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Kamel Jendoubi couve ses lieutenants
Mise en place d'une instance indépendante permanente pour les élections
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 04 - 2012

Hier matin, les participants à la journée «portes ouvertes» organisée par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) étaient partagés entre deux sentiments. Le premier était celui de la satisfaction pour la décision du gouvernement de reconduire l'Isie afin qu'elle supervise les prochaines élections (législatives et présidentielles à la fois ou législatives uniquement, au cas où les constituants choisiraient le régime parlementaire), un sentiment qui puise sa légitimité, surtout, dans le fait que les autorités envisagent de maintenir Kamel Jendoubi à la tête de la prochaine Isie.
Le deuxième était celui de la perplexité et de la peur présidant aux interventions et aux interrogations exprimées par les collaborateurs de Kamel Jendoubi et par les représentants des instances régionales quant à leur rôle au sein de la prochaine Isie ainsi qu'à leur présence au sein des différentes Irie qu'ils estiment avoir créées à partir du néant et qu'ils ont peur de voir leur échapper et atterrir chez d'autres personnes qui pourraient «chambarder tout l'édifice construit avec tant de sacrifices et d'efforts».
Encore plus clair, on avait l'impression que les participants au débat instauré à la suite de l'allocution de Kamel Jendoubi avaient une interrogation au bout des lèvres : «Est-ce que la prochaine Isie, qui sera permanente comme le prévoit l'article 24 de la petite constitution, pourrait fonctionner sans nous, si par hasard l'Assemblée nationale constituante décide de se charger de la constituer elle-même et d'en choisir les membres sur la base de leur appartenance partisane en favorisant sûrement ceux qui font partie des formations de la Troïka (Ennahdha en premier lieu, puis le CPR et Ettakatol)».
Cette question n'a pas été posée clairement et textuellement mais elle sous-tendait toutes les interventions, plus particulièrement celle de Kamel Jendoubi, qui parle de «modèle tunisien reconnu par les forces nationales ayant pris part au rendez-vous électoral du 23 octobre, mais surtout par les observateurs et analystes étrangers qui ont été éblouis par la réussite de l'Isie à organiser les élections en un laps de temps aussi court, mais aussi à restaurer la confiance des Tunisiens en le principe même de l'élection après avoir boudé, durant plus de 50 ans, les élections fictives organisées par les régimes Ben Ali et Bourguiba». «Et en dépit des petites erreurs et de certains dépassements que nous ne pouvons occulter, l'Isie est parvenue, grâce à son indépendance, à son impartialité et grâce aussi à la relation de partenariat établie avec les pouvoirs publics, à être au rendez-vous de la réussite le 23 octobre 2011 pour offrir aux Tunisiens et aux Tunisiennes les premières élections démocratiques, transparentes et honnêtes dans leur histoire», dira encore Kamel Jendoubi.
Une nouvelle relation avec l'administration
Pour Boubaker, secrétaire général de l'Isie, il s'agit «de dépasser à l'avenir les erreurs commises lors de l'organisation des élections du 23 octobre 2011 et de commencer, dans les plus brefs délais, les préparatifs des prochaines élections, qu'elles soient législatives et présidentielles à la fois ou qu'elles concernent uniquement le choix du futur Parlement».
Il insiste, dans cet ordre d'idées, sur la nécessité de réviser les listes électorales (de manière à ce que le registre des électeurs soit en relation continue avec celui des décès et avec la liste des personnes condamnées perdant leur droit de participer aux élections), de réviser le Code électoral de manière à ce que les contraventions électorales soient sanctionnées effectivement, de créer de nouvelles relations Isie-administration et qui seront forcément différentes de celles entretenues, en 2011, avec le gouvernement Essebsi.
D'autres intervenants, à l'instar du représentant de l'Instance à Tozeur, ont évoqué «l'avenir des Irie (les instances régionales) qui risquent d'être recomposées d'une manière qui favorisera la présence des représentants des partis politiques en imposant un quota au détriment des composantes de la société civile qui ont supporté la lourde charge de faire réussir les élections du 23 octobre 2011».
Certains ont même déploré l'absence de représentants des trois présidences qui n'ont pas répondu à l'invitation de l'Isie. «Que cache cette attitude de la part de la Troïka quand on sait que l'on parle d'une nouvelle structuration de l'Isie et des Irie qui pourrait menacer sérieusement l'expérience acquise et l'expertise à laquelle nous avons accédé ?», s'interroge un autre intervenant.
Il est à préciser que le rapport financier de l'Instance supérieure indépendante pour les élections sera prêt le 17 avril. «Il viendra répondre à tous ceux qui n'ont pas hésité à mettre en cause la probité et l'intégrité morale des membres de l'Isie, les accusant à tort d'avoir pioché dans les caisses de l'instance», martèle le trésorier de l'Isie.
Pour une loi organique d'urgence
Comment les partis réagissent-ils à la décision de relancer l'Isie et que pensent-ils de la crainte ainsi que de la peur de voir la prochaine Isie obéir au principe des quotas et être ainsi dominée par la Troïka ?
Abdelwaheb Héni, président du Parti Al Majd, estime que «l'Assemblée nationale constituante doit passer en priorité la question des élections et voter en urgence une loi organique permettant de donner naissance à l'Isie permanente qui s'occupera de la révision et de l'actualisation des listes électorales et de la sensibilisation de l'opinion publique, ce qui nécessitera au moins quatre mois de travail».
«Quant aux craintes exprimées par certaines parties, elles sont légitimes d'autant plus qu'on a assisté à de fâcheux dérapages lors des dernières élections. Je pense qu'il est impératif de respecter le principe d'indépendance totale de l'Isie et des Irie et j'appelle les partis politiques à interdire à leurs responsables régionaux et locaux de se porter candidats aux postes de chefs de bureau de vote, et ce, afin de ne pas induire l'Isie en erreur et de compromettre la transparence de l'opération électorale», ajoute-t-il.
Quant à Walid Bennani, membre de l'Instance constitutive d'Ennahdha, il exhorte l'Assemblée nationale constituante «à accélérer la mise en place de l'Isie permanente conformément à l'article 24 de la petite constitution. Au sein d'Ennahdha, nous pensons que cette instance doit être apolitique et doit être composée de personnes connues pour leur neutralité, indépendance et intégrité et surtout n'ayant eu aucun rapport avec le régime déchu.
Les trois présidents souhaitent que notre ami Kamel Jendoubi soit reconduit à la tête de l'Isie. Quant aux autres membres, leur cas n'a pas été soulevé. Moi, personnellement, je suis contre leur maintien aussi bienà l'échelle nationale que régionale pour la simple raison que je veux que les prochains membres soient apolitiques. Leur présence était le résultat des rapports de force de l'époque et maintenant on n'en est plus là. Pour ce qui est des quotas, il n'y a rien d'officiel et ce sont des rumeurs infondées».
L'administration des élections par une instance indépendante, un choix irréversible
… déclare Kamel Jendoubi
Le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) Kamel Jendoubi, a mis l'accent sur la nécessité d'accélérer la mise en place d'une instance indépendante permanente pour les élections et d'élaborer une loi régissant cette structure.
A l'issue de l'entretien qu'il a eu, hier matin, au palais du gouvernement à La Kasbah, avec M. Hamadi Jebali, chef du gouvernement provisoire, M. Jendoubi a affirmé que «l'administration des élections par une instance indépendante est un choix irréversible», faisant remarquer que «l'attribution de l'administration des élections au ministère de l'Intérieur ou à un autre département de l'Etat n'est pas envisageable», l'objectif étant de garantir l'indépendance et la neutralité des élections.
La rencontre avec le chef du gouvernement, a-t-il ajouté, a offert l'occasion de mettre l'accent sur l'impératif de régler les questions en suspens depuis la fin de la mission de l'instance le 31 décembre 2011, s'agissant notamment de la mise en place d'une commission technique chargée des élections, le règlement du problème des locaux, la gestion des ressources humaines formées à l'occasion des élections ainsi que plusieurs autres questions administratives.
«La limitation de la période du déroulement des prochaines élections entre mars et juin 2013, a-t-il relevé, ne manquera pas de contribuer à préparer les élections dans des conditions confortables, tout comme elle permettra de sensibiliser les électeurs de leur devoir électoral».
Par ailleurs, M. Jendoubi a estimé possible de lui confier de nouveau la direction de l'Instance indépendante des élections en attendant de l'élaboration de la loi régissant cette instance.
Pierre angulaire du processus de transition démocratique, a-t-il rappelé, l'Instance supérieure indépendante des élections a bénéficié de la confiance de l'ensemble de la société tunisienne, affirmant que «l'expérience du 23 octobre a été absolument exceptionnelle».


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