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Notre Papa Noël
Point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 02 - 2012


Par Abdelhamid GMATI
Les Tunisiens, dans leur immense majorité, savent ce que c'est qu'un «kouttab», cette école coranique présente, à plusieurs exemplaires, partout à travers le pays, dans les villes, les villages, les bourgs, les quartiers...On les fréquentait, bon gré, mal gré, depuis la tendre enfance jusqu'à l'adolescence. On y apprenait le Coran, par cœur. Chacun avait sa «lawha» personnelle (une planche en bois renforcé) sur laquelle il apprenait à écrire et à lire. On y écrivait les «sourates» du Coran, avec une plume de roseau taillé, et une encre (smak), à base animale, de couleur noire ou brun foncé. Et on apprenait, par cœur, ces «sourates», souvent sans y comprendre quelque chose. Mais on les enseignait sous la direction du vénérable «meddeb» qui veillait, à l'aide de sa longue baguette, à ramener à l'ordre les «nonchalants», les «rêveurs», les «cancres», tous ceux qui auraient souhaité jouer au foot, au «zarbout» (toupilles) ou aux billes, au lieu d'être là. Bref, ils apprenaient à lire et à écrire l'arabe. Ils écrivaient et lisaient les «sourates» du Coran et ils les apprenaient par cœur. Une fois la «soura» apprise, on effaçait la planche («mha») et le lauréat écrivait une autre «soura» qu'il devait apprendre : cela donnait lieu à une petite fête, surtout familiale, pour signifier que le petit garçon (parfois la petite fille, aussi), progressait dans l'apprentissage de l'Islam, qui, par ailleurs, était aussi enseigné par la famille, surtout dans ses traditions et ses coutumes. Plus tard, à l'école (primaire et secondaire), on avait droit à des cours d'instruction religieuse et civique. Là, l'instit, ou le prof, venait vêtu de l'habit traditionnel tunisien («jebba» et attributs), portant la «Aamama» comme couvre-chef, ce qui signifiait que son porteur était un diplômé de la vénérable université islamique «Zitouna» et qu'il était donc une référence dans l'enseignement de l'Islam. Le cours consistait en des récitations des versets du Coran et en leur explication. C'était classé par thèmes : «l'Islam : religion de la fraternité, religion de la piété, de l'humilité, du labeur, de l'élévation, de la tolérance, de la morale, de la cohabitation, de la paix, de l'entraide, de la solidarité...». On comprenait ce qu'on avait appris, par cœur, sans trop comprendre. Et on était fiers, et orgueilleux de cette religion qui prône les libertés de décision, de responsabilité, qui interdit le crime, l'assassinat, la violence, l'exclusion, qui invite à l'égalité, à la tolérance, à la fraternité et à l'amour. Et on aime ce Dieu de la miséricorde, du pardon, qui nous éclaire, qui nous protège, qui nous responsabilise et qui nous aide à condition que nous nous aidions nous-mêmes. Cet Islam a permis à toutes les générations qui ont fait la Tunisie (depuis l'an 632) de résister à toutes les tentatives d'assimilation des divers conquérants, venus de l'Est, de l'Ouest, ou du Nord, et de maintenir son islamité. Mieux : elle a donné aux autres peuples musulmans des savants reconnus et appréciés. En définitive, les Tunisiens se savent musulmans et sont totalement imprégnés, imbus de cette religion qu'ils chérissent. Et ils n'ont jamais douté de cette réalité qui fait leur personnalité et leur raison d'être.
Et puis, tout à coup, il y a des gens qui viennent douter de leur islamité et qui veulent les culpabiliser et leur faire douter de leur identité. Des prédicateurs, venant d'autres pays, veulent nous enseigner notre religion, alors que nos savants font référence en matière de religion. Ils nous parlent d'«enfer» de «péché», de «mécréant» de «meurtre», alors que notre langage islamique utilise les termes de «tolérance», «acceptation», «paix», «amour», «entraide». Tout à coup, nous voyons une petite centaine de barbus, des «ombres anonymes», de supposées femmes en niqab (sont-ce des femmes ?), en habits étranges, qamis afghans, envahir nos universités, nos institutions, nos rues et se sont autoproclamés défenseurs de Dieu, détenteurs du savoir et représentants du peuple. Ils sèment la violence, l'exclusion, appellent à la «fitna», à la mort, tout ce qui est contraire à l'Islam. Ces salafistes qui ne nous appartiennent pas, ni à la religion, sont excusés par le chef du parti Ennahdha qui prétend que: «La violence pratiquée par certains salafistes est la résultante d'un vide religieux dans le pays qui a subsisté durant des décennies». Ah ! Oui ? L'Islam n'a jamais quitté, ni n'a été banni de la Tunisie. Même sous Ben Ali. On a eu une prolifération de mosquées, des fermetures de bars et restaurants, des interdictions d'alcools, des restrictions de ventes d'alcools (horaires, vendredis, jours fériés...), des retransmissions de prières et de prêches à la radio et à la télé (toutes les chaînes), des émissions spéciales consacrées régulièrement aux débats, hadiths, chansons liturgiques et autres explications religieuses. Il y a même eu une station radio consacrée à la religion. La seule chose qui ait été mise en sourdine, c'est un mouvement islamiste qui prônait et a pratiqué certains actes de violence. Au vu de ce qui se passe actuellement, on se demande si ce mouvement, devenu parti au pouvoir, a réellement changé ? Les violences que subissent les syndicats, les journalistes et même les gardiens de l'ordre, sans aucune réaction du gouvernement nous laissent perplexes.
Mais peut-être que nous n'avons rien compris à notre sort : il y a un «Père Noël» venu d'ailleurs qui va nous faire des cadeaux. Des cadeaux pour résoudre tous nos problèmes. Le problème est que nous sommes Tunisiens, musulmans, fiers de l'être, que nous avons fait cette Révolution, pour bannir la dictature et que nous ne voulons pas de ce «Papa Noël» et de ses cadeaux ...surtout quand ils sont empoisonnés.


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