoir pourri.
Dans ces nouvelles conditions, les dirigeants investis perdent toute tentation pour détourner les fonds puisqu'ils sont là pour une période limitée et ainsi la démocratie s'installera d'elle-même automatiquement avec le temps.
En effet, c'est grâce à ce principe et rien que cette obligation de limitation de mandat, que la démocratie pourrait se développer naturellement et proprement en toute sécurité comme dans les pays civilisés.
Il faut tirer la leçon de la Révolution tunisienne qui va rester gravée dans l'histoire, désormais l'injustice est en train de faire son propre deuil dans le monde, c'est naturel, on ne peut pas encaisser éternellement, tout déborde un jour. Il est clair, il n'y a pas de paix sans justice, je pense que tous les dirigeants l'ont bien enregistré et c'est irréversible, j'espère qu'Al Assad le comprendra rapidement et que bientôt on parlera d'une vraie union entre les peuples. Certains pays qui se reconnaîtront doivent cesser de soutenir les dictateurs dans le monde en voie de développement en commençant par refuser le blanchiment d'argent, la preuve aussitôt qu'il y a eu des soulèvements en Tunisie, Egypte et Libye, ces dits pays se sont manifestés pour geler les biens de Ben Ali, Moubarack et Gueddafi !
Monsieur le Secrétaire général, dans l'espoir que nous vivions tous un jour dans un monde de droit et de justice, l'histoire doit servir pour tirer les leçons sur la base d'études, de bilans des différentes situations vécues et leurs répercussions ainsi que les conséquences engendrées, «le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire» (A. Einstein).
* (Ingénieur-expert)


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