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Les quatre évidences
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 08 - 2012


Par Taoufik FAKHRI*
Ce sont les évidences que l'on voit le moins. Il faut revenir à l'approche simple de Monsieur de Lapalisse.
En premier lieu, il est évident que les forces du marché, le dynamisme naturel de l'économie, l'autorégulation ou l'action classique sur les leviers monétaires, fiscaux ou règlementaires ne pourront jamais briser les contraintes du chômage et de la pauvreté. Il faut des mesures radicales, extraordinaires et structurelles.
Par ailleurs, il est temps de se demander qui sont les Tunisiens ? Quelles sont leur niveau d'aspiration, leur mentalité, leur comportement, leur culture et leur sens politique ou moral. A défaut d'appréhender ces données, les autorités et les partis vont d'échec en déception et continuent à opérer avec de grandes inconnues, à l'aveuglette.
En troisième lieu, et c'est le plus affligeant, c'est la sexualité, occultée et honnie car elle incarne le pêché, elle accapare pourtant plus de 90% des préoccupations, de la problématique et du temps des législateurs, des penseurs, des politiciens et des religieux en Tunisie comme dans le monde arabe. Cette problématique compliquée de la sexualité est une aporie : jamais on ne trouvera de solution satisfaisante et il n'y a pas sensiblement d'issue. Cette tare séculaire et anachronique, depuis longtemps dépassée en Occident, gâche l'existence et fait perdre beaucoup d'énergie et de temps. Elle est axée sur la femme, qui est la source du pêché, cette femelle qui ose défier la virilité des mâles dominants. Virilité qui est devenue la source principale de domination et de hiérarchie sociale et familiale.
Enfin, et sans prétendre à l'exhaustivité, il est temps d'évaluer sincèrement et sans préjugés l'impact sur le mode de réflexion et sur l'intellect de trois générations d'élèves et d'étudiants qui ont subi un nombre incalculable de réformes pour les dompter et les écarter des « mauvais chemins ». Ils ont aujourd'hui un quotient intellectuel très relatif. Ils manquent de cohérence dans leur discours ayant étés sevrés de l'enseignement universel de la philosophie, de la morale et de la logique qu'on dispensait en classes terminales et qui constituent pourtant le substrat de toute construction intellectuelle évoluée et congrue. Ces générations d'étudiants sont arrivées aujourd'hui à la responsabilité, mais ont gardé l'absence de méthodologie et la cohérence dans le discours et au mode de penser. Ceci, à l'exception de ceux qui ont fait des études à l'étranger où l'enseignement n'est pas déterminé totalement par l'idéologie ou les dogmes tendancieux.
L'imagination au pouvoir
Le développement ne se réalise pas par décret. Il est illusoire de penser que la régulation du marché par les automatismes, les incitations à l'investissement, par la fiscalité, par les taux d'intérêt et l'orientation du crédit vont résoudre le problème du chômage avec ses 750.000 chômeurs et la disparité économique entre les régions. De même ni l'administration ou même les politiciens ne peuvent présenter des solutions, étant préoccupés par le court terme et par pusillanimité, car il faut beaucoup de courage et une vraie révolution économique pour briser le dualisme qui caractérise tout sous-développement. Après plus de 50 ans d'indépendance, il subsiste toujours deux Tunisies.
L'économie a longtemps été marquée depuis longtemps par un équilibre de sous-emploi qui a induit et consolidé ce dualisme. Une partie de la population est intégrée dans la dynamique et l'autre est écartée et s'appauvrit un peu plus chaque jour, l'inflation aidant.
Qui va prendre au sérieux le devenir de cette deuxième Tunisie qui vit en dehors du circuit économique et la génération condamnée à la pauvreté et à la marginalisation ? Cette situation, si elle se poursuit, va impacter jusqu'à la structure démographique, outre les structures sociales et familiales. Il est nécessaire de briser les contraintes et penser à des solutions radicales qui impliquent et mobilisent toute la population. La révolution est venue pour briser les cercles vicieux du sous-développement et les contraintes y afférentes Les ressources existent mais ce sont les idées et le courage qui font défaut.
Il existe beaucoup de potentialités et de think tanks mais il faut une politique de synergie et de mobilisation et non une politique conflictuelle, agressive et antipathique qui s'aliène presque tout le monde et toutes les énergies, politique qui sépare au lieu de fédérer.
Quant aux rêves mirifiques qui scintillent du côté des royaumes pétroliers, il s'agit de mirages. Après avoir prédit qu'ils vont avoir bientôt leur révolution, que leurs régimes anachroniques sont condamnés, il ne faut plus penser qu'ils vont nous aider substantiellement ou alors avec des contreparties très lourdes de conséquences. Ils abhorrent les révolutions mais surtout l'émancipation des femmes. Pour avoir libéré les femmes nous sommes pour eux des libéraux, c'est-à-dire des mécréants Ils se sont engagés depuis des décennies dans un prosélytisme qui a converti bon nombre de notre jeunesse au wahabisme et financent à ce jour généreusement des salafistes de tout poil. Même l'Iran chiite avait eu ses émules dans les années 1980.
Il ne faut pas alors aller quémander des subsides auprès des pays d'Orient ou d'Occident qu'on a conspués ou vilipendés copieusement.
Actuellement, avec une politique populiste et électoraliste, avec la magnanimité, les augmentations et les indemnisations importantes, octroyées souvent après menaces de grèves, avec le déficit budgétaire, avec l'endettement et la baisse tendancielle du taux de conversion du dinar, les tensions inflationnistes vont s'affermir. (On parle de 750 milliards aux militants incarcérés sous l'ancien régime). C'est alors l'inflation qui sauvera les banques et les entreprises en difficultés structurelles chroniques. Ce sera comme lors des années en 1970. Il s'ensuivra inéluctablement la dépréciation du futur et la paupérisation des masses déjà pauvres qui atteindra la « bread line », le niveau de la baguette compensée comme ressource pour survivre.
En 1968 déjà les révoltés de France ont appelé « l'imagination au pouvoir ».
Gratter ici
La révolution a fait qu'on découvre le Tunisien et on est parfois très surpris. Il faut revenir à Ibn Khaldoun pour trouver une analyse sociologique des Tunisiens. Les sciences humaines sont passées à côté et on est affligé en lisant les thèses en sociologie et trouver par exemple tant de choses pseudo-scientifiques parfaitement insipides.
Des études anthropologiques et psychosociologiques manquent pour comprendre qui nous sommes. Déjà 24% de la population est constituée d'analphabètes et deux fois plus encore d'individus qui sont sommairement alphabetisés, qui ont l'impression de tout connaître et auxquels on ne peut plus rien apprendre. Ils font de la prose sans le savoir. En outre, il apparaît que la Tunisie comprend plus de différenciation entre les populations ayant chacune sa mentalité que les Etats-Unis. A 20 vingt kilomètres de distance, on rencontre d'autres gens, d'autres morphologies, d'autres accents linguistiques, d'autres ethnies et des fois cette différence ancestrale est à un jet de pierre comme entre Ksar Hellal et Moknine, sans parler des tribus. D'où la résurgence à tout moment d'un comportement atavique. Ensuite, c'est l'acculturation et l'identité qui a été ébranlée par les colonisations successives et par l'irruption de la modernité étrangère et non correctement assimilée.
Beaucoup parlent de l'absence de repères, de la déstabilisation du moi collectif ou des valeurs qui se délitent. Le Tunisien a été incité à entrer de plain pied dans la mondialité et acculé à la société de consommation. Ce faisant, il a perdu beaucoup de sa dignité.
Opportunisme, égocentrisme, matérialisme, népotisme, hypocrisie, trahison et beaucoup d'autres tares sont venus compléter les sit- in, les grèves à caractère destructeur et conçues comme un couteau dans le dos et parfois contre l'intérêt général. Il apparaît alors que le Tunisien moyen est au- dessous de la moyenne.
Seule une élite garde sa dignité et son libre arbitre et affiche sa sincérité face à l'opportunisme et supportent toute la responsabilité historique et prend en charge la dignité nationale. Actuellement, on ne comprend pas le Tunisien. C'est comme les cartes de loterie ou de SMS : vous grattez et vous trouver la plupart du temps un drôle de numéro.
L'Islam dans ce contexte ne pourra pas être d'un grand recours. Il apparaît qu'il ne peut à lui seul combler sans concessions à la fois les vides existentiels et les affres de la vie quotidienne, dans un cadre de pauvreté et de retard par rapport aux pays évolués. L'islam est actuellement instrumentalisé et marchandisé, au lieu d'être vénéré, car comme a dit voltaire: « Si Dieu n'existe pas, il faut le créer » pour calmer le peuple et lui donner à rêver.
Le sexe diabolisé
On croit que le sexe est un problème d'adolescents acnéiques et boutonneux avec leur poussée d'hormones. Il n'en est rien. Le sexe est une obsession constante pour tous et constitue un frein à l'essor de la communauté. Les thèmes récurrents sont la polygamie, l'abolition de la mixité, le maintien de la femme dans la maison, le port du niqab, la virginité reconstituée ou non. Il faut ajouter les fatwas venus de l'Est : excision, épouser les fillettes à partir de 10 ans, frapper la femme pour l'honorer, lui interdire de conduire la voiture, sucer le sein de sa collègue de bureau pour ne plus avoir des idées lubriques à son égard. La femme était restée une possession de l'homme, un butin comme lors des razzias.
De telles assertions appellent une approche de type freudien car primaire: Œdipe mal dénoué, problème du père assimilé à l'émir castrateur, refoulement à l'encontre de la mère, notion de pêché ou du tabou. Le tout est dirigé contre la femme qu'il faut diminuer et humilier. Elle est le diable incarné.
Pourtant à l'aube de l'Islam et du vivant du Prophète, le sexe était plus naturel et pas chargé d'opprobre. C'est l'Islam qui appelle au respect de la femme, à se comporter avec elle avec beaucoup d'égard et de délicatesse. C'est lui qui lui a donné le droit à l'héritage, droit codifié mathématiquement, alors qu'auparavant on enterrait vivantes les fillettes, source de honte. Il a fallu que les docteurs qui ont institué les rites s'inspirent de la jurisprudence judéo-chrétienne pudibonde pour faire du contrat du mariage un contrat, le tout basé sur le péché originel et la culpabilité d'Eve compromise avec Satan.
Ce conflit actuel homme-femme est surréaliste, suranné et inutile. Compétition perdue pour les hommes quel que soit X, les femmes en Tunisie ayant prouvé leur compétence, leur sérieux et leur responsabilité. Et on n'a rien à importer du Moyen-Orient très rétrograde dans ce domaine. On se demande quelle contribution à la civilisation universelle peut-on avoir avec des obsessions et des tares pareilles et une mentalité jurassique calcifiée.
Indigence intellectuelle : ignoranta, ignorantum, ignorantus
Dialectique hégélienne, l'antithèse et la synthèse, dichotomie culture et instruction.
Le résultat le plus calamiteux est constaté dans la politique de l'enseignement. Le niveau ne cesse de se dégrader suite à la légèreté constatée systématiquement lors des réformes, et ce, depuis des décennies. Cela a abouti à des générations très limitées intellectuellement. Ainsi aucune université ou institut supérieur ne figure parmi les 100 premières homologues du continent africain. Le niveau de savoir et de réflexion de l'élève tunisien vient loin derrière le centième rang mondial.
Tout a commencé par l'arabisation versus la francophonie. On a oublié que le pays, sans ressources naturelles importantes est extraverti. Il ne peut vivre qu'en relation avec les pays étrangers riches et porteurs de progrès. Ensuite, les gouvernements successifs, par ineptie et extrême myopie, se sont attachés à réduire jusqu'à annihiler l'esprit critique, qui est essentiel pour le savoir depuis l'école primaire. Ils sont allés jusqu'à interdire dans les cours de grammaire la forme «interronégative» avec tout ce que celle-ci peut comporter de subversif, selon leur acception de la pédagogie. Plus encore, ils ont supprimé le cours de philosophie universelle dans les classes terminales et dans les facultés. Leur conviction à l'époque est que la philosophie incite au marxisme et au communisme. Plus tard, ils ont pensé qu'elle finit par générer des athées, et pas de bons musulmans et donc des gens peu dociles et assez réfractaires.
Ils ont ainsi privé des générations d'appréhender l'essence des choses, d'étude de morale, de la philosophie des sciences et du droit, de l'éthique comme d'un rudiment de psychologie et surtout de la logique. On est consterné, comme le confirment bon nombre de professeurs, de constater l'indigence intellectuelle à tous les niveaux et le mode erroné de réflexion des gens ayant eu accès à cette éducation. Ils ne peuvent que difficilement séparer le temporel du spirituel, l'objectif du subjectif, le général du particulier, l'analyse de la synthèse. On ne leur a pas appris la dialectique et comment procéder à un cheminement cohérent de la pensée et disserter selon le mode hégélien, avec toujours une antithèse avant d'aboutir à une conviction. Eléments qu'on avait assimilé à la fin des études secondaires.
Le système éducatif approximatif a abouti à une dichotomie culture-éducation dans laquelle on peut être diplômé mais peu ou pas cultivé. L'abrutissement systématique est criminel, à l'encontre d'une population pourtant intelligente. Les petits vendeurs dans les souks parlent aisément six ou sept langues et maintenant le russe. Ils réussissent très bien à l'étranger et s'adaptent à la langue et aux exigences. N'oublions pas, sans fausse modestie, que la Tunisie est le pays le plus alphabétisé et évolué intellectuellement est socialement des pays arabes.
On peut aussi parler de l'absence de facultés des sciences politiques, pourtant indiquées dans les facultés de droit et d'économie. Il était interdit à un moment donné de faire de la politique et il faut la laisser aux « autres ». Pourtant, les diplômés de sciences po en France sont très biens appréciés pour leur pragmatisme et le sens de la stratégie et de la riposte. Sans de telles études, on fait de la politique par essais et erreurs, alors qu'il s'agit en l'occurrence d'une science.
L'islam, peut-il pallier toutes ces insuffisances? Que nenni. Il ne peut constituer une idéologie et il ne dispense pas d'en concevoir une, sinon on fait preuve de paresse intellectuelle et d'indigence. On constate d'ailleurs qu'on veut expliquer tout par l'Islam, mode de réflexion unique, valable pour tous les temps et pour tous les lieux. On interdit l' « Ijtihad » : l'interprétation innovante. Alors qu'on réalité l'Islam a toujours appelé à parfaire le savoir, à être pragmatique et modeste. Ce monoïdéisme est une automutilation contraire à l'esprit qui est un espace à plusieurs dimensions, aboutit parfois à des sophismes de type contorsionniste pour ajuster le texte sacré à la réalité qui évolue chaque jour, à défaut d'ajuster la réalité au texte. Ces interprétations ponctuelles aboutissent à des distorsions forcément contingentes. On invente chaque jour de nouveaux dogmes. Cela nuit à l'Islam éternel qu'il importe de ne plus moduler au gré des fatwas dictées la plupart du temps par des incompétents en théologie islamique. Ce faisant, ils prennent une lourde responsabilité à l'égard des générations futures qui subiront le faux dilemme : modernité versus Islam. D'ailleurs et en terre d'Islam, prôner l'Islam est comme enfoncer une porte ouverte.
Faut-il rappeler encore d'autres évidences qu'il ne faut pas faire semblant d'oublier, que nous sommes au XXIe siècle, que nous avons eu une révolution qui doit bouleverser toutes des données sinon elle appelle à une réplique, comme le tremblement de terre, que nous vivons dans un village global et une civilisation devenue mondiale , malgré notre identité et nos spécificités, civilisation à laquelle nous sommes appelés à contribuer.
*(Economiste, ancien banquier et PDG)


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