La sélection U20 négocie aujourd'hui un nouveau palier du processus de sa maturation. Cet après-midi (16h30) au Stade olympique d'El Menzah contre la Libye, le onze national juniors effectue son entrée aux éliminatoires de la coupe d'Afrique des nations, ce serait la cerise sur le gâteau si les Aiglons pouvaient terminer parmi les quatre premiers de la phase finale algéroise, ce qui leur apporterait l'immense bonheur d'une participation en coupe du monde prévue l'été 2013 en Turquie. Tout cela n'est pas sans réactiver la machine à remonter le temps et sans remettre au goût du jour la fameuse sélection juniors 1985 drivée par Mrad Mahjoub qui avait participé à la Coupe du monde en Russie.Et rappeler cruellement que le dernier haut fait d'armes au niveau des jeunes remonte à 2007 et à la campagne mondialiste en Corée du Sud de la sélection cadets conduite par Maher Kanzari qui, ne l'oublions pas, a été la première de l'histoire du foot tunisien à passer le premier tour d'une phase finale de coupe du monde.Depuis, c'est le désert. Dans le droit fil des faibles performances répétées des sélections tunisiennes des jeunes. Mais que de chemin doit faire la bande à Chihab Ellili pour caresser un tel dessein exaltant, celui de faire partie des sept heureuses formations qualifiées pour «Algérie 2013». «Non, nous n'attrapons pas la grosse tête» Le sélectionneur national Chihab Ellili accumule jusque-là les performances les plus prometteuses avec ses jeunes joueurs : victoires aux tournois du Printemps arabe et de l'Union nord-africaine de football (Unaf), qualification en phase finale du championnat arabe des nations, en juin prochain en Jordanie, superbe succès (1-0) contre le Brésil au tournoi Aspire du Qatar.Il sait pourtant qu'il entre à partir de ce dimanche de printemps dans le vif du sujet : «La CAN reste l'objectif majeur.C'est pourquoi nous devons nous investir à fond.Rassurez-vous, mes joueurs savent qu'il faut relativiser les performances de Doha.Dans la conférence de presse qui a suivi le succès face au Brésil, un journaliste égyptien m'a interrogé si cet exploit sans précédent ne risquait pas de donner la grosse tête à mes poulains avant de rencontrer le Qatar.J'ai préféré laisser un de mes joueurs, Ali Machani, présent à cette conférence, lui répondre.Et vous savez quelle a été la réplique de Machani ? Il a dit qu'il est de notre droit de fêter ce soir cet exploit, mais qu'à partir de demain, toutes nos pensées seront concentrées sur le Qatar.Et que nous étions venus au Golfe plutôt pour préparer notre rencontre face à la Libye.Alors, vraiment, je ne vois pas comment mes poulains peuvent attraper la grosse tête», raconte Ellili. Toutefois, celui-ci ne manque pas d'inviter à la méfiance : «C'est vrai que, compte tenu du climat général du voisin du Sud, ses championnats des jeunes sont arrêtés.Mais il faut faire attention.Ils doivent se dire que tout est possible et qu'ils n'ont rien à perdre.Ils ont perdu de justesse (1-2) un match de préparation face au Maroc. Notre adversaire du jour doit être catalysé par l'esprit de la Révolution.Mais au bout du compte, je dois admettre que c'est l'état de forme de mes joueurs qui m'intéresse le plus», prévient-il. En récupérant ses cadres Ali Abdi, Driss Mhirsi et Seif Jaziri, absents au tournoi Aspire, l'équipe de Tunisie va gagner en termes de fraîcheur et d'expérience.Le coach national est d'ailleurs le premier à le souligner, tout en insistant sur «les axes de l'intelligence du jeu, la possession du ballon, la gestion des rencontres et l'équilibre entre les contraintes défensives et offensives.Nous ne devons pas concéder de but à Tunis.Mais j'ai bon espoir : c'est le jour ou jamais d'appliquer tout ce que nous avons emmagasiné comme expérience et acquis.J'espère que nous réussirons à trouver cet équilibre subtil entre exploit individuel et rigueur collective.Je sens mon groupe plein d'envie et d'allant.En multipliant les tests et tournois (une douzaine de matches), il a intégré dans son répertoire la culture de la victoire», observe Chihab Ellili, qui espère voir les siens prendre dès cet après-midi une sérieuse option avant le difficile déplacement du 4 mai à Tripoli. Notons enfin que c'est un arbitre égyptien, Mahmoud Achour, qui dirigera les débats.