«Pour un lexique du dialogue» ou «les promesses de la démocratie entre réformisme civil et réformisme religieux» est le thème d'une conférence internationale organisée aujourd'hui à l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts Beït Al-Hikma, à l'initiative de l'Association Reset-Dialogues on Civilizations (dialogue sur les civilisations) basée à Rome. La conférence permettra à plusieurs intellectuels tunisiens et européens de discuter de différents sujets liés à l'actualité du changement politique en Tunisie et dans le monde arabe, mais aussi à la façon dont ce changement intéresse et remet en jeu plusieurs catégories de la pensée, de l'histoire, de la politique et de la culture à la fois arabe et européenne, annoncent les organisateurs. Ainsi, le cadre général de la conférence sera articulé autour d'un projet de lexique du dialogue interculturel. Ce projet, dont un noyau est déjà né sur le site de l'association www.resetdoc.org, vise à produire un certain nombre de définitions, d'un point de vue interculturel, de ces concepts qui sont, ou ont été, à l'origine d'incompréhensions linguistiques, historiques, politiques et notamment culturelles entre civilisations, religions et traditions différentes, lit-on dans la présentation de la conférence. Ce projet «lexical» est voulu comme un outil durable et articulé pour réduire non seulement les incompréhensions, mais aussi les conflits et les écarts entre une culture et l'autre, «en un mot : un outil de dialogue», espèrent les initiateurs du projet. Un riche programme réparti sur deux sessions a été élaboré, et d'éminents spécialistes tunisiens et étrangers animeront les travaux, notamment Hichem Djaït, directeur de Beït Al-Hikma, Nina Zu Fürstenberg, présidente de Reset-Dialogues on Civilizations, et Giancarlo Bosetti, directeur de la même association. Francesca Corrao, professeur en langue et culture arabes à la faculté de Sciences politiques, université Luiss Rome et présidente de la Fondation Orestiadi à Gibellina (Sicile) et Dar Bach Hamba à Tunis, donnera une communication sur «le langage du dialogue». Slaheddine Jourchi, journaliste, militant des droits de l'Homme et ancien vice-président de la Ltdh, fera une présentation sur «Réforme de la religion et réforme de la politique». La démocratie tunisienne, une promesse Mohsen Marzouk, secrétaire général de la Fondation arabe pour la démocratie (Doha) et cofondateur du centre Al-Kawakibi pour la transition démocratique (Tunis), fera une intervention sur «La transition vers la démocratie et la justice transitionnelle». Emma Bonino, vice-président du Sénat italien, s'exprimera sur «La démocratie tunisienne, une promesse». La deuxième session traitera du «libéralisme politique entre religion et sécularisme», présenté par Sebastiano Maffettone, directeur de la faculté de Sciences politiques et professeur de philosophie politique à l'Université Luiss de Rome. «Les jeunes musulmans italiens à l'épreuve d'une nouvelle hégire» sera présenté par Paola Branca, professeur en études arabes et islamiques à Université Catholique de Milan. Ikbal Al Gharbi, professeur de psychologie et des sciences de l'éducation à l'Institut supérieur de théologie à l'Université Zitouna, abordera le sujet des «droits des femmes dans le monde arabe, entre tradition, époque contemporaine et avenir». Mohamed Haddad, président de l'Observatoire arabe des religions et des libertés, tentera de répondre à la question «Qu'est-ce qu'une réforme religieuse?». Radwan Masmoudi, président et fondateur du Centre d'études sur l'islam et la démocratie (Washington), se penchera sur la question de la «Démocratie religieuse : qu'est-ce que ça veut dire? Est-elle possible? Peut-elle garantir les droits des minorités?» La conférence démarrera à 10h00 et se poursuivra toute la journée.