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Qui craint l'islamisme ?...
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 03 - 2012


Par Abdelhamid GMATI
Poser la question, c'est y répondre. Cela veut dire, tout simplement, que si on pose une question, c'est qu'on peut y répondre. Alors, qui a peur de l'islamisme ? Surtout dans un pays où la majorité de la population est musulmane, depuis des siècles. C'est que l'islamisme, tel qu'il est défini et compris aujourd'hui, est différent, très différent, de l'Islam. Ne nous noyons pas dans les différents concepts du terme et ne rentrons pas dans une multiplicité de sens sémantiques mais retenons directement ce qui est universellement accepté : l'islamisme est une forme pervertie et fanatisée de l'Islam et il s'exprime surtout par un refus ou une réticence à adopter les caractéristiques de la modernité (occidentale ou autre), une «idéologie manipulant l'Islam en vue d'un projet politique». Le juriste égyptien, Muhammad Said alAshmawi, a affirmé que «Dieu voulait que l'Islam fût une religion, mais les hommes ont voulu en faire une politique». L'islamisme est donc une réalité totale, totalitaire, à la fois théocratique, prosélyte, universaliste, conquérante et violente. C'est pourquoi l'islamisme, souvent identifié aux groupes terroristes, est considéré par la plupart des musulmans modérés comme une forme pervertie et fanatisée de l'Islam. Se basant sur un dogme, il refuse la démocratie, les autres courants politiques et est liberticide. On connait la situation des pays où les islamistes sont au pouvoir et où ils ne survivent que par l'argent du pétrole. Qu'en est-il chez nous ?
La révolution a permis l'émergence de groupuscules activistes, inconnus jusque-là, identifiés comme salafistes ou membres d'une nébuleuse appelée «Hizb Ettahrir». D'une poignée d'individus, les rangs de ces groupuscules grossissent de jour en jour et envahissent la rue, menant des actions souvent violentes et s'en prenant à tous les secteurs, particulièrement les médias et les établissements d'enseignement. Ils affichent leurs accoutrements venus d'autres contrées, leurs barbes, leurs niqabs, et distribuent des anathèmes, des excommunications à l'encontre de tout ce qui ne cadre pas avec leur idéologie. Idéologie qu'ils affichent ostensiblement et qu'ils veulent imposer, au besoin par la force. «Hizb Ettahrir», mouvement non reconnu légalement, organise, le 10 mars à Tunis, un congrès ayant pour thème «Le califat, exemple lumineux pour les droits et le rôle politique de la femme». Tout un programme. Ce, sous le regard de tous, sans que le gouvernement y trouve à redire. De la même manière, on a octroyé un visa à une association «l'Association centriste de sensibilisation et de réforme»,(originairement «Association de l'ordonnancement, de la vertu et de la prévention du vice») qui vise à «remédier aux dérives de la société en ayant recours à la religion». Une sorte de police religieuse.
Le mouvement Ennahdha, devenu parti politique est passé de la clandestinité au pouvoir. Elu sur un programme en 365 points qui mettait en avant une intention démocratique attachée au respect des libertés, y compris le statut de la femme, il a bénéficié de la sympathie de tous ceux qui sont convaincus qu'on peut être musulman et vivre en démocratie. Certains parlaient même d'un «islamisme modéré». Mais, petit à petit, on a déchanté avec l'instauration du double langage, la mansuétude envers les actes de violence des salafistes et tout un programme larvé visant à l'islamisation de la société tunisienne. Le document présenté, mardi 28 février 2012, à la Constituante par le groupe Ennahdha au sein de l'Assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution indique clairement que le parti au pouvoir veut instaurer en Tunisie un régime islamiste et un Etat où la Chariâ sera la source principale de toute loi et de tout règlement. Les discours démocratiques ne serviraient qu'à tromper l'opinion publique, ici et ailleurs, sur les véritables desseins d'Ennahdha. Abdelfattah Mourou, figure emblématique du mouvement islamiste l'a explicité lors d'un entretien avec le prédicateur Wajdi Ghenim : «Pour les islamistes, la fin justifie les moyens, et tous les moyens sont bons pour «islamiser» la société, y compris se montrer sous un visage modéré afin de s'infiltrer et parvenir à son but».
Alors? A-t-on raison de craindre «l'islamisme»? Laissons le mot de la fin à M. Amara Ben Younès, chef du Mouvement populaire algérien (nouveau parti qui vient juste d'obtenir son visa) et ancien ministre sous M. Bouteflika, de la Santé, puis des Travaux publics, en visite dans notre pays : «Je ne connais pas d'intégristes modérés. Marocains et Tunisiens ne doivent pas commettre les mêmes erreurs que nous en Algérie et qui nous ont coûté plus de 200 000 morts et de longues années de terreur».


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