Selon les données de la Direction générale des infrastructures, on passera de 360 kilomètres d'autoroutes en 2011 à environ 1.200 kilomètres en fin de l'année 2016. Corriger le découpage administratif du territoire national par un autre qui considère les potentialités des régions et fait ressortir des pôles économiques composés d'un groupe de gouvernorats, dont un locomotif et une région déshéritée. Des grèves générales, des coupures de routes, des mouvements sociaux... autant d'évènements qui se multiplient et seuccèdent dans certaines régions. Certes, ces mouvements de protestations, bien que limités dans le temps, paralysent l'activité économique, mais ils offrent à l'équipe dirigeante un diagnostic complet des besoins et des potentialités de ces régions. En effet, ceux qui revendiquent «la part de développement» appuient leurs demandes par les possibilités qu'offre la région et les difficultés que rencontrent les opérateurs de la zone. Ainsi, ces mouvements, quoique parfois violents et diabolisés par certains, se transforment en une véritable force de proposition. Dans cette perspective, il suffit de développer les mécanismes appropriés et les politiques idoines pour satisfaire ces attentes. Et l'objectif est bien clair : la réalisation d'un nombre important de projets à vocation régionale et internationale. Ces grands projets mobilisateurs permettent de stimuler l'activité économique et de réduire le taux de chômage. Mieux encore, cette croissance aura d'autres issues possibles, notamment l'amélioration de la qualité de vie, la protection de l'environnement... Bien que toutes les intentions soient bonnes et que les approches développées fassent l'unanimité des politiciens et des économistes, les pratiques mises en place pour booster les moteurs de la croissance pourraient diverger. Toutefois, tous ces courants s'accordent sur l'intégration régionale des régions et l'amélioration de l'infrastructure dans les régions. En effet, la faiblesse de l'infrastructure de base (santé, éducation, loisir, culture, restauration...) décourage toutes les intentions d'investissements créateurs de richesse et pourvoyeurs d'emploi et dégrade substantiellement la qualité de vie des habitants. De même, une bonne infrastructure contribue à favoriser l'intégration régionale, à renforcer l'attractivité du pays et à attirer les capitaux nationaux et étrangers. A l'échelle régionale, l'amélioration de l''infrastructure routière (autoroutes, pistes ...) est de nature à désenclaver les régions et créer de nouvelles issues pour les produits agricoles, activité de base de maintes zones déshéritées. D'après les données de la direction régionale des infrastructures, les projets de construction d'autoroutes concernent plusieurs axes. L' axe Nord, Sud (M'saken, Sfax, Gabès, frontière libyenne) avec la construction du tronçon Gabès, Médenine, Ras Jedir (185 kilomètres). Et l'axe Est, Ouest (Oued Zarga, Béja, Jendouba) (74 km). Ainsi que la desserte autoroutière de Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine et Gafsa ( 350 km) au cours de la période 2012- 2016. On passera ainsi de 360 kilomètres d'autoroutes en 2011 à environ 1200 kilomètres en fin de l'année 2016. Vers des pôles économiques Pour ce qui est du découpage du pays, une nouvelle vision des régions a été avancée par l'ancienne équipe dirigeante et a été adoptée dans les programmes des principaux partis politiques. Ce découpage ne coïncide pas avec le découpage administratif, jusque-là pratiqué. D'ailleurs, selon cette approche, on distinguera seulement cinq régions économiques. Chacune est composée de gouvernorats économiquement complémentaires afin d'assurer la viabilité de toute la région. Chaque région est composée, entre autres, d'un gouvernorat locomotive et un autre déshérité. Par ailleurs, pour mener à bien toutes les politiques sélectionnées, il est indispensable de réviser le mode de gouvernance locale afin de combler le fossé entre citoyen, société civile et secteur public. En effet, depuis toujours, ce gisement de croissance économique est faiblement exploité. D'où la nécessité d'une révision des structures locales et centrales et l'adaptation des procédures pour réduire le gap enregistré, depuis des décennies. Sur un autre plan, les régions souffrent d'un grave déficit en information et de bases de données. Il s'avère donc incontournable de mettre en place un système d'information régional efficient pour identifier les potentialités des régions et fournir les préalables de toute planification.