C'est l'objectif que la Tunisie s'est engagée à réaliser après la révolution, en cette rude période où l'économie tunisienne passe par une crise. Pour sortir de ce marasme, la Tunisie reprend la concrétisation des projets lancés depuis quelques années et suspendus, momentanément, une année après la révolution. L'objectif n'est autre que d'intégrer l'économie du pays dans l'économie mondialisée et d'améliorer l'attractivité du site Tunisie pour l'investissement direct étranger, qui, mobilisé en volumes importants, ne manquera pas de contribuer à la réduction de manière significative de l'endettement extérieur du pays. Les mégaprojets intégrés qui comportent plusieurs composantes à vocation économique (services), ainsi que les projets d'aménagement de zones industrielles et touristiques du nord au sud, qui ont mobilisé des investissements conséquents et impulsé des IDE, seront susceptibles de générer de nouvelles opportunités d'emploi et de s'intégrer progressivement dans l'espace euroméditerranéen. Parmi ces projets, celui du port en eaux profondes à Enfidha, dont les études de faisabilité de réalisation ont démarré en mars 2005 pour s'achever en 2006 dans leur première phase axée sur l'étude de marché, l'analyse multicritère et le choix du site adéquat abritant le projet et les études techniques, économiques et financiers. Faire de la Tunisie un centre régional et international de commerce et de services, répondre aux besoins en progression continue du trafic maritime national, moderniser l'infrastructure portuaire par la création d'un port d'une nouvelle génération, créer une synergie entre le port et les zones d'activités économiques et logistiques de la région et assurer l'intégration des différents modes pour le développement du transport multimodal, tels sont les objectifs assignés pour la réalisation de ce nouveau port de troisième génération au large d'Enfidha, en prévoyant les espaces logistiques nécessaires et en le reliant aux réseaux routier et ferroviaire. Il est à noter que le premier appel d'offres lancé relatif à la réalisation à Enfidha d'un port en eaux profondes et d'une zone d'activités logistiques, n'était pas concluant, en attendant la sélection de nouveaux investisseurs. Une réserve foncière de 3.000ha permettra de combiner l'activité de transbordement de niveau mondial avec une desserte efficace du marché local. Ce port moderne et dimensionné permettra de faire face à la croissance du trafic national à long terme. En plus du trafic de transbordement, le port d'Enfidha aurait des potentialités pour dérouter à son profit une partie du trafic actuel assuré par les sept ports existants. De même, le déploiement de navires porte-conteneurs de nouvelle génération, plus grands et plus performants, générera des économies d'échelle, faisant baisser le coût par EVP (équivalent vingt pieds-unité de mesure de conteneurs) pour les conteneurs destinés au marché local. En plus d'un terminal à conteneurs, destiné au transbordement international et au trafic national, le port disposerait d'un terminal pour les vracs et les marchandises. Le port sera aménagé totalement sur une superficie de 1.200ha garantissant à long terme son extension. Il renferme, en outre, 3,6 km de quais pour une profondeur de 18m, une aire de 216ha pour le traitement des conteneurs, un quai polyvalent de 1,4km. Le coût du projet s'élève à 625 millions d'euros. Le trafic potentiel attendu pour le nouveau port en eaux profondes nécessitera plusieurs étapes, en commençant par la réalisation de 800m de quais pour atteindre par la suite 1,5km, l'objectif étant de capter l'offre disponible.