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«Nidaâ Tounès», pour que vive la Tunisie
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 08 - 2012


Par Abdellatif GHORBAL
Par qui sommes-nous gouvernés ? A priori, par les dirigeants du parti islamiste Ennahdha. Plus personne ne peut sérieusement croire en l'existence d'une coalition de partenaires égaux, la Troïka. Mais avoir établi leur identité ne nous permet pas de savoir pourquoi les nouveaux dirigeants nahdhaouis ont plongé la Tunisie dans le chaos et l'insécurité. Plusieurs théories circulent, pas forcément incompatibles d'ailleurs.
La première hypothèse ferait d'Ennahdha l'allié objectif des Etats-Unis et d'Israël, dont la stratégie commune a toujours été d'affaiblir et de diviser les peuples arabes et musulmans afin qu'ils restent dans un état de sous-développement perpétuel.
Une autre hypothèse serait que les militants d'Ennahdha, en détruisant la Tunisie moderne et éclairée mise en place par Bourguiba, ne feraient qu'appliquer les doléances et les ordres de leurs protecteurs dans les pays du Golfe. Aussi curieux que cela puisse paraître, les militants d'Ennahdha sont réellement persuadés que les habitants du Golfe sont plus moraux et plus vertueux que leurs compatriotes tunisiens. En d'autres termes, ils ont honte de la Tunisie, de ses symboles, de ses fêtes nationales.
Une troisième hypothèse, qui malheureusement prend de plus en plus de consistance chaque jour, voudrait qu'Ennahdha soit la plus grande collection d'incompétents que la Tunisie ait jamais connue.
Nommer à la tête de n'importe quel service de l'Etat un membre d'Ennahdha est le plus sûr moyen de le saboter, et de le voir cesser d'être efficace. Et cette incompétence généralisée, ils en sont les seuls responsables. Personne ne leur a demandé d'être incompétents : ils ont réussi à l'être sans l'aide de personne.
Mais quelle que soit l'hypothèse retenue (et peut-être sont-elles toutes les trois vraies), il est sûr que la Tunisie ne sortira pas indemne de ce traitement de choc, et nous commençons à voir les premiers signes du nouveau pays qui se profile, avec en perspective les dangereuses conséquences pour l'Etat tunisien.
Diminution du périmètre étatique
La première conséquence est la diminution du périmètre de l'Etat à l'échelle du pays. Depuis l'arrivée au pouvoir d'Ennahdha, l'Etat a pratiquement cessé de fonctionner dans de vastes portions du territoire. Des milliers de délinquants, de criminels, de pédophiles, sont libérés et lâchés dans la nature. La justice est aux mains de juges laxistes. Elle est de plus en plus instrumentalisée par le pouvoir exécutif. L'Etat tunisien est de plus en plus menacé.
Ce qui intéresse les gouvernants actuels, c'est surtout de mettre la main sur les appareils et centres de pouvoirs. Bien faire fonctionner une administration leur importe peu. Dès lors, plus rien ne fonctionne, et l'on assiste à une chute, triste mais inexorable, du rendement des services de l'Etat et des entreprises qu'il contrôle.
En d'autres termes, plus Ennahdha nomme des gens incompétents dans l'administration, plus son contrôle du pays diminue, puisque l'on assiste à la stérilisation de l'efficacité des services dirigés par des Nahdhaouis. Malheureusement, les dirigeants et militants d'Ennahdha ne trouvent pas cela grave. Réussir à «islamiser» l'Etat tunisien aurait été pour eux préférable, mais le détruire de l'intérieur fait tout aussi bien l'affaire, du moment qu'ils construisent dans le même temps un Etat islamique parallèle, destiné à remplacer celui qu'ils sont en train d'étouffer.
L'union électorale autour de «Nidaâ Tounès»
L'heure est donc particulièrement grave, et Ennahdha n'est pas seule à blâmer. S'ils sont arrivés au pouvoir, ce n'est pas seulement grâce à leur démagogie éhontée, leurs achats de voix et leurs fausses promesses ; c'est aussi parce que le camp patriotique est arrivé aux élections plus divisé que jamais. Maintenant, nous savons : Ennahdha, et l'idéologie panislamiste qui l'anime, représentent pour l'avenir de la Tunisie un danger comparable à celui de la colonisation française des 19e et 20e siècles. L'unité nationale n'est pas seulement souhaitable, elle est indispensable si l'on veut protéger la Tunisie et les Tunisiens du chaos et de la régression. Que nous soyons progressistes ou conservateurs, socialistes ou libéraux, nationalistes ou unionistes, syndicalistes ou politiques, nous devons mettre nos différends idéologiques de côté pour préserver la seule chose qui nous unit, notre patrie tunisienne, qu'Ennahdha veut nous voler, pour l'offrir sans rien demander en échange aux monarchies du Golfe. A l'heure actuelle, seul «Nidaâ Tounès» semble être en mesure de porter cette ambition, non que Béji Caïd Essebsi soit supérieur aux autres politiciens de l'opposition, mais parce qu'il a fait ses preuves devant le juge le plus intransigeant qu'il soit, le peuple tunisien. Il est le plus connu et le plus rassembleur des ténors de l'opposition: pourquoi vouloir se priver de cet atout inestimable ? De plus, son initiative se prête particulièrement bien à une alliance électorale de grande ampleur (avec la participation active et responsable de «Al Joumhouri» et «Al Massar», et d'autres), qui sera capable, face au front islamiste mené par Ennahdha, d'opposer un front patriotique susceptible de convaincre tous les Tunisiens qui sont fiers de leur pays, de ses acquis, et de leur culture. Il faut toutefois s'assurer qu'aucune figure de l'ancien régime n'y occupe de place importante, encore moins qu'elle y soit à l'affiche. Laissons Ennahdha s'enferrer seule dans ses fantasmes et sa volonté de remplacer le RCD par un RCD-halal, et de substituer un nouvel Etat-Ennahdha à l'ancien Etat-RCD. Ne participons pas à ce jeu dangereux.
Des axes de campagne très clairs
Malheureusement, l'union électorale seule ne suffira pas ; seule des thématiques de campagne claires, sans ambiguïtés et capables d'être comprises immédiatement par le peuple pourront contrebalancer l'arsenal démagogique d'Ennahdha.
La sécurité et le retour à l'ordre constituent l'axe prioritaire de la future campagne électorale. Ennahdha a choisi d'instaurer l'insécurité pour tous, le désordre, et le chaos salafiste ; et depuis, les voyous sont partout dans la rue, et imposent leurs lois où qu'ils aillent, protégés par Ennahdha et ses juges. Rétablir l'ordre et la sécurité constitue l'exigence la plus claire du peuple tunisien.
En second lieu, la patrie et l'identité nationale doivent être défendues à tout prix : Ennahdha est persuadée que l'existence de la Tunisie, en tant que pays distinct, avec ses traditions, sa culture, sa langue et ses coutumes, représente une menace contre «l'Oumma islamique» (la communauté des croyants). C'est bien entendu l'inverse qui est vraie : une Tunisie forte, sûre d'elle-même, qui assume son histoire et sa modernité, est le plus sûr moyen de redonner force, courage et dignité à l'ensemble des musulmans du monde entier, comme elle l'a déjà fait en janvier 2011. Ennahdha est contre la nation tunisienne, et a peur de la nation tunisienne: nous devons au contraire mettre en avant l'identité nationale tunisienne, et lutter contre les traditions d'importation des gens du Golfe, qu'Ennahdha veut nous transmettre, voire imposer, sous couvert de religion. Ils ont honte de la Tunisie, alors que nous en sommes fiers. Leurs électeurs ne le savent pas forcément : à nous de les mettre au courant.
Enfin, la lutte contre le chômage et contre la vie chère doit constituer le troisième axe du combat politique à venir. Ennahdha ne s'intéresse pas à l'économie, et comme tous les islamistes du monde arabe, croit que l'argent tombe du ciel. Son projet de vider les caisses de l'Etat tunisien, à hauteur de plus d'un milliard de dinars, pour récompenser ses militants condamnés s'apparente à du vol pur et simple.
Retour à l'ordre et la sécurité; défense de la patrie tunisienne et de sa culture contre les traditions du Golfe; création d'emplois et partage des richesse ; voilà les seules thématiques capables de démasquer Ennahdha, de faire gagner «Nidaâ Tounès» et de sauver la Tunisie. Ce serait, pour nous, un grand pas victorieux si, en répondant à Nidaâ Tounès», on se retrouverait tous engagés dans un plus vaste mouvement : celui de «Binaâ Tounès» (construire la Tunisie).
Une fois la victoire acquise, nous pourrons de nouveau débattre beaucoup plus finement des solutions économiques ou politiques à apporter pour optimiser la croissance tunisienne et rattraper les pays industrialisés ; mais pas maintenant. Maintenant, il faut sauver la Tunisie, à tout prix, car si nous ne le faisons pas, personne ne le fera à notre place.


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