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La tourbe trouble
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 06 - 2012


Par Fethi EL MEKKI*
Le général De Gaulle disait : «Ceux qui lancent des boules puantes, finissent par sentir plus mauvais que ceux qui les reçoivent»
Depuis quelque temps, on s'amuse, mais Bon Dieu qu'est ce qu'on s'amuse... Les événements burlesques se succèdent à un rythme infernal... Le Tunisien doté d'un cerveau bien irrigué se demande qui nous tire vers le bas consciencieusement... Et surtout qui a intérêt à ce que tout ce qu'on a de médiocre puisse être mis en évidence d'une manière aussi sublissime...
Aujourd'hui, le gluant côtoie le pire et le grotesque valse avec le pittoresque et quoiqu'il arrive, avec les nouveaux mauvais esprits professionnels, dont la morale ne donne pas le moral, le résultat est là... Ça a saigné... Et bien comme il faut... En fait a priori, c'est l'histoire de certaines personnes qui sont faites pour la politique comme les sourds sont faits pour la musique...Avec eux, on ne s'ennuie jamais...
Une odeur de désastre
A chaque fois que nos acteurs hors pair, «élus par le peuple», car il faut toujours le préciser, sont en panne de créativité politico-artistique, une sordide histoire, sortie on ne sait d'où, crée une ambiance propice, pour que des vagues de protestations «spontanées» d'indignés et d'offensés chevelus...amusent le pays... Passionnant...
Notre république, anémiée, vit en plein moyen âge médiatico-démocratique et notre tristissime quotidien est rythmé par les manipulations dignes de la petite truanderie, par les sourires médiatiques enjôleurs et les propos entôleurs, par les échanges amoureux entre les médias et la nouvelle intelligentsia hand made, par le simulacre de démocratie avec les attaques contre la pensée moderniste et les nominations partisanes, par celui qui, animé de mauvaise foi, n'arrive pas à dissimuler son sentiment d'infériorité...La qualité ça paie...
Sur les plateaux de télévision, les marchands de sable et d'illusions, à la tête de mort, sourient et ne laissent derrière eux qu'une odeur de pourri... Au Bardo, on se bat comme des chiffonniers en huis clos... Pour la cagnotte... Afin de se gaver le plus rapidement possible...Les agapes avec orgasmes gastronomiques se succèdent à un rythme soutenu...A priori, nos privilégiés sont du genre à croire qu'il vaut mieux mourir d'indigestion que de faim...
Sous les lambris dorés de la république, ça vole très haut, les trois présidences ont publié un communiqué basé sur des informations erronées... Le mensonge sans vergogne, le bobard énorme et les sornettes sont légion... A priori, l'ivresse des sommets endort.... Le combat des « chefs », si chef il y a... est pathétique... Mais on voyage, on s'amuse...Les hommes de paille se promènent à travers le pays, affublés d'un chapeau de paille et entament une indécente campagne électorale... Il est bien clair que le spectre n'arrive pas à tenir le sceptre...
On s'invective, on s'entredéchire, on se contredit, on se crache dessus, on se marche sur les pieds, mais on se tient bien droit et tout en sourire... Rendant l'avenir encore plus incertain et le présent toujours plus trouble... L'indéniable talent pour l'improvisation simulée est à l'ordre du jour...et on finira par croire que l'intelligence, en politique c'est de ne pas trop en avoir...
Les rois de la jonglerie
Pour nous, M. Radhia allahou anhou, ex-M. Ghannouchi, c'est déni, amnésie et caricature. Il s'est avéré en fait être un puriste, il ne se contente pas d'écrire des romans d'espionnage. Il les vit. Il gonfle plus vite que la grenouille de la fable... Il fait mine de désamorcer la bombe dont il allume la mèche... Il incarne l'imagination post-révolutionnaire... «fouloul ettajamaa...Dhouil ennidham essabek...Baliverne et blablabla...» Haha hi et ha haha...
Il s'imagine, à tort, avoir des droits sur un pays qui ne lui appartient pas...Nous fait suffoquer de rire... En appelant à une marche pour un conte pour enfant...Et dort sur ses deux oreilles quand le pays est carbonisé...Par des voyous recrutés pour la circonstance, devant les bars et les prisons...Et surtout ne s'est pas rendu compte que le médiocre est devenu un torrent affolé, boueux et bouseux, que plus personne ne peut canaliser...
On a eu droit aussi à du Lotfi Zitoun des grands jours, péremptoire et déclamatoire...Notre ministre du ralentissement national ou de la duperie, en bon samaritain, gesticule, rajoute du combustible, hurle au sacrilège à tout bout de champ, avec l'ardeur que l'on sait...Manque de respect à tout le monde... Nous raconte des salades, avec une mauvaise foi qui ferait rougir de jalousie Pinocchio... Le pantin de bois italien de Carlo Lorenzini ...
Ayant suivi une formation accélérée au bêtisier...Toute la semaine, il n'a prononcé qu'un seul mot : Moukadasset...Moukadasset...Moukadasset... En monopolisant le crachoir, il essaye à tout prix de laver l'honneur du gouvernement, mais en vain...Preuve d'une formidable inconscience ou d'une absence totale de scrupules. Sans doute un peu des deux...
Le ministre de la Culture, ou de ce qu'il en reste, ministre expert en redressement de la vertu et de la morale, n'a aux lèvres que dignité et sermons bien pensants... Il gère son département comme pour chercher les coups... C'est la première fois qu'un ministre fait l'unanimité... Mais pas dans le bon sens...Il s'est mis sur le dos les chanteurs, les éditeurs, les peintres, les musiciens, les cinéastes, le personnel du ministère, les syndicats, les artistes libanais et égyptiens...Sincèrement, on ne peut faire mieux...Et il s'est rattrapé, en organisant, cet été à Kairouan, le festival international de la chanson soufie et spirituelle... Bref, aujourd'hui, au ministère les mots précieux abondent... C'est l'Aïd...
Le cœur déchiré et la tête en feu, on assiste à la lente déminéralisation de tout un pays...En fait, la grande illusion de ce gouvernement est verbale. Il s'agit de faire prendre des paroles pour des actes. Evidemment... Ça ne va pas marcher... Les mémorables sorties de pistes criminelles avant de finir s'écraser comme une baudruche contre le mur de la honte, se suivent et se ressemblent...On a presque le vertige tant que tout est malhabilement construit...Et le plus beau, on ne voit pas la fin...
Les vertiges du progrès
Le plus grave ce n'est pas la crise économique, mais la crise de classe, d'intelligence et d'âme, qui permet de tolérer l'intolérable. Et vous laisse dégoûtés et dévitalisés...Le must a été atteint le jour où une flopée de « ministres d'état » dont la source d'information... a été Face book... S'est réuni pour rugir comme un roquet, hurler au sacrilège et porter plainte contre les organisateurs d'une exposition de tableaux dont le plus controversé se trouve à...Dakar...
Ce jour là, le summum du savoir-vivre et du savoir-être a été atteint, lorsqu'un de ces augustes messieurs, à qui on a chipé les godasses quelques jours auparavant...qui plus est dans une mosquée ...probablement touché par la grâce divine ...a bâillé à plusieurs reprises devant toute la Tunisie, sans omettre de mettre la main devant sa bouche...Grand-guignolesque...
Au goût de soufre et au bord du gouffre, pour le gouvernement, c'est la débandade. Nullement préparé à exercer le pouvoir, il prononce quotidiennement l'oraison funèbre de l'intelligence et ne propose que des écrans de fumée...Nullement conscient des enjeux fondamentaux, tels que la relance de l'emploi ou la lutte contre la misère sociale, certains ministres passent d'excellents moments et le pays un très mauvais quart d'heure...
On accuse d'agité et de traître, les conseillers qui osent dire qu'on frôle le zéro pointé...La vérité doit s'avancer maquillée, sous peine d'être traitée d'outrage... Pas un domaine n'a été épargné, puisque même les matchs de football supposés être à huis clos... Se déroulent en présence de la foule des grands jours...
Il paraît que, tout récemment, on aurait vu à Carthage un oiseau de nuit se poser en plein midi dans le jardin du palais... Et il paraît aussi qu'on a entendu un vent criard et chaud tournoyer de place en place, de La Kasbah au palais du Bardo, en passant par les majestueuses bâtisses du Nord-Hilton et de l'avenue Habib-Bourguiba....Que Dieu nous en préserve...
Chers messieurs, votre imagination est fertile et galopante, mais congénitalement impuissante et rigolote... Encore un petit effort et votre politique spectacle n'aura plus rien de politique... et c'est sans doute une nouvelle version tunisienne de la démocratie...un grand bravo...
D'autant plus, qu'on le sait tous... Dès que vous aurez fini de régler les comptes aux vices de l'époque, vous filerez dîner avec eux...
Pour le malheureux peuple tunisien, après les dettes souveraines, c'est les dattes du souverain...
* (Pneumo-allergologue)


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