«Avoir un engagement environnemental n'est plus, seulement, l'affaire de l'Etat. Aujourd'hui, les entreprises elles aussi peuvent s'engager pour construire leur image éco-citoyenne devant un public interne et externe», a déclaré jeudi, à Tunis, Chekib Tijani, consultant auprès de l'Agence de coopération allemande(GIZ). L'expert, qui intervenait, jeudi, en marge d'une rencontre sur la communication environnementale, a précisé à ce sujet que «l'Etat ne peut pas tout assumer désormais, eu égard aux charges financières et à la diversité des questions environnementales». En janvier dernier, la GIZ, le Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (Citet) et l'Agence nationale pour la protection de l'environnement (Anpe) ont lancé le projet «Come», Communication environnementale d'entreprises. L'objectif de ce projet est d'accompagner les entreprises économiques pour qu'elles puissent engager elles-mêmes des stratégies de communication environnementale interne et externe et des approches de «marketing vert» et de «marketing social». D'après Mme Amel Bouassida, responsable au sein de l'Anpe, ce programme concerne toutes les entreprises polluantes et non polluantes. Car la communication environnementale permet à l'entreprise non seulement de contribuer à la protection de l'environnement, mais aussi d'acquérir une image de marque et d'avoir un avantage concurrentiel par rapport à d'autres. L'entreprise peut aussi utiliser l'environnement comme argument de vente de son produit et contribuer à la sensibilisation du public quant à la nécessité de respecter l'environnement, a encore affirmé M. Tijani. Selon des témoignages présentés, lors de cette rencontre sur la communication environnementale, des entreprises tunisiennes sont parvenues à intégrer le volet environnemental dans leurs stratégies de communication avant même le lancement du projet «Come». La société Shell, par exemple, dont l'expérience a été présentée par Sonia Dammak, responsable communication, a manifesté son intérêt pour l'environnement à travers le lancement de l'opération de «station-service verte». Il s'agit d'une station dotée d'un panneau photovoltaïque rotatif qui suit le cours du soleil pour recueillir l'énergie solaire et l'utiliser pour l'alimenter. Elle est aussi équipée d'un système de récupération de vapeur de carburants, de candélabres à l'énergie solaire et d'un chauffe-eau solaire. La communication ne doit pas nécessairement être liée au produit de l'entreprise, tel est le cas de la société d'assurances Comar. L'assureur a créé un spot publicitaire baptisé «Courir dans une ville propre». L'idée est illustrée avec l'image d'un sportif qui court avec une main qui suit son parcours en jetant les déchets dans une poubelle.