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Entre la volonté des journalistes de rompre avec le passé et les hésitations du pouvoir
Kamel Labidi présente le rapport général de l'Inric
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 05 - 2012

L'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric) a présenté, hier, son rapport général, en présence d'un grand nombre de journalistes et de défenseurs de la liberté d'expression.
Le président de l'Inric, Kamel Labidi, a indiqué que le paysage médiatique a été marqué, après la fuite de l'ex-président Ben Ali par «une dérive médiatique», suite à la dissolution des institutions de contrôle et du ministère de la Communication et des Relations avec la Chambre des députés et la Chambre des conseillers.
Cette dérive médiatique s'est illustrée par l'abandon des normes professionnelles et déontologiques et la transformation des espaces audiovisuels et les journaux en espaces pour règlement de comptes, la diffamation et pour accuser autrui sans preuves.
Il a rappelé les demandes pressantes en vue du respect de la déontologie et pour hisser la qualité du discours médiatique au-dessus des conflits politiques et des contenus populistes qui appellent au désordre. Il s'agit aussi d'appels en vue de créer une structure pour superviser l'organisation et la régulation du secteur de l'information enn veillant à ce qu'il ne se transforme pas en une institution de contrôle des journalistes.
Le rapport général de l'Inric, a-t-il ajouté, est le fruit des efforts déployés, durant toute une année, par une équipe de bénévoles parmi lesquels des universitaires et des journalistes. Des dizaines d'ateliers, de rencontres et de visites sur terrain ont été organisés dans les entreprises de presse. L'équipe qui a rédigé le rapport s'est aussi inspirée des expériences de réforme dans les pays démocratiques.
Le rapport reflète le paysage médiatique tunisien qui oscille, a-t-il dit, entre le legs de l'ancien régime et les tentatives pour protéger les libertés conquises par le peuple tunisien et pour préparer la voie en vue de l'instauration de fondements solides de réforme du secteur de l'information et de la communication.
La principale défaillance du secteur de l'information, a estimé M. Labidi, est l'absence d'un cadre juridique conforme aux standards internationaux de liberté d'expression. Le système de propagande, hérité du régime de Ben Ali et de ses conseillers, a continué à agir, a-t-il soutenu.
«Les acteurs de ce système ont su, selon les conclusions du rapport, faire siens les slogans et les revendications de la révolution sans pour autant faire leur autocritique et sans rendre compte de leurs agissements passés», a estimé M. Labidi.
Les défaillances professionnelles des journalistes, a-t-il dit, sont le résultat d'une régression de la formation et de l'adoption d'un système de recrutement et de promotion marqué par le népotisme et l'allégeance tout en exerçant un contrôle strict des journalistes qui respectent, les règles professionnelles et la déontologie, a-t-il précisé. Il a souligné l'existence d'une forte volonté populaire et un attachement de la plupart des journalistes à introduire une réforme du secteur de l'information et à rompre définitivement avec le passé.
Cette volonté se trouve face à un manque de clarté et une hésitation de la direction politique pour trancher cette question, a-t-il estimé. Il a indiqué à ce propos que l'Inric a trouvé des difficultés lors de la collecte de certains documents et données en rapport avec des aspects sensibles, dont les questions financières ou les moyens et les sources de financement.
Yadh Ben Achour : «L'information doit être libre, indépendante et objective»
L'Inric a dû faire face aux tentatives visant à limiter l'indépendance de sa décision, a précisé M. Labidi. «Il a été de notre devoir d'encourager les deux gouvernements provisoires avec lesquels nous avons travaillé afin qu'ils respectent les normes et les mécanisme d'équité et de transparence», a dit le président de l'Inric.
Il a aussi qualifié «de contradictoires» les déclarations de certains membres du gouvernement concernant le décret-loi N°115 relatif à l'organisation de la presse écrite et de la presse électronique et le décret-loi N°116 relatif àla liberté de la communication audiovisuelle, soulignant que la nomination, en janvier dernier, par le gouvernement des P.-d.g. de certains établissements médiatiques «était une décision irréfléchie». M. Labidi a ajouté que le gouvernement a poursuivi sa démarche en adoptant des décisions unilatérales sans tenir compte des normes d'équité et de transparence dans la nomination de nouveaux responsables.
En réponse à la question posée par des journalistes concernant «la liste noire», M.Labidi a indiqué que les noms et les dossiers sont entre les mains du ministère de l'Intérieur et de la Présidence de la République.
Ces deux parties traînent, a-t-il dit, à fournir cette liste au Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) afin que la justice puisse trancher dans cette affaire et traduire les personnes accusées de corruption devant la justice en leur garantissant des procès équitables et transparents.
Intervenant au cours de cette conférence de presse, le président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, Iyadh Ben Achour a affirmé que «l'information doit être libre, indépendante et objective». Ces conditions, a-t-il dit, ne peuvent être réalisées que si le gouvernement s'engage à ne pas intervenir dans la ligne éditoriale des établissements médiatiques, une des principales revendications des Tunisiens le 14 janvier 2011.
De son côté, le président du comité des experts chargés de l'information, Ridha Jenayah, a rappelé la polémique suscitée par la publication des décrets-lois 115 et 116.
Ces deux textes a-t-il dit, qui sont le fruit d'un travail collectif avec la participation de l'ensemble des intervenant dans le secteur de l'information sans exception, sont des garanties juridiques en faveur des journalistes telles que la protection du secret de l'information, le droit d'accès aux documents administratifs et la transformation des peines pénales en sanctions alternatives.
Le débat au cours de cette conférence a essentiellement porté sur l'identité des personnes qui ont cherché à intervenir dans le travail de l'Inric. Les questions ont aussi porté sur la situation dans les médias publics.
L'ancien président du Snjt et membre de l'Inric, Neji Baghouri, a affirmé que le ministre conseiller politique du chef du gouvernement Lotfi Zitoune «exerce une mainmise sur le secteur et cherche à le renvoyer de nouveau dans la médiocrité», citant dans ce contexte l'organisation de la consultation nationale sur le secteur de l'information avant la publication du rapport général de l'Inric.


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