…soulignent des partis politiques Des représentants de partis politiques invités à la réunion de concertation avec le gouvernement provisoire, mercredi, ont quitté la salle en signe de protestation contre «le traitement irrespectueux des journalistes» qui ont été empêchés d'assister à la réunion. Le porte-parole officiel du gouvernement, ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, avait, au terme de son allocution d'ouverture, demandé aux journalistes de quitter la salle de réunion. Les participants: politiciens et représentants des médias, ont exprimé leur mécontentement, considérant que cette requête «consacre la politique du black-out». La réunion du gouvernement provisoire avec les partis non-représentés à l'Assemblée constituante devait initialement être présidée par le Premier ministre Hamadi Jebali. Samir Dilou, qui a présidé la réunion, a insisté sur l'attachement du gouvernement au dialogue avec tous les acteurs de la scène politique «pour tirer profit de toutes les énergies et compétences nationales». Il a expliqué que sa requête s'inscrit dans la politique adoptée par le gouvernement provisoire, depuis le début de son exercice, consistant à tenir des réunions à huis clos avec les partis politiques. «Le principe du dialogue est un choix constant du gouvernement et non un instrument de persuasion ou de gain de temps», a-t-il affirmé. Les représentants des partis ont pour leur part qualifié les raisons avancées par M. Dilou d'insuffisantes, affirmant leur engagement à défendre le droit du citoyen à l'information et à connaître les dessous de la vie politique en toute neutralité et dans le respect des normes professionnelles. Pour Abderrazek Hammami (Ptpd) «le peuple ne veut pas d'un gouvernement qui travaille derrière des portes closes mais un gouvernement qui l'informe de tous les développements à travers des médias crédibles et professionnels». Nabil Gorgi (PIL) considère que «ce qui s'est passé aujourd'hui est une violation de la liberté de la presse et du droit du citoyen à l'information. Le gouvernement aurait dû annoncer une réunion fermée dès le départ et éviter de tels problèmes». Abdelwaheb El-Hani (Al-Majd) estime que cet incident est « un début corrompu du dialogue national auquel appelle le gouvernement Jebali, un dialogue qui doit se dérouler en toute transparence et sous le contrôle de l'opinion publique et de la presse». Nous n'avons rien à cacher au peuple Le leader du PSG Mohamed Kilani a indiqué qu'«il n'y a pas de questions sensibles prévues à l'ordre du jour pour exclure les médias ». Quelles que soient les questions à aborder, elles ne touchent certainement pas la sûreté de l'Etat», a-t-il dit. M. Kilani a aussi considéré que « ces agissements témoignent de la crainte qui existe entre les partis et le gouvernement, en particulier la crainte de ce que peuvent dire les partis et ce que peuvent écrire les journalistes». Cette position a été appuyée par Abderrahmen Bahloul, (Mouvement Démocratie et développement), qui a affirmé la nécessité à ce que les concertations entre le gouvernement et les partis se déroulent en présence de la presse. De son côté, Lazhar Bali, (Parti Tunisie Dignité), a affirmé «nous n'avons rien à cacher au peuple tunisien ... nous refusons de particper à ces réunions sous conditions», a-t-il dit. «L'interdiction d'assurer une couverture journalistique de la réunion témoigne d'un manque de sérieux du gouvernement», a indiqué Ahmed Seddik (Parti de l'avant-garde arabe) affirmant que son parti quitte la réunion et suspend sa participation à ces réunions. «Notre parti a refusé de participer à la mise en scène montée par le gouvernement pour faire croire à une image d'ouverture et de défense de la liberté d'expression et d'information», a expliqué Wahid Dhiab (Parti des forces du 14 janvier 2011). De son côté Fathi Khemiri, (Union démocratique unioniste), a énuméré les dépassements enregistrés à l'occasion de cette réunion tels le changement d'horaire de la réunion, l'absence du chef de gouvernement, l'établissement d'un ordre du jour sans consulter les partis et, pour terminer, a-t-il dit, l'exclusion des journalistes de la réunion. Pour sa part, le coordinateur général du front populaire unioniste Omar Mejri a indiqué que l'exclusion des médias de cette réunion témoigne d'une volonté du gouvernement de diffuser une image rayonnante du gouvernement devant l'opinion publique. «Nous refusons que notre voix soit censurée ... ces pratiques sont celles de l'ancien régime», a-t-il dit.