En dépit de la défaite, voilà qu'on redécouvre une Etoile aux atouts certains Le parcours de l'Etoile cette saison est le récit d'un énorme gâchis. Voilà en effet une équipe qui avait toutes les cartes en règle pour réussir un véritable décollage et une grande saison, mais qui a plongé dans une crise sans fin sur tous les plans : financier, sportif et surtout au niveau de l'image. Qu'a gagné l'Etoile dans tout cela ? Qu'ont gagné les putschistes et quels lendemains pour un club qui n'a pas su attraper le train de l'histoire ? Seul l'avenir nous le dira. Le présent ? C'est l'histoire d'une lutte fratricide qui a mis l'Etoile à genoux. L'effectif est là... Et si nous revenons sur le parcours de l'Etoile et que nous le qualifions de la sorte, c'est parce que nous constatons aujourd'hui que le coup de force contre Hafedh Hmaïed était une vulgaire histoire de rivalité et de pouvoir et non une tentative de «sauver l'Etoile» comme cela a été présenté. Hafedh Hmaïed, on l'a tellement harcelé, tellement acculé à l'erreur qu'on a fini par le pousser vers la porte. Nous savons par exemple que le choix de Khaled Ben Sassi n'était pas tant dicté par des considérations techniques que par d'autres ayant trait aux centres de pouvoir à Sousse. A notre connaissance, Mondher Kebaïer était là et pouvait faire l'affaire comme c'est le cas pour l'effectif mis en place par Hafedh Hmaïed qui réussit de très bonnes choses à l'heure actuelle, même si le résultat n'a pas suivi dimanche face à l'Espérance. Sinon comment voulez-vous que des joueurs qui vivent déjà une période post-révolutionnaire difficile ne craquent pas face à la véritable guerre larvée qui s'est déclarée dans leur club. Brigui, Frank, Belaïd, Jaziri, Mangolo et même Santos : voilà la base d'une équipe très compétitive qui a perdu un temps fou à se mettre en place. Ne parlons pas de tous ces joueurs contraints à une année blanche et qui auraient pu être lancés beaucoup plus tôt par un Mondher Kebaïer qui avait et a un projet, un vrai. Khaled Ben Sassi, Bernd Krausse, Faouzi Benzarti : que du temps perdu, que du gâchis! En deux matches, l'Etoile a prouvé qu'elle a les joueurs et l'envie pour se battre à armes égales avec l'Espérance, le CAB, l'ASM et le CSS. Et quand on voit tous ces jeunes et l'effectif pléthorique dont elle dispose, on se dit même qu'elle a un petit plus. Dimanche, sur le terrain du stade olympique de Sousse, l'Etoile a traité d'égal à égal avec l'Espérance. Elle s'est même permis parfois le luxe de dominer. Mais l'assurance et la sérénité étaient dans l'autre camp. Celui d'une Espérance où tout le monde assume ses responsabilités et où l'intérêt du club passe avant tout. Personne ne peut résister à cette logique : ni un joueur, ni un entraîneur et même pas un président. L'Espérance a vécu presque deux décennies durant sous la domination et l'influence d'un certain Slim Chiboub. Elle a toutefois su surmonter cela. Tant Aziz Zouheïr que Hamdi Meddeb ont su relever le défi sans que l'institution Espérance ne soit déstabilisée ou remise en question. A l'Etoile, il y a eu un président élu, un putsch, un nouveau bureau intronisé et quelques bons mois de perdus. Rien ne nous dit qu'il s'agit là de la fin de l'histoire.