Une manifestation de protestation a été organisée, hier, devant le siège de la direction générale des établissements pénitentiaires et de rééducation, à Tunis, suite à l'appel lancé par le syndicat de base des agents et cadres relevant de cette direction. Ce mouvement intervient en signe de protestation contre la tentative de la direction générale et du ministère de la Justice d'entraver l'action syndicale, a déclaré à l'agence TAP, le secrétaire général du syndicat de base Houcine Saïdi. La direction générale a exercé des pressions sur les syndicalistes, en coupant la ligne téléphonique du siège du syndicat et en procédant à la saisie de sommes d'argent et de chèques-postaux, a-t-il dit. La direction générale a également décidé la suspension de plusieurs employés syndicalistes, en renvoyant leurs dossiers à l'inspection, a-t-il ajouté. La direction générale des prisons et de rééducation leur a également interdit d'exercer pleinement l'activité syndicale, a-t-il encore expliqué, réaffirmant la détermination du syndicat de base à poursuivre les manifestations de protestation à travers l'organisation d'un sit-in ouvert, la grève de la faim et, le cas échéant, le recours à la justice. Il a appelé à permettre au syndicat de base et aux syndicats locaux d'exercer leurs activités en toute liberté, indiquant que le syndicat veille à changer les mentalités et à assainir le secteur des prisons et de rééducation des symboles de la corruption. De son côté, le directeur général des établissements pénitentiaires et de rééducation Fawzi Aloui, a démenti «les allégations» au sujet de la suspension d'employés syndicalistes, précisant que la véritable raison réside dans l'absentéisme excessif (deux mois). La direction générale les a avertis à trois reprises par écrit, a-t-il justifié. M. Fawzi Aloui s'est dit favorable à l'exercice de l'activité syndicale qui «constitue une activité complémentaire à l'emploi fonctionnel de l'agent et ne peut en aucun cas le supprimer», a-t-il soutenu. Il a nié tout rôle du syndicat de base dans l'assainissement du secteur des symboles de la corruption, notamment, à travers la mise à la retraite de 15 agents impliqués avec l'ancien régime. La manifestation de protestation est organisée par 30 agents sur un effectif de 6000 agents relevant de la direction des prisons et de la rééducation, ce qui atteste qu'il s'agit bien d'une «opération montée de toutes pièces», a-t-il argumenté.