• Refus net de la SNIT, de la SPROLS... Trente-mille logements sociaux seront construits prochainement dans le cadre d'un projet gouvernemental qui s'articule autour de deux composantes: reloger les familles dont les logements ont été endommagés par les fortes intempéries qui ont touché le pays et proposer des logements à la vente pour les personnes issues de la classe moyenne. Le projet, dont le coût s'élève à plus de cent millions de dinars, ponctionnés sur le budget de l'année 2012, vient d'être lancé il y a quelques mois. La première phase de cette nouvelle politique de construction a consisté à mettre en place une commission tripartite, constituée d'experts et de représentants des ministères de l'Equipement et des Affaires sociales pour procéder aux enquêtes technique et sociale, servant à identifier les familles qui vont bénéficier de ces logements. Une base de données comportant des informations sur ces dernières ainsi que sur les logements dont ils vont pouvoir bénéficier sera, ensuite, mise en place et les listes des noms des bénéficiaires affichées dans les commissariats régionaux relevant du ministère de l'Equipement, a relevé un responsable au ministère. Deuxième volet de ce projet, le ministère a identifié, il y a quelques mois, les terrains sur lesquels seront construits les logements sociaux dont les prix sont compétitifs aux éventuels acquéreurs, lesquels devront répondre aux critères de sélection établis, pour pouvoir faire l'acquisition de l'un de ces logements. Le gouvernement, qui a mis en place une commission nationale pour le pilotage du projet, est, actuellement, en train de réfléchir à la constitution d'une société immobilière qui sera chargée de la construction des logements. Or, cette éventualité de confier cette mission à une société concurrente a soulevé un tollé général auprès de sociétés publiques de promotion immobilière comme la Snit, la Sprols... furieuses d'avoir été écartées de l'exécution de ce projet. Les représentants de ces sociétés se sont réunis, la semaine dernière, avec le ministre de l'Equipement pour lui faire part de leurs revendications, publiées dans un communiqué par la Fédération générale des travaux publics (Utica), constituée des syndicats de base de ces sociétés immobilières . Ces dernières, qui doivent déjà affronter la rude concurrence du secteur immobilier privé, refusent qu'une nouvelle entreprise de promotion immobilière publique vienne les concurrencer et se positionner sur leur propre marché, ce qui signifierait leur arrêt de mort. Alors que le secteur privé détient la majorité du marché du haut standing et de l'économique, l'activité des sociétés publiques se limite aux logements sociaux qui rapportent peu. Non seulement, ces sociétés réalisent une marge bénéficiaire très limitée mais elles construisent à perte, d'où l'origine de leurs difficultés financières. « Elles ont du mal à maintenir leur équilibre financier et sont au bord de la faillite, explique Lotfi Hamrouni, secrétaire général de la Fédération. Citons le cas de la SNIT, qui, pour le projet du Foprolos, a vendu des logements à un coût plafonné à 33 mille dinars alors que ces derniers ont coûté beaucoup plus cher. Le marché de ces sociétés immobilières est déjà limité. L'arrivée de cette nouvelle société finirait par les achever ». Les sociétés publiques continuent, pour l'heure, à camper sur leur position qui est claire: le gouvernement devra revenir sur cette décision et leur déléguer ce nouveau marché,en leur accordant les ressources nécessaires pour mener à bien ce projet. « Il ne s'agit pas de la seule mesure à prendre. Il faudra ensuite trouver des solutions structurelles afin de les aider à sortir de l'impasse », conclut M. Hamrouni. Les tractations sont en cours.