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La tradition persiste, mais la rose s'éclipse
Fête des roses
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 05 - 2012

• Une panoplie de plantes, mais la rose de l'Ariana, elle, se fait rare
La rose dépasse sa définition de plante à fleurs sublimes et odorantes et sa dénotation romantique pour s'avérer le symbole par excellence du gouvernorat de l'Ariana. Cette ville constitue, en effet, le terroir type et le terrain modèle qui a favorisé la culture de la rose, donnant ainsi lieu à une production réputée tant à l'échelle nationale que celle internationale, pour la qualité de cette fleur, l'intensité de sa couleur et son parfum enivrant.
Fidèle à sa tradition annuelle, la ville de l'Ariana fête les roses, une célébration qui a démarré le 11 mai et se poursuit jusqu'au 20 mai, et ce, simultanément au parc Bir Belhassen et au mausolée de Sidi Ammar. Plus qu'une fête, cette célébration donne aux maîtres pépiniéristes la possibilité d'exposer une large panoplie de plantes, dont certaines sont autochtones et spécifiques à des régions bien précises, et d'autres sont importées et acclimatées en Tunisie. C'est aussi une opportunité pour les fans de verdure et de plantes grasses de découvrir de nouveaux végétaux et de dénicher les nouvelles «stars» de leurs jardins.
Il était 11h00 en ce samedi 12 mai. Le parc de Bir Belhassen ouvre ses portes aux visiteurs qui affluent par petits groupes, en quête d'une plante, de pots tendance ou encore pour faire l'acquisition des eaux de fleurs distillées.
Le stand qu'occupe M. Imed Garrouri avoisine la porte d'entrée. Ce pépiniériste a l'habitude de se déplacer, annuellement, de Ouechtata pour participer à cette fête et exposer ses plantes. Son stand présente une palette hallucinante de plantes grasses, à feuillage ou à fleurs qui proviennent de la région de Tabarka et de Aïn Draham. L'on découvre non sans émerveillement des plantes à fleurs jaunes et blanches, appelées «crevette», une plante appelée «colesse», la «cérenga» ou encore cette plante dite communément «hajla». «Ces plantes sont spécifiques à la région du Nord-Ouest. Elles doivent être placées à l'ombre», note M. Garrouri. Il précise, par ailleurs, que pour tenir le plus longtemps possible, les plantes nécessitent une qualité de sable bien déterminée. «Pour les plantes d'intérieur, ajoute notre interlocuteur, nous recommandons un engrais spécial dit «terreau». En revanche, pour les plantes d'extérieur, un sable mélangé fera l'affaire». Notre interlocuteur ne manque pas d'attirer l'attention de la municipalité de l'Ariana sur les conditions d'exposition, notamment l'absence de tuyaux pour l'arrosage des plantes et l'absence d'éclairage le soir.
Spécificités régionales distinguées
Yosri Waîli est un pépiniériste en herbe, âgé d'à peine 14 ans. Originaire de Bou Argoub, Nabeul, il connaît par cœur toutes les plantes qu'il propose. «Cette plante s'appelle «rose bouteille». Elle est importée et existe en grand format mais aussi en variété naine, qui ne dépasse jamais une taille bien déterminée. Son prix varie entre 25 et 30dt. Celle-ci par contre s'appelle «kelastémum». Elle ne doit aucunement être exposée en plein soleil. Son prix est de 50dt», indique Yosri qui nous répond d'une manière détaillée tout en continuant à faire ses devoirs sur un cahier et à répondre aux interpellations des clients.
Ce jeune pépiniériste connaît les spécificités régionales de sa ville natale en matière de flore. Nabeul est en effet réputée pour le jasmin, le fell, le basilic, le laurier et la verveine. «Le prix de ces plantes ne dépasse pas les trois dinars», relève-t-il.
Un peu plus loin, se situe le stand d'un autre pépiniériste, issu cette fois-ci de l'Ariana. M. Nabil Aloui propose des plantes très originales, notamment «la kémékoite», un petit arbre qui vaut 50dt et qui donne des petits agrumes ovales, dont le goût est quelque peu spécial, entre le citron et la mandarine. Une petite plante à fleurs très esthétiques, couleur rose pâle, se distingue parmi les autres par sa fraîcheur et son élégance. C'est la «justicia jacobina»: une plante qui provient des régions du nord et qui se vend à seulement 7dt. Le dahlia marque aussi sa présence grâce à sa fleur chic et à ses couleurs variées. Résistant aux rayons du soleil, il se vend à seulement 3dt. «Je suis très passionnée par les plantes et par la verdure, indique Mme Safia, femme au foyer. En fait, j'ai un petit jardin que je bichonne du mieux que je peux avec de belles plantes à fleurs, mais aussi des plantes saisonnières. Je trouve qu'il n'y a pas mieux que les fleurs pour égayer aussi bien l'espace extérieur que l'intérieur de la maison».
Roses kairouanaises distillées à l'Ariana !
Outre les pépiniéristes, d'autres spécialités artisanales relatives au domaine des fleurs marquent leur présence dans le parc de Bir Belhassen. Parmi ces spécialités figure la distillation des fleurs et des plantes. M. Kamel Ben M'rad propose une large gamme d'eau de fleur d'oranger et d'eau de géranium. «Il existe d'autres types d'eau distillée, notamment l'eau de romarin, l'eau de rose, l'eau dite nesri ainsi que l'eau dite flayou (mentholée). Pour réussir cette pratique ancestrale, nous faisons l'acquisition des meilleures fleurs, notamment les fleurs de géranium et d'oranger de Nabeul et le «nesri» de Zaghouan. Pour ce qui est des roses, nous les apportons de Kairouan et non de l'Ariana. Cette dernière ne dispose, malheureusement, pas de son capital en roses authentiques», avoue M. Ben M'rad. Il ne manque pas de prendre pour preuve le manque flagrant en rosiers y compris dans le parc de Bir Belhassen. «Jadis, il y avait des roses partout, même sur la porte ferrée. Aujourd'hui, la municipalité a tendance à négliger ce volet pourtant spécifique au gouvernorat de l'Ariana, ce qui est bien désolant», renchérit notre interlocuteur.
La fourchette de prix des produits que propose notre artisan s'avère assez élevée. En effet, les deux litres d'eau de fleur d'oranger se vendent à 18dt, l'eau de fleur de géranium à 13dt, la fechka d'eau de rose à 40dt, le nesri, lui, se vend à 50dt. Pour le reste, notamment le menthol, le romarin et le thym, leurs prix n'excèdent pas les 10dt. Des prix qui reviennent sans doute à l'augmentation du coût de la matière première. «En une année, le prix des fleurs d'oranger a carrément doublé puisqu'il est passé de 3dt l'an passé à 6 dt actuellement. Le kilo de rose est passé de 7 à 9 dt. Quant aux fleurs dites «nesri», elles sont passées de 7 à 12dt», précise M. Ben M'rad.
Fleurs, diverses plantes, eaux distillées de fleurs différentes mais aussi des produits en poterie pour mettre en valeur sa plante de prédilection. Mme Zohra Mefteh tient une société de poterie destinée à l'exportation. Sa production se distingue par des pots en terre cuite, allant des modèles ronds et aplatis, idéaux pour des plantes naines, aux gigantesques pots pour arbustes costauds. «Ce sont nos propres créations, indique-t-elle, et elles sont trés demandées tant à l'échelle locale qu'en Europe. Outre la finition impeccable, faite à la main, nous ajoutons à la terre cuite des produits qui lui permettent de résister plus longtemps». Le prix des pots exposés varie entre 5 et 400dt. Mme Mefteh saisit l'occasion pour attirer l'attention sur deux problèmes majeurs du domaine de la poterie, à savoir le manque remarquable en main-d'œuvre et le déficit de l'argile de Tabarka.
(Photo : K. KHANCHOUCH)


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