Les Russes sauvent la mise 3.245.000 touristes 1.532 millions de dinars de recettes Cette saison, le secteur touristique confirme une embellie certaine, en dépit des troubles observés au cours des derniers mois et d'une conjoncture internationale difficile, notamment du coté européen. Déjà, 3.245.000 touristes ont été accueillis en Tunisie de janvier à juillet 2012 contre 2.422.000 en 2011, soit une évolution de 34%. L'écart reste néanmoins négatif de 18% par rapport à la même période de 2010 au cours de laquelle le pays avait reçu 3.975.000 touristes. La lecture du bilan des sept premiers mois a dégagé certains constats qui méritent réflexion. En effet, si ce bilan a confirmé la reprise des flux, il a néanmoins dégagé un bémol au niveau des recettes qui restent nettement inférieures au regard de l'évolution de 62% des nuitées générées par l'ensemble des flux. Ce qui veut dire qu'une bonne partie de l'offre hôtelière a été bradée. Le constat redouté par plusieurs professionnels avant même l'avènement de la haute saison est venu encore une fois reposer l'épineuse question du rendement de cette activité aujourd'hui en train de repenser son modèle de développement à la lumière de la nouvelle feuille de route du secteur fraîchement retenue par le gouvernement. Côté marchés européens, le nombre de touristes a été de 1.618.000 contre 1.070.000 en 2011, soit une évolution de 51%, enregistrant encore un écart négatif de 23% par rapport 2010. Force est de constater que la grande satisfaction est venue du côté du marché russe qui a, au terme des sept mois dépassé de 38 % les chiffres de 2010 avec en plus une évolution de 91% par rapport à 2011. En termes de flux, les Russes ont été 137.000 à choisir la Tunisie au cours de la même période. Il convient de noter aussi que contrairement aux marchés allemand, anglais et suisse, le marché français peine encore à reprendre de la manière escomptée au regard de l'importance du budget promotionnel engagé, et ce, en raison d'un calendrier électoral intervenant à une période de grands départs en vacances des Français mais aussi en raison des débordements salafistes survenus en Tunisie et qui ont été longuement relayés par les médias français. Ce marché français continue à enregistrer une baisse de 30% par rapport aux scores de 2010. Le nombre des touristes français a été pour les sept mois de 2012 de 569.000 contre 818.000 en 2010. En d'autres termes, la destination a perdu au cours de la même période plus de 250.000 touristes français, ce qui ne n'a pas manqué de susciter une certaine amertume auprès de la profession s'agissant d'un marché proche et fortement pénétré par le tourisme tunisien depuis bien des années. Pour ce qui est des nuitées générées par l'ensemble de ces flux, il convient de noter que celles-ci ont atteint au terme de cette période 15.783.000 contre 9.749.000 en 2011, soit une évolution de 62%. Côté recettes touristiques, le secteur a généré 1.532 millions de dinars contre 1.112 MD en 2011, soit une évolution de 37% par rapport à la même période de 2011 Par rapport à 2010, la recette enregistre encore une baisse de 14%. L'affluence est donc au rendez-vous. Et ce ne sont pas les hôtels qui vont s'en plaindre. Certes, les taux d'occupation restent mitigés et les hôtels les mieux lotis sont ceux des villes côtières les plus prisées par les touristes, comme Nabeul, Mahdia, Hammamet, Sousse et Djerba. Mais il ne faut pas non plus négliger l'effet mécanique de l'augmentation de la capacité litière du pays qui agit sur les taux d'occupation qui ont certes enregistré des pics assez importants en été mais qui restent en général en deçà des normes escomptées. D'ailleurs, l'amélioration de la rentabilité des établissements touristiques et la promotion de leur compétitivité ont toujours constitué des préoccupations de premier ordre et se doivent d'être en symbiose avec les efforts consentis, particulièrement en termes de budgets promotionnels.