Un entraîneur peut-il prétendre être infaillible ? Celui de l'ASG apporte une réponse cinglante. «Mea-culpa». L'attitude de Sofiène Hidoussi ne prête à aucune équivoque. Il s'est trompé dans la gestion technique de la rencontre de dimanche dernier, perdue par les siens (1-2) devant l'ESS. Et il le reconnaît publiquement, sans complexes ni faux-fuyants. «Il n'y a pas de mal à ce que je l'avoue : je me suis trompé, et je l'ai déjà senti dès le coup d'envoi, aux premiers échanges du ballon, nous confie-t-il. Dans la gestion du match contre l'ESS, il me fallait tenir compte d'un tas de paramètres générés par la sortie en milieu de semaine devant le CA à El Menzah (0-0): le voyage aller-retour, la récupération nécessaire en un laps de temps aussi court, le jeu des avertissements et des suspensions… Ainsi, ai-je dû faire reposer Naceur Ben Kaâb que j'ai trouvé fatigué face au CA. C'est pourquoi, j'ai décidé d'aligner Slim Mhadhebi, un milieu de terrain, au poste d'excentré gauche. De la sorte, j'ai été obligé de faire évoluer mon équipe en 3-4-3. Malheureusement, dans la première demi-heure, nous avions pris deux buts bêtes de façon inconcevable. La surprise a été de voir l'Etoile aligner Santos très loin derrière les deux attaquants, Justin Mengolo et Amir Omrani. Nos adversaires raffolaient de ballons lancés dans le dos de notre défense». «Les arbitres en rajoutent» Bien avant la pause, le coach de la Zliza avait déjà procédé à deux changements : Ben Kaâb a retrouvé son poste côté gauche de la défense, alors que Charni relevait Seghaïer, Mhadhebi revenant à sa fonction naturelle de milieu relayeur. «A partir du moment où j'ai rectifié le tir, je crois que nous avons réussi à dominer parfois même de manière outrageuse notre adversaire. Notre portier Thamri n'a plus été sollicité en seconde période. Il faut dire que nous avons été privés d'un penalty indiscutable lorsque, à la 54e minute, Mhadhebi a été descendu dans la surface de réparation. De plus, Aymen Belaïd, auteur d'un coup de poing sur un de mes joueurs, aurait mérité d'être expulsé par l'arbitre, Mourad Ben Hamza. Peut-être bien que celui-ci était de bonne foi. Toujours est-il que si ce penalty avait été décrété, nous aurions assisté à une toute autre rencontre. Le malheur, c'est que nous avons fini par être taxés de club intolérant et n'admettant pas la défaite. Dans la foulée, il y a certains arbitres qui débarquent à Gabès avec l'intention de donner une démonstration de courage et d'audace, ou plutôt telle est leur pensée. Alors, ils privent l'ASG d'un penalty sacro-saint et le spolient de ses droits», déplore un Hidoussi remonté «contre toutes les misères faites à la Zliza», à l'en croire. «On ne peut guère se montrer plus cruel et cynique au niveau de la programmation. Dans la même semaine, nous devions aligner deux matches de mise à jour, face au CA et à l'EST. Dans la même semaine aussi, nous sommes astreints à faire un millier de kilomètres pour joueur à El Menzah devant le CA, avant de croiser le fer avec l'ESS. Last but not least, Gabès a dû effectuer trois déplacements de suite (à Zarzis, à Sfax et à Béja) avant d'enchaîner par la réception de La Marsa, puis par le voyage jusqu'à la capitale. Vous savez comment l'on procède ailleurs ? On argue de motifs sécuritaires pour faire reporter une rencontre quand on n'est pas prêt. C'est à n'y plus rien comprendre. Lorsque l'ASG se produira dimanche prochain contre Gafsa, d'autres clubs seront au repos. L'équipe nationale se produit, et le même week-end, le championnat se poursuit. C'est vraiment à en perdre le nord», analyse l'entraîneur d'une lanterne rouge au parcours poussif. Que d'absences ! Autres soucis, avant le derby du Sud contre El : l'Avenir de Gabès devra faire sans son capitaine Mahmoud Chibani, qui a écopé un 3e avertissement suspensif dimanche dernier, Sami Trabelsi, indisponible ces derniers temps, Mahmoud Dridi qui s'est blessé contre l'ESS et peut-être Bilel Ferchichi qui a rechuté dans le petit quart d'heure livré il y a trois jours. Quand les fans font la loi Les supporters de la Zliza imposent leur loi. Furieux contre ce qu'ils considèrent comme une expression d'indiscipline, ils ont empêché l'arrière central Anis Boucharbia et le demi relayeur, Hamdi Jebnoun de prendre place sur le banc des remplaçants. Où va-t-on ?