Le ST a intelligemment construit sa victoire, alors que le jeune groupe marsois doit apprendre certaines ficelles du métier... Du pain sur la planche pour Habib Mejri On peut longuement épiloguer sur la malchance qui a poursuivi l'ASM durant la première période, mais on peut aussi mettre en exergue l'insolente réussite stadiste et ce réalisme payant propre aux grandes équipes. On sentait dès les premiers échanges que les banlieusards étaient quelque peu crispés et « hantés » par ce second revers successif qui les plongeraient dans une spirale de doute (quatre défaites consécutives jusque-là!). Le Stade Tunisien, en dépit d'un premier bilan mitigé, a su par contre laisser passer l'orage, rester solidaire et bien disposé sur le terrain, pour ensuite porter l'estocade en temps opportun. Naïveté d'un côté et métier de l'autre. Tel un vieux routier, le club bardolais a fermé d'entrée les issues pour lancer quelques pics «assassins» dont l'un a permis de faire la différence à la demi-heure de jeu. Si le ST a évolué comme à l'accoutumée via un jeu en bloc, avec Marouane Téj pour rampe de lancement offensive, Mosrati et Mohamed Kâabia ont apporté aux Stadistes ce « finish » qui manquait cruellement à l'équipe depuis quelque temps. Ayari, excellent sur le flanc gauche, a fait prévaloir ses déboulés, son jeu en déviation et ses courses effrénées. Alves, manquant vraisemblablement de rythme, a peiné à fixer et à servir de relais quand l'occasion s'est présentée. Egal à lui même, Bâ a servi d'écran axial avec quasiment aucun déchet dans le jeu. L'ASM joue de malchance Dans le même temps, et dès les premiers échanges, on sentait l'ASM animé par beaucoup de bonne volonté, mais si le cœur et le tempérament y étaient, il manquait à l'équipe quelques joueurs à la tête froide qui puissent lire le jeu adverse et pas seulement aller au charbon sans ligne directrice de jeu. Les Marsois ont pourtant débuté la rencontre tambour battant mais le Stade était béni, alors que l'Avenir était maudit en cette première période! Tir sur le poteau de Didier Libery, puis heading de Sofiane Moussa dont le « pointu » ricoche sur le poteau, alors que quelques secondes avant, l'omniprésent Marouan Téj s'engouffre, sert dans la profondeur Kabia qui place le cuir hors de portée du gardien marsois. Un coup de massue pour des banlieusards qui ont à l'évidence joué de malchance, mais ne dit-on pas que la chance sourit aux audacieux... A.Bouguerra, l'entraîneur-adjoint de l'ASM, explique d'ailleurs la défaite en ces termes: «Le football est cruel. On tir deux fois sur le poteau, on domine et on joue haut dés le coup d'envoi, puis le Stade nous surprend sur contre-attaque. C'est la dure loi du football. Scénario identique en seconde période. Nos poulains étaient motivés, animés par l'envie de revenir dans le match et confiants, mais un ballon qui ricoche sur un défenseur (le second but stadiste), une blessure de Moussa (remplacé par Klaï) et voilà que les carottes sont cuites... » Le Stade enfonce le clou... De retour des vestiaires, ce péché mignon des Marsois aura été de croire que le ST allait se cantonner en défense et ne pas chercher à faire de nouveau la différence. L'ASM a certes tenté d'exploiter les intervalles, les dédoublements, les relais et les centres en retrait...en vain toutefois, l'excellent Rami Jéridi veillant toujours au grain. Le gardien international stadiste n'a d'ailleurs pas manqué de fustiger les sceptiques et les détracteurs du club bardolais: «Il faut prôner l'union sacrée autour du club car rien ne sert de ‘‘descendre'' certains éléments qui font de leur mieux...». Patrick Liewig, en seigneur qui se respecte, n'a pas manqué de rendre hommage à l'adversaire: «Ils ont mieux joué que nous, mais on a eu de la réussite... ». Pour revenir à la rencontre, et en dépit du piteux état de la pelouse d'El Menzah, les deux équipes nous ont gratifiés d'un football plaisant, sans calculs. Il y a avait d'ailleurs du K.O dans l'aire lors de la dernière demi-heure de jeu, et c'est le ST qui porta le coup fatal par Mosrati (son tir ayant ricoché sur Kaddéche et prit Hassan Bejaoui à contre-pied). Il est d'ailleurs judicieux de noter que par la suite, l'arbitre Nasrallah Jaouadi a privé le ST d'un penalty tout ce qu'il y a de plus régulier, Mosrati se faisant nettement bousculer par Yosri Touati en pleine surface de réparation, mais l'homme en noir ferme les yeux. Au final, le ST a largement mérité sa victoire, alors que le jeune groupe marsois doit apprendre avant tout certaines ficelles du métier...du pain sur la planche en vue pour Habib Mejri.