L'ASG doit absolument chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher et la difficulté pour la vaincre. Jouer pour la gagne, c'est d'abord prendre des risques et surtout éviter d'adopter une situation attentiste. Refuser de jouer veut tout simplement dire qu'on se prive des moyens de gagner et cela risque de se vérifier d'une manière cinglante pour cette équipe de l'ASG, qui, en voulant «gagner petit» lors du match livré face au CA, aurait pu regagner Gabès les mains vides. C'est certes sévère comme jugement, mais force est de constater que le coup était jouable et l'adversaire prenable. Cela dit, les poulains de Sofiane Hidoussi ne sont tout de même pas à blâmer. Le fond de jeu de l'équipe prend forme et la cohésion de groupe n'est plus un vain mot. Ce faisant, la «Zliza» est certes lanterne rouge, mais ce classement ne doit pas induire en erreur les supporters. La progression de l'équipe est palpable et le volume de jeu produit par les Sudistes (face au CA) en dit long sur le potentiel gabésien. Or, aujourd'hui, quand l'équipe évolue hors de ses bases, et en optant pour un système de jeu ultra-défensif (avec un seul attaquant en pointe), elle prend le risque de priver son équipe des moyens qui lui permettront d'attaquer. Plus haut, avec pas moins de quatre spécialistes du harcèlement du porteur du ballon adverse et de la récupération, l'ASG arrive à bloquer les issues menant à Thamri et à ériger un rideau des plus compacts. En faisant preuve d'intelligence dans le jeu, les camarades d'Aouichaoui ont certes «assuré» en situation de relance rapide mais les «rushs» fulgurants de Cherni puis Ferchichi n'ont pas abouti faute de surnombre créé. Bref, pour gagner un match, il faut marquer des buts et cela ne peut se faire que si l'on se rapproche au maximum du gardien de but adverse! Ce n'est pas en restant cantonné dans son camp qu'on marque des buts. En refusant de jouer face au CA, l'ASG a laissé filer trois précieux points qui vaudront cher lors du décompte final. C'est dire qu'à l'avenir, la prise d'initiative est indispensable. «Qui ne tente rien n'a rien», dit l'adage et on a tout intérêt à s'en inspirer du côté de la Zliza! On a beau dire que le plus important est de progresser et de faire de son mieux. Mais si l'important n'est pas de gagner, pourquoi compte-t-on les points? Dilemme cornélien L'ASG sera encore confronté à un dur morceau aujourd'hui, en l'occurrence l'ESS. Du pain sur la planche pour Sofiane Hidoussi, ce dernier étant confronté à un dilemme cornélien. Comment jouer pour gagner sans pour autant se faire surprendre. Assurer ses arrières tout en retrouvant «de la hauteur» dans le jeu. Le technicien de l'ASG n'a plus le choix. Seuls les trois points lui permettront de quitter le magma des profondeurs du classement. De prime abord, l'ASG a la chance de disposer de deux gardiens de valeur, Thamri et Bourokba. Le premier cité excelle depuis quelque temps et le second rassure quant au blé qui lève... Ce n'est pas le cas de l'axe défensif gabésien. Nerveux et brouillon, Trabelsi manque «d'autorité morale» sur son binôme défensif, alors que, dans le même temps, les latéraux manquent de constance et de fantaisie (pas d'apport offensif, ni de dédoublement). C'est dire que, pour prendre son envol, le onze gabésien a forcément besoin d'une rampe de lancement... Cela dit, pour atteindre l'objectif de victoire face à l'Etoile, l'équipe doit chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher et la difficulté pour la vaincre. Car le pire en sport comme dans la vie, c'est d'avoir des regrets. Nous n'en sommes pas encore là et en attendant un épilogue heureux pour cette sympathique équipe, l'important est d'assurer la compétitivité dans la pérennité. A commencer par bien figurer face aux Etoilés.