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Le bâtard de la République
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 03 - 2012


Par Fethi EL MEKKI*
Blaise Pascal disait : «La justice sans la force est impuissante et la force sans la justice est tyrannique».
Il paraît qu'en Tunisie on ne s'ennuie plus, on s'amuse et c'est vraiment formidable. Depuis quatre mois, on navigue en pleine médiocratie politico-intellectuelle et on assiste à une inédite expérience sensorielle et auditive, avec en sus une oraison funèbre quasi-quotidienne de l'intelligence et du bon goût tunisiens et aucun politique ne semble s'en émouvoir.
Le mercredi 7.03.2012, on a magistralement atteint le fond et certains poilus continueront, par acquis de conscience, à creuser encore.
Voilà qu'un bâtard racé et loyal, victime malgré lui d'une méditation prolongée, ivre de lui-même parce que très chevelu et probablement autorisé par la providence, tel un bon génie, a décidé de déchirer le drapeau national et de le remplacer par un torchon ramassé et ramené, on ne sait d'où.
Et c'est tout à fait légitime, puisque depuis que ces hordes d'intellectuels déambulent dans les facultés pour chasser la nymphomane et préserver l'honneur de nos étudiantes de Satan et de ses 666 diablotins, personne n'ose lever le petit doigt.
Harakiri jusqu'à l'os
En Tunisie, aujourd'hui, tout est grisâtre, irréel, silencieux, brumeux, triste et sinistre, et à force de mettre toujours plus bas la barre, on finira par ne même plus la voir.
Face au Verdun de la démocratie tuniso-tunisienne, face à la crise qui s'épanouit et aux valeurs sacrées qui s'effacent sur la pointe des pieds, face au pavé jeté dans la mare qui éclabousse et sali jusqu'au dernier étage tous les palais de la République et leurs nouveaux occupants, on sourit et on fait confiance à la gourmandise de la lâcheté tout en tressant élégamment des lauriers au triomphe de la bêtise arrogante.
Ce bâtard et ses clones, chez qui le noir prévaut partout, sont mariés à l'apocalypse et sont les héros d'un conte de fées néandertalien. Déprimés et désœuvrés, ils ne font que fouiller durant toute la journée dans les décharges publiques et s'acharner à la tronçonneuse sur les entrailles de notre Tunisie, au grand bonheur de qui on sait...
Avec ces pitoyables lâches et traîtres qui s'agitent au-dessus de leurs médiocres moyens culturels, les autorités jouent à l'autiste, au risque de faire naître des vocations universitaires pour les logorrhéiques ou de barbouzes pour les timides.
Mâles en poings
Notre enseignement supérieur, qui souffre déjà de ne plus exister, supporte difficilement ces chefs-d'œuvre d'acrobatie intellectuelle. Pour entrer plus vite dans le vide du sujet, ces ratés ne ratent pas une occasion pour briller et nous submerger de réflexions subtiles et intelligentes, qui n'inspirent qu'écœurement et dégoût.
Avec cette caste hideuse et rigolote, juchée sur les échasses de la vertu, ce n'est pas l'incendiaire qui provoque l'indignation, mais celui qui tire la sonnette d'alarme. Et elle ne se rend pas compte qu'elle est en train de scier la branche d'arbre sur laquelle elle est confortablement installée.
Le problème avec ces surdoués, aux yeux de gosses perdus, qui n'hésitent pas à taper sur une jeune femme sans défense, pour montrer qui commande dans la grotte, c'est qu'ils ont totalement oublié qu'une caresse, fût-ce à un chien, met toujours du bonheur dans l'air...
Leurs pensées vont trop vite, ils parlent comme s'ils disputaient plusieurs parties d'échecs en même temps, sans qu'ils ne s'aperçoivent qu'ils sont la risée de tout un pays… Pour ces tristes personnages, le patriotisme est l'opium des imbéciles…
L'amer déchaîné
Notre président, dont l'époustouflante présence dans le dossier syrien a ravi la communauté internationale et qui sait si bien mettre des mots sur les maux des autres, s'exprime sur la pointe des mots. Des mots juste pour exprimer le néant et peine à réagir vigoureusement pour régler une situation carnavalesque.
On est subjugué par cette formidable incapacité à agir et à faire croire le contraire. Pourtant, à l'étranger, si quelqu'un pouvait redresser la tour de Pise, ce serait bien lui.
M. Marzouki est occupé à vouloir «libérer» le peuple syrien du joug d'Al Assad et à carboniser le régime syrien, qui se trouve à des milliers de kilomètres. Ce serait mieux pour lui s'il tentait de libérer le pays, occupé par la sinistrose et envahi par la mélancolie et de pulvériser le ridicule dans lequel on baigne… Tiens, au fait, comment réagirait-il si ces troubles se reproduisaient de la même façon en Algérie?… Parions qu'il agirait de la même manière...
Ministères amers
Le gouvernement provisoire à l'autorité diaphane, au lieu de sévir en gouvernement fort qui se respecte, est mou et rend violents même les escargots. Congénitalement impuissant, il s'écoute parler et donne l'air de se divertir en observant du haut de la tribune d'honneur, tout en sourire, les batailles rangées entre ces capitaines de pédalo et les étudiants qui ne cherchent, pour une fois, qu'à… étudier...
En réponse aux critiques acerbes, on a droit à tout et son contraire… Aux incohérences, aux approximations, aux conjectures, aux élucubrations, parfois même à des poussées d'égocentrisme et, comble de l'ironie, on ose aussi hurler au complot et insulter la front haut, mais le regard furtif et torve, une bile verdâtre et fielleuse dégoulinante des orifices nasaux et buccaux, notre sauveur et véritable homme d'Etat, M. Béji Caïd Essebsi...
Certains, pas encore remis de cet épisode d'une vie qui, peut-être, ne cesse de les étonner eux-mêmes, souffrent d'une anomalie assez facile à diagnostiquer. Ils ne sont pas à leur place. Les autres n'ont toujours pas réalisé qu'ils n'appartiennent plus à l'opposition...
La machine à perdre
Tients, au fait, qu'en est-t-il des agresseurs de MM. Zied Krichen et Hamadi Redissi...? Nos politiques, soudain si réceptifs aux arguments des âmes incroyablement sensibles quant à la photo publiée par le journal Ettounsia, allant jusqu'à arrêter le jour même le directeur du journal, se trouvent bien moins à cheval sur les principes et moins humanistes quand on a agressé ces intellectuels en plein jour, en pleine rue, devant 12 millions de Tunisiens, qui plus est, devant un poste de police... Sans que cela ne les trouble outre mesure... Plus c'est gros et plus ça passe...
Au cours des débats télévisés, c'est la foire d'empoigne, on ne comprend pas trop qui est qui, qui fait quoi et qui trame quoi… le Tunisien ne supporte plus les promesses qui continuent de lui être jetées comme des tartes à la crème, alors qu'on fait passer à la trappe les dossiers hautement délicats… Enfin, quant aux idéalistes, il n'ont plus qu'à lever l'ancre, malheureux d'être menés en bateau...
Après-demain, c'est l'été. Avec l'instauration de la culture de l'impunité et de la voyoucratie, seuls les pervers et les violeurs oseront passer leurs vacances parmi nous. Alors de grâce, ne feignez pas la surprise, ne venez pas nous raconter des salades et incriminer les médias pour le futur et exceptionnel Waterloo touristique...
Que l'on s'arrête de s'en prendre aux symptômes et que l'on veuille bien s'attaquer radicalement au mal, sinon on serait amené à inventer le cercueil à plusieurs places, car ce mal, si délicieusement cruel, est bien là. Il s'est installé, sans hâte, comme le serpent qui déroule ses anneaux...
Sachez chers messieurs que la politique est une science et un art. Sachez chers messieurs, que l'incompétence et la bêtise en politique, c'est comme les kilos superflus, il est difficile de s'en débarrasser. Sachez aussi, chers messieurs que, déjà dans le temps, La Bruyère a parlé des ambitieux qui te dégoûtent de l'ambition...encore faut-il avoir les moyens de ses ambitions...
Pour ces camelots de courants d'air, ces marchands de soupe... il est grand temps de siffler la fin de la récréation...
Comme quoi un cauchemar n'est pas forcément un mauvais rêve...
*(Pneumo-allergologue)


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