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L'insondable gouffre de la bêtise humaine
Point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 08 - 2011


Par Abdelhamid Gmati
«Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée», disait le philosophe français René Descartes. Et Umberto Eco, l'essayiste et romancier italien répond : «Contrairement à ce que disait Descartes, la chose du monde la mieux partagée, ce n'est pas le bon sens, mais la bêtise». La bêtise se manifeste de diverses façons, étant, à la fois, manque d'intelligence, de jugement, sottise, absurdité, imbécillité, ineptie, niaiserie, futilité, naïveté, idiotie, bévue, erreur, propos ou action inepte, etc. Elle a cette particularité d'être universelle et d'être évoquée, condamnée, déplorée par divers penseurs, de toutes les cultures, à travers le monde. Albert Einstein constatait : «Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue».
Steve Jobs, le patron de la célèbre firme informatique «Apple», quitte son poste de PDG de l'entreprise qu'il a créée. Ce «gourou de l'informatique» était déjà en congé de maladie depuis janvier dernier, laisse, à 56 ans, une entreprise en bonne santé, dégageant des bénéfices annuels de 28 milliards de dollars. Des radios, des médias, des internautes ont annoncé la nouvelle mardi dernier, soulignant l'importance de ce départ pour la firme «à la pomme». Jusque-là, rien de plus normal. Mais c'est dans les titres et les commentaires que - la bêtise pointe. «La valse des dictateurs», disent ils en substance. Certes, Jobs était autoritaire et tyrannique, mais le mettre dans le même clan que les innommables Ben Ali, Gueddafi, Pinochet et autres, c'est valoriser ces dictateurs; «Si encore Gueddafi avait créé l'iPad», estime, à juste titre, un dessinateur.
Ali Ferzat est un caricaturiste syrien de talent, apprécié partout dans le monde, particulièrement chez lui, en Syrie. En 1994, il a été élu par le magazine Time l'un des meilleurs caricaturistes défenseurs des libertés dans le monde. En 2001, il créait le premier hebdomadaire satirique syrien, Ad Domari; c'était l'époque des promesses du régime Al Assad. Le journal cessa de paraître en 2002. Par une ruse du régime, il se trouva en exil à Paris, pour dix ans, sans papiers, dans la clandestinité. Le fils Al Assad le fit revenir et on toléra ses dessins dénonçant la corruption et les abus,  un certain temps. Jeudi dernier, il se fit agresser par des hommes cagoulés, qui le battirent férocement le laissant sur le pavé dans un piteux état: le caricaturiste a les doigts et le bras droit fracturés, un début d'hémorragie à la poitrine et l'œil gauche très abîmé.
Chez nous, la bêtise vit de beaux jours. Des femmes de ménage de la Sncft font grève, s'allongent sur la voie ferrée et bloquent le passage des trains. Problème: des centaines de voyageurs dont les destinations sont éloignées de la capitale se trouvent bloqués. Les interventions auprès du personnel et des grévistes ne donnent rien; d'où la colère et la casse. Les grévistes revendiquaient des majorations salariales et des primes pour l'Aïd. Est-ce une raison pour bloquer des gens étrangers à leurs revendications ? Et était-ce la meilleure façon de se faire entendre ?
Trois nouveaux partis ont été autorisés en Tunisie, portant à 105 le nombre total des partis en exercice légal. Jusqu'ici , bien malin celui qui pourra nous démontrer ce qui différencie la majorité de ces partis ; hormis les personnes. Il n'est pas question d'interdire, bien sûr, dès lors que tout se déroule en conformité avec la loi. Mais on s'interroge sur ce qui anime ces nouveaux venus. Aucune des organisations déjà existantes ne répond à leurs aspirations ? D'ailleurs, on assiste à un jeu de ballet, les ententes et les regroupements se faisant de plus en plus nombreux. Des défections, des démissions, des retours sur démissions, des affaires en justice pour corruption, des accusations, des diffamations, des financements non avoués, de la publicité politique «sauvage»… Drôles de façon de faire de la politique.
«Le commerce parallèle» s'étend de plus en plus. Selon certains, cette pratique concernerait 1,4 million de personnes; d'autres parlent de 5.000 chômeurs qui y trouvent un emploi. A-t-on pensé aux commerces traditionnels, normaux, qui paient taxes et impôts, vendent des produits tunisiens de qualité et emploient des centaines de milliers de personnes ?
Terminons par une citation de l'écrivain Gustave Flaubert (celui-là même qui a écrit le célèbre roman Salammbô évoquant Carthage en révolte): «Tout le rêve de la démocratie est d'élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois».


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