Une semaine pile après sa victoire (3-1) à Monastir devant la Guinée équatoriale, l'équipe de Tunisie s'efforcera ce soir au Cap-Vert de conforter ses chances mondialistes. Encore un effort! C'est ce que les fans attendent des Aigles de Carthage lancés dans une nouvelle aventure menant cette fois aux rivages mythiques de Copacabana, au Brésil, pour un Mondial qui manque terriblement au foot tunisien depuis 2006. Le gros bénéfice économique garanti par une phase finale lui a fait aussi cruellement défaut. Ce soir (18h30, heure tunisienne), si la barque du team national va jeter l'ancre sur les bords de l'île du Cap-Vert, dans l'ouest du continent, ce n'est point par goût de l'exotisme où pour sacrifier au fameux repos du guerrier dont rêvent les forçats du foot moderne au tout bout d'une saison aux effets «massacrants» surtout pour les joueurs expatriés. Au contraire, un nouveau combat est réservé aux copains de Issam Jemaâ, qui caracole en tête du classement des meilleurs buteurs de tous les temps en sélection (29 réalisations). Et ce combat-là va se révéler plus exigeant, plus ardu et plus incertain aussi malgré tous les pronostics qui donnent les nôtres vainqueurs. «Ce sera un tout autre contexte par rapport au match de Monastir, nous confiait le coach national avant le safari jusqu'à l'océan Atlantique. Nous avons trahi quelques faiblesses, quelques défaillances il y a une semaine. La première période a été la pire que l'équipe ait livrée avec moi. Notre domination s'est exercée sans schéma directeur. Bref, «starna Rabbi!», nous avons été sauvés par la providence», analyse-t-il. C'est un peu vers l'inconnu que vont les Aigles d'autant que l'on connaît peu de chose sur le compte des Requins Bleus. Le sélectionneur des U 20, Chihab Ellili, a bel et bien décortiqué le jeu des Jose Andrade, Ramos Heldon et consorts à l'intention du staff technique du onze national, à la lumière de sa mission de supervision à Freetown lors du match Sierra Leone-Cap-Vert (2-1). Toutefois, le petit stade de Praia, baigné par les chaleurs torrides des Tropiques et accentuant les difficultés par le biais d'une pelouse en tartan, ne ressemble en rien à ce petit éden d'un exotisme troublant que propose la carte touristique du Cap-Vert. Le métier pour faire la différence «Les gens ont beau avancer que notre adversaire de ce samedi reste le plus faible du groupe «B»; pourtant, il faut bien se rappeler de son solide parcours aux qualifications de la CAN 2012», prévient Sami Trabelsi. En effet, les Requins Bleus avaient conclu leur parcours à la première place ex aequo avec le redoutable Mali qui ne dut finalement sa qualification qu'à un meilleur goal-difference (10 points, + 3 contre 0). Les «Rouges» ont par conséquent tout intérêt à se méfier de la réaction des copains de Fernando Nevez, l'ancien arrière central de l'USMonastir, qui ne peuvent plus se permettre une deuxième défaite consécutive au risque de faire leurs adieux au rêve mondialiste déjà au premier tiers du parcours. Et ce sera prioritairement au métier que les Aigles doivent s'en remettre pour faire la différence. Sous ce rapport, il n'y a en effet aucune possibilité de comparaison. «Conclure en tête cette première partie de la phase des groupes avant de se concentrer dans les prochains mois sur les éliminatoires de la CAN 2013, voilà ce que j'attends de mes poulains», répète à l'envi le sélectionneur qui va être amené à opérer un ou deux changements. «Malgré les carences de la sortie de Monastir, je ne vais pas m'amuser à chambouler mon onze de départ. D'ailleurs, cela n'a jamais été mon style», glisse un Sami Trabelsi échaudé par l'expérience d'il y a une semaine qui lui avait appris que la formule d'un milieu de terrain en losange (Traoui, Saïhi, Yahia et Ben Hatira) peut comporter certains dysfonctionnements, les trois premiers risquant de se faire concurrence. En optant pour trois attaquants, avec l'incorporation d'un Harbaoui tonique et percutant aux côtés de Jemaâ et Khélifa, on «aère» davantage la manœuvre, on passe davantage par les côtés tout en écartant une arrière-garde renforcée et on garantit une présence constante d'un, voire de deux avant-centres dans la surface des 16,50m. Sans jurer que Harbaoui, par le plus qu'il apporte au niveau de l'efficacité offensive, soit devenu une pièce incontournable, il faut en effet admettre que, par deux fois, l'espace d'une semaine à Monastir (contre le Rwanda 5-1 en amical, face à la Guinée équatoriale 3-1 pour le Mondial), la sélection se sentit beaucoup mieux avec Harbaoui sur le terrain plutôt que sans le puissant attaquant de Lokeren (D1, Belgique). Ailleurs, la défense ne va pas subir de changement quand bien même elle devrait serrer les boulons et témoigner d'une plus grande concentration, de rigueur et d'entente, surtout à l'axe inédit composé de Jmel et El Ifa.