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El Aridha siphonnera-t-elle les voix des mécontents ?
Ennahdha pour le maintien de l'article 1er de la Constitution de 1959
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 03 - 2012

La décision d'Ennahdha de maintenir l'article premier de la Constitution de 1959 tel quel risque-t-elle de créer une fracture au sein de sa base quand on sait que les faucons du mouvement tels que cheikhs Habib Ellouze et Sadok Chourou ainsi que Habib Kheder, le rapporteur général de la Commission d'élaboration de la Constitution, ont déjà exprimé leur hostilité à cette mesure ?
Que penser de la réaction d'Al Aridha dont le mentor Hachemi Hamdi a sauté sur l'occasion pour crier à la trahison d'Ennahdha ?
Avec cette nouvelle donne, va-t-on vers la recomposition de l'échiquier politique national ?
Autant d'interrogations qui ont suscité des réactions mitigées au sein de la classe politique nationale entre ceux qui considèrent «qu'Ennahdha est revenue à la raison et au respect des engagements qu'elle a pris lors de la campagne électorale en vue des élections de la Constituante» et ceux qui pensent «qu'elle s'est rétractée en vue de sauver le gouvernement de la Troïka, d'une part, et dans le but d'envoyer un signal aux partenaires de la Tunisie à l'étranger pour leur signifier qu'elle est en position de gouverner la Tunisie, loin des interférences des forces extrémistes, plus particulièrement les salafistes, qui commencent sérieusement à faire peur et aux Tunisiens et aux investisseurs étrangers qui pensent revenir en Tunisie».
La fracture ne profitera qu'aux extrémistes
Issam Chebbi, membre du bureau politique du Parti démocratique progressiste (PDP), est d'avis que «la décision d'Ennahdha est une décision sage montrant que le mouvement est revenu au consensus national et a mis fin aux luttes et tiraillements qui le traversent dans le but de satisfaire des courants salafistes et extrémistes».
Et notre interlocuteur d'ajouter : «Je pense qu'Ennahdha s'est trouvée obligée de prendre cette décision pour les deux raison suivantes :
—Sauver la Troïka au pouvoir actuellement bien que l'alliance Ennahdha-CPR-Ettakatol concerne la formation du gouvernement et n'ait aucun rapport avec la rédaction de la Constitution.
— Envoyer un message à l'étranger et aux partenaires économiques de la Tunisie pour leur signifier que le mouvement est toujours en mesure de diriger la Tunsie, loin de répondre aux desiderata des forces salafistes et extrémistes.
Pour ce qui est de la fracture qui pourrait survenir au sein de la base nahdaouie, je pense que la décision était difficile à accepter par les militants de base du mouvement ainsi que par les cadres, surtout qu'Ennahdha a abandonné, ces derniers temps, son discours modéré pour emprunter celui radical des salafistes.
Toutefois, je ne souhaite pas qu'il y ait une fracture au sein d'Ennahdha, tout simplement parce que je pense qu'elle ne profitera qu'aux extrémistes.
Quant à la réaction d'Al Aridha, je suis persuadé qu'elle constitue une manœuvre politique essayant de séduire les mécontents parmi les militants d'Ennahdha et c'est une action tout à fait légitime dans la vie politique démocratique. Quant à dire que cette décision risque de pousser à la recomposition de l'échiquier politique national, je pense qu'elle n'aura aucun impact sur la carte politique nationale qui commence à se dessiner. Pour nous, la lutte doit concerner les programmes économiques et les promesses dont la concrétisation a trop tardé de la part du gouvernement qui fait montre jusqu'ici d'inexpérience et de manque de professionnalisme».
Nous n'avons de leçons à recevoir de personne, surtout pas d'Al Aridha
Walid Bennani, constituant et membre de l'Instance constitutive d'Ennahdha, révèle que «cette dernière a décidé, à la suite d'une réflexion et d'une discussion approfondies de maintenir l'article premier de la Constitution de 1959 tel quel. Nous avons constaté que le fait que l'Islam y est cité en tant que religion de l'Etat est un engagement largement suffisant d'autant plus que les lois s'inspirent de la religion islamique. Pour nous, cet article enracine l'identité arabo-islamique de la Tunisie, alors que la charia est l'objet de plusieurs interprétations. Nous voulons que le peuple tunisien ait une compréhension consensuelle de la notion de charia et quand on dit Islam, ça englobe la charia».
Walid Bennani poursuit sa réflexion pour souligner que «l'article premier de la Constitution de 1959 satisfait pleinement les aspirations du peuple qui demeure, cependant, vigilant afin que l'Islam ne soit pas bafoué comme ce fut le cas lors des époques de Bourguiba et de Ben Ali. Notre objectif est bien l'élaboration d'une Constitution à laquelle adhérera la quasi-totalité des Tunisiens.
Volet fracture qui pourrait toucher Ennahdha, il faut rappeler que notre mouvement est un mouvement démocratique où toutes les voix s'expriment librement et qu'après confrontation des idées et des approches, les décisions sont prises et tout le monde est appelé à s'y plier par discipline partisane. Il y a des divergences et on ne peut les cacher.
Nous allons entamer une campagne de sensibilisation et d'information de nos militants de base à travers l'ensemble du pays.
Nous ne craignons pas de fracture ou de scission au sein d'Ennahdha dans la mesure où aussi bien notre direction que notre base penchent pour le juste-milieu, la modération et la tolérance.
La réaction d'Al Aridha est une manœuvre électoraliste et une position de surenchère qui agit à visage découvert.
Nous n'avons pas trahi nos idéaux, ni notre base ni notre peuple qui connaît bien nos relations avec Ben Ali en comparaison de certains. Nous n'avons de leçons à recevoir de quiconque et surtout pas de Hachemi Hamdi qui essaie de se refaire une virginité et auquel je lui dis qu'il a mal choisi la cible et le moment».
Des positions électoralistes
De son côté, Abdelwaheb El Hani, président du Parti Al Majd, estime «qu'Ennahdha était censée dès le départ apporter une réponse électorale, dans le sens où le parti au pouvoir voulait séduire les différentes composantes de sa base au lieu de mettre l'intérêt supérieur de la patrie au-dessus de toute autre considération. L'objectif commun est d'adopter une constitution consensuelle garantissant aux Tunisiens prospérité, stabilité et démocratie.
Maintenant, Ennahdha s'est rétractée en faisant marche arrière après avoir divisé les Tunisiens au point de créer une scission au sein de ses propres rangs.
Il est clair que le courant salafiste fait partie de la base électorale d'Ennahdha et certains parmi ses dirigeants veulent séduire cette clientèle, notamment cheikh Habib Ellouze, Habib Kheder, le rapporteur général de la Constitution, Sahbi Attig, le chef du groupe parlementaire d'Ennahdha à la Constituante, mais aussi Ameur Laârayedh, responsable des relations extérieures au sein du mouvement et qui pourrait être, selon certaines indiscrétions, notre futur ambassadeur à Paris».
«Les salafistes représentent, poursuit-il, une clientèle politique importante, surtout en termes d'activisme et de présence quotidienne sur le terrain, d'où l'intrusion d'Al Aridha qui cherche à chasser auprès de cette clientèle en vue de récupérer ceux qui se sentent lésés par les décisions d'Ennahdha».
L'échiquier politique va-t-il se recomposer ?
Abdelwaheb El Hani pense que c'est «plutôt la scène islamiste qui est en train de se reconstruire avec la montée du parti Ettahrir et sa présence médiatique remarquable et aussi avec Slim Riahi, patron de l'Union patriotique libre, qui surfe sur la vague des militants de base d'Ennahdha mécontents de la tournure des événements, sans oublier l'émergence de la mouvance ‘‘Attabligh wa Addaoua'' avec les funérailles de feu Lotfi Kallel qui ont pris des allures politiques certaines».


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