La lutte contre les catastrophes naturelles suscite l'implication de toutes les forces vives du pays. C'est ce qu'a annoncé M. Mohamed Moncef Marzouki, président de la République provisoire, à l'ouverture de la Journée nationale pour le développement du système de prévention des catastrophes naturelles. En présence de plusieurs personnalités politiques nationales, M. Marzouki s'est félicité, lors de son allocution, de la contribution effective des forces militaires, de la protection civile et de la sécurité nationale dans le sauvetage des sinistrés des dernières inondations. Il a néanmoins fait remarquer qu'au-delà des efforts fournis par le gouvernement et les parties concernées, les Tunisiens ont besoin d'un système de prévention des catastrophes naturelles adapté aux spécificités naturelles et géologiques du pays. Dans la même optique, le président de la République provisoire a adressé un message aux victimes des dernières inondations, regrettant le manque d'efficience des interventions accomplies à leur profit et soulignant que l'avenir sera à l'évidence meilleur. La Journée nationale pour le développement du système de prévention des catastrophes naturelles a, en outre, vu la participation des directeurs généraux de la protection civile et de la direction des barrages et ressources. Si les deux premiers ont dressé des exposés revenant sur l'état des lieux et les acquis accomplis dans leurs domaines respectifs, ils se sont également accordés sur la nécessité de mieux doter les structures de la protection civile et des barrages et ressources hydriques de nouveaux outils et moyens de travail allant de pair avec les mutations climatiques, démographiques et sociales que connaît le pays. Ces nouveaux moyens de travail concernent, entre autres, les équipements et le personnel exerçant qui doit être renforcé, selon eux. Pour sa part, M. Ali Abbassi, directeur général des eaux urbaines, s'est attardé sur les stratégies de lutte contre les inondations dans les zones urbaines. Il a dans ce sens observé que ce qui a été accompli à ce niveau est à prendre en considération. Toutefois, cela demeure en deçà des attentes et aspirations des Tunisiens. D'où l'importance, a-t-il indiqué, d'œuvrer à l'amélioration des stratégies mises en place pour faire face à tous les imprévus. Sur la même lancée, il a annoncé que le ministère de l'Equipement mène près de 52 projets à travers différentes régions du pays visant le réaménagement des zones souffrant d'une infrastructure fragile ou fragilisée avec le temps. Le coût total de ces projets est estimé à 250 millions de dinars. Le projet de protection du Grand Tunis consiste à élargir les cours d'eau de l'oued Gueriana. M.Slaheddine Touati, directeur général des forêts, a noté, lors de son intervention, que la forêt tunisienne couvre 5,6 millions d'hectares et permet de produire 400 mille mètres cubes de bois et 8 mille tonnes de liège. D'où la nécessité de la préserver contre les incendies qui lui ont fait perdre une bonne partie de sa superficie. L'intervenant précise en effet que la période la plus marquée par les incendies de forêts s'étale du mois d'août à septembre causant des dégâts sur 1.085 ha, soit 81 foyers d'incendie. Sachant que les causes de ces incendies sont à 96% d'origine humaine. Tout comme les intervenants précédents, M. Touati appelle les autorités concernées à améliorer les outils de travail, à commencer par la mise en place d'un centre de prévention précoce des catastrophes naturelles. Une attitude partagée par M. Hassen Ben Hmida, expert en sciences sismiques, qui appelle à son tour à mieux doter les parties actives dans la lutte contre les catastrophes naturelles d'outils de travail et à mieux sensibiliser la société civile.