Le doute gagne les Aghlabides Chaque journée apporte son lot de déceptions et d'interrogations avec des joueurs aghlabides qui évoluent la peur au ventre, sans plan directeur et sans suite dans les idées. Il est vrai qu'on s'attendait à une réaction des Aghlabides après leurs derniers échecs face à l'ASG et l'EST. Mais le résultat déçoit. La fatigue et l'absence de fraîcheur physique n'ont pas facilité la tâche. En effet, l'équipe joue son 3e match en une semaine. D'ailleurs, leur dernière rencontre face à l'EST mercredi dernier leur a coûté la blessure d'un attaquant important, Troudi qui ne fait pas partie du onze rentrant. Les camarades de Moumbain ont trouvé en face une équipe bien organisée et une défense bien regroupée autour d'un excellent Belkhoja qui a pratiquement annihilé toutes les initiatives de la Chabiba. Les Stadistes n'ont jamais douté de leur capacité à remonter leur retard dans le score. Ils se sont rapidement attelés à la tâche grâce à leur fraîcheur et à leur présence d'esprit, et sont parvenus à la 87' à rétablir l'équilibre. Des choix manqués En effet, en dépit du remaniement opéré au sein du onze rentrant et de l'incorporation jugée pertinente du jeune Wadïi Haj Fraj, la formation aghlabide n'avait pas fière allure et n'inspirait pas confiance et sérénité. Seuls le latéral Dahnous et, à un degré moindre, l'ailier Hamzaoui ont pu tirer leur épingle du jeu grâce à leurs remontées offensives et leurs centrages à partir des ailes. Le pivot-récupérateur, Mansour Bourki, laissait entrevoir des signes de lourdeur et d'épuisement puisque, chaque fois qu'il prenait possession de la balle, il cherchait à temporiser et à geler le jeu plutôt qu'à échafauder une quelconque stratégie offensive. Dans ce compartiment, seuls Hamzaoui et Aouichi ont pu mettre un peu d'ordre dans les lignes des Aghlabides et tenté de pourvoir l'avant-centre Ahmed Abdelkader en balles précieuses. Ce dernier n'était pas incisif parce qu'il manquait lamentablement d'audace et d'imagination. Du pain sur la planche L'entraîneur adjoint Salem Guedhami confirme: «Nous avons eu beaucoup de peine à garder notre domination jusqu'au bout. Nous sommes passés par des moments de vide à cause de la fatigue de plusieurs éléments et la blessure d'autres. Il faut rappeler que l'équipe joue son troisième match seulement en une semaine. Un rythme inaccoutumé à l'ensemble des joueurs. Ajoutons la blessure de Louhichi à la 75'. Nous étions obligés de jouer à 10 contre 11 jusqu'à la fin du match. Malheureusement nous n'avons pu maintenir notre avantage et nous nous sommes laissé rejoindre par notre adversaire». Les interrogations, il y en a beaucoup : le manque de fraîcheur physique est-il imputable à la débauche d'énergie ou à l'absence de période de récupération ? L'absence d'automatismes collectifs et d'homogénéité des trois compartiments de jeu est-elle due à l'incorporation d'éléments disparates dans le groupe ou à l'incompatibilité d'humeur de certains joueurs ? Le manque d'audace et d'imagination, constaté chez certains joueurs, obéit-il à de mauvais réflexes défensifs ou à des consignes excessives de prudence ? Les réponses, nous les aurons au fur et à mesure que la compétition avance et que les vraies intentions se dévoilent. Pour le moment, le staff technique ne trouve pour explication à cet énième revers que la pression qui pesait sur la tête et les jambes des joueurs et les fautes individuelles de marquage, de positionnement et de couverture. Beaucoup reste à faire donc.